« Bonjour les Babélionautes ! Aujourd'hui, je vais vous parler d'un manga acheté sur un coup de tête juste comme ça parce que je trouvais la couverture trop belle : Kamunabi, de
Yukinobu Hoshino.
Or donc, la professeure Imibe sillonne le Japon en quête d'éléments pour un article de presse. Son domaine d'expertise ? L'histoire du genre, la mythologie et les sources thermales.
-Et ?
-C'est tout.
-Mais c'est quoi, la question ?
-Quelle question ?
-A la fin de ton résumé, là, souvent, tu poses une question !
-Ah bon ?
-Mais oui !
-Ah. Ben pas aujourd'hui.
Kamunabi est constitué de chapitres indépendants, racontant chacun une petite histoire différente, avec un dénominateur commun cependant : les mythes japonais.
-Ouais. Dommage qu'avec autant de texte, ce manga soit illisible ! le texte se révèle d'une passionnante complexité et comporte des kilomètres de notes explicatives. Ces notes sont placées en bas des cases. J'ai rien contre les notes dans les mangas, mais là, leur quantité et leur longueur dépassent mes cauchemars les plus fous ! du texte noir bien incrusté dans du bon gris bien foncé, en corps 2* ! Pinaise, ça m'a rappelé la fois où ce type en cosplay m'a filé cette espèce de contrat au coin d'un bois pendant une nuit sans lune. Illisible pareil !
-Euuuh… tu… tu n'as pas signé ça, j'espère ?
-Oh ben, je ne lis déjà pas les conditions quand j'achète un billet de train…
-C'est pas vrai…
-Bon, bref ! Les notes sont indispensables pour ce manga, mais vraiment, j'ai regretté qu'elles ne soient pas bien rangées dans de belles pages blanches à la fin.
-Moi, je tiens à dire que le dessin est magnifique. Là-dessus, j'insiste : c'est bô comme du
Baudelaire ! Les décors sont soignés, l'héroïne est splendide… c'est rare d'ailleurs, une beauté pareille avec les cheveux courts, sauf chez
Tsukasa Hojo.
-Et ce qui est super, c'est que ses compétences en thermes lui permettent de se désaper régulièrement pour prendre des bains. Ca n'a juste rien à voir avec les mythes, mais bon, ‘faut pas perdre de vue le lectorat masculin, je suppose.
-Moi, ça m'a fait rêver ! Je me suis imaginé prendre des bains au Japon, dans un cadre raffiné et enchanteur… puis bon, Lucius Modestus fait pareil dans Thermae Romae.
-*soupire* Aaaaah, Thermae Romae… mais reprenons. J'arrive au plus gros défaut de cette histoire…
-Lequel ?
-J'ai rien compris.
-Ah bon ?
-Parce que t'as saisi un truc, toi ?
-Euuuuuuuh…
-Voilà. Alors, soit on est toutes les deux vraiment très stupides, soit le scénar' est aussi limpide qu'un bloc de béton.
Quand j'ai commencé à lire, je me suis sentie très vite emportée par le mystère et l'espoir de l'élucider. Hélas, non. Les faits que rencontre Imibe ne sont que des prétextes pour de longs exposés historiques ou mythologiques. Les petites histoires sont complètement noyées dans un déluge d'informations, au point que je ne sais plus de quoi parle ce manga exactement.
Je suis restée donc frustrée et désappointée : frustrée de ne pas parvenir à suivre l'histoire, désappointée de voir que certains mystères ne sont pas éclaircis et frustrée encore de ne pas arriver à tout saisir des mythes parce que c'est écrit trop petit et que c'est tout confus !
-Ca me fait de la peine, quand même. On sent que cette oeuvre représente le résultat de la passion : celle des éditeurs et lecteurs français qui ont permis son importation (l'édition a été financée par le mécénat), et celle de son auteur qui livre un travail soigné et splendide. »
*Méchante Déidamie exagère. Je pense que c'est plutôt du corps 6, en fait.