Baptiste ne souhaite pas être un paysan comme son père. Seul, son oncle Ernest le comprend. Il veut être montreur d'ours et franchir les océans vers l'Amérique ! Ernest recueille le petit malmené par son père, lui donne amour, conseils, confiance, lui fait profiter de son expérience d'homme, de sa sagesse et de ses nombreuses connaissances. Un vrai puits de science, comme dit Mr Pierre, l'instituteur du village.
En 1904, dans les
Hautes Pyrénées, il n'est pas rare de chasser l'ours lorsqu'il s'attaque aux brebis. Et puis, ça fait vivre la famille. C'est ainsi qu'Ernest fait don d'un ourson à Baptiste, qui le nommera Martin. Devenus très vite inséparables, Baptiste et Martin gambadent et caracolent dans la montagne et font l'admiration des villageois et l'envie des enfants. Il est bientôt temps de penser au dressage.
Le passage de l'état d'ourson sauvage à l'ours domestiqué est d'une extrême violence. C'est une scène difficile, méconnue pour ma part et qui me reste en mémoire. Mais Baptiste doit choisir : ou renvoyer Martin dans sa montagne, ou devenir un montreur d'ours.
Martin fera la joie des enfants et permettra le coût du voyage vers les Etats-Unis. Ils sont nombreux sur le bateau. Baptiste y fera la connaissance de Giuseppe Gasperini et toute la familia, et de Mac Brandy, un jeune irlandais aussi roux qu'il est grand, impulsif au coeur généreux. de belles amitiés naîtront. Immigrés venus de tous pays chercher fortune, tous sont emplis de rêves et d'espoir.
Cette deuxième partie du livre est fort intéressante et le livre glisse vers le roman sociétal. On y découvre les conditions de vie quotidienne, la nécessité de se battre chaque jour pour survivre, les conditions déplorables de logements, le travail vite trouvé mais aussitôt retiré dès la moindre incartade, la fatigue, la médiocrité des repas, les accidents et la richesse de tous ces exploitants d'hommes, de femmes, d'enfants. Ne pas tomber dans la violence entre communautés, ne pas sombrer dans l'alcool devient une autre lutte venant s'ajouter aux autres épreuves. Seules la solidarité, une confiance en l'avenir et une volonté de fer sauveront les plus forts.
Ce fut pour moi une lecture enrichissante. Je remercie Babelio et les Editions La Grande Batelière qui a ajouté un petit mot bien sympathique à l'envoi de ce livre et m'ont fait découvrir le premier roman d'une auteure talentueuse.