Ce tome 8 vient clore la série de la Petite Maison dans la prairie, mais pas de la meilleure façon qui soit, je trouve.
Nous avions laissé une Laura heureuse à la fin du 7ème tome. Elle venait tout juste de se marier et de découvrir sa nouvelle maison, tout allait bien. Mais on s'aperçoit très vite, à la lecture de ce 8ème tome, que les premières années de son mariage avec Almanzo ne furent pas les plus joyeuses. En effet, les mauvaises récoltes plongent le couple dans les difficultés financières. Et si encore il n'y avait que ça ! Mais la maladie s'abattit sur eux également, creusant encore davantage leur compte en banque et laissant Almanzo avec des séquelles (une paralysie temporaire dont il a du mal à se remettre). Seul bonheur dans tout cela, la naissance de leur fille, Rose. Mais le roman se termine sur la mort de leur deuxième enfant et sur la perte de leur maison dans un incendie. Décidément !
J'ai été assez surprise par le changement de style entre ce tome-ci et les précédents. C'est assez normal puisque Laura ne l'a pas retravaillé avec son éditeur et il a été publié après sa mort. Deux choses m'ont frappée.
La première, c'est qu'il y a moins de bons sentiments et d'espoir qui transparaissent dans ces mots. Je veux dire, dans les tomes précédents, la famille Ingalls a eu, elle aussi, son lot de malheur. Pour autant, le récit était moins défaitiste. Ici, on a d'abord affaire à une Laura qui nous dit, d'entrée de jeu, qu'elle ne veut pas épouser un fermier (alors que dans le tome précédent, elle n'avait absolument pas abordé ce sujet). Et puis, je ne l'ai pas sentie particulièrement heureuse, parfois même, j'ai eu une impression de lassitude, comme si cette vie ne lui convenait finalement pas. Egalement, si Almanzo nous paraissait faire preuve de beaucoup de bon sens et savoir parfaitement comment mener ses affaires sans avoir de difficultés (les tomes précédents laissaient à penser qu'il était raisonnable dans ses dépenses et qu'il n'avait pas de difficultés financières), ici, il est très différent. Laura nous amène même à penser que si la famille est en difficulté, c'est parce qu'Almanzo ne prend pas les bonnes décisions, n'hésitant pas à acheter du matériel et à faire des dépenses alors qu'ils n'en ont pas les moyens. Il contracte des dettes à droite, à gauche, ce qui inquiète beaucoup Laura, au point qu'elle semble avoir l'impression de se noyer sous les dettes qu'ils ont. Almanzo a-t-il tant changé que cela en se mariant ?
La deuxième, c'est la rapidité avec lesquels les faits sont racontés. Dans les premiers tomes, Laura prenait son temps pour parler de sa vie, nous détaillant les étapes. Ici, on a l'impression qu'elle ne fait qu'un bref résumé de ces 4 années qu'elle raconte en seulement 150 pages là où avant elle mettait plus de 300 pages pour 2 ans maximum. Tout va très vite, trop vite. J'aurais aimé avoir davantage de précisions, de détails.
Je n'irai pas jusqu'à dire que je suis déçue de ce tome, parce qu'il reste néanmoins intéressant, et puis c'est la continuité de l'histoire, Laura n'y peut rien si le sort s'est acharné sur eux de cette manière. Sans compter que le texte n'a absolument pas été retravaillé, comme ce fut le cas des précédents. Peut-être aurait-il été totalement différent si ça avait été le cas ? Mais quand même, je l'ai moins aimé. Et je trouve cela dommage de terminer cette belle série sur cette note.
Heureusement que ce n'est pas ce tome-ci qui s'appelle "Ces heureuses années". Clairement, on est plutôt du côté du verre à moitié vide dans ce dernier tome de la saga. C'est dommage que ça se termine sur une note négative, mais en même temps, il est heureux que Laura n'ait pas modifié les faits pour correspondre à un happy ending. En effet, le couple vit de graves malheurs, aussi bien au sujet de leur récolte, que de leur santé, ou de leurs enfants. L'Almanzo qui y est décrit a changé, également. C'est fini le temps où il faisait la cour à Laura, c'est plutôt le temps des décisions prises arbitrairement par le patriarche de la famille.
On croise très peu le chemin de papa et maman Ingalls. C'est dommage qu'on ait pas plus d'information, une fois que Laura est mariée. Ce sera pire dans le livre suivant, ne faisant pas partie de la série, mais regroupant les notes prises par Laura pendant leur voyage jusqu'au Missouri, laissant la famille initiale sur place.
Voici la lecture du dernier tome de cette série de romans magnifiques, terminée. Ce tome n'était pas peaufiné par Laura Wilder, pas prêt à être publié. Cependant, il évoque les premières années de mariage du couple de Laura avec Almanzo. La naissance de Rose et leur installation.
Une installation magnifique, une maison impeccable et pensée jusque dans les moindres détails par Almanzo, qui veut le meilleur pour Laura. Il s'avère être un époux fier et dévoué, travailleur. Cependant, la vie de Laura ne se déroule jamais comme on l'imaginerait pour un conte de fée. C'était son lot de fille de pionnière, et il le poursuivra après son mariage.
Feu de prairie, récolte gâchée au moment de la moisson, incendie de leur magnifique demeure, la maladie pour elle et pour son époux, qui fera des complications. Mais jamais, jamais Laura ne baissera les bras. Elle continuera de sourire, d'épauler son mari et d'élever avec enthousiasme la petite Rose, d'aider ses voisins, d'aimer la vie et d'accepter la sienne, qui est nouvelle après son court passage dans l'enseignement.
Je regrette pourtant, de ne plus avoir rien lu au sujet de ses parents, ses soeurs, dont Marie à l'école pour aveugles. Ce dernier tome, imprécis et brouillon, mais publié malgré tout, est une réussite et il nous montre le début d'une longue vie de couple et de parents pionniers, fils et fille de pionniers qui se servent de l'expérience acquise en observant leurs parents.
J'insiste, cette série de tome de la vie de Laura avec ses parents, puis son époux Almanzo, est loin, très loin de la série TV. Ne rechignez pas à lire cette histoire emplie de rêve et d'enseignement au sujet des premiers pionniers et, colonisateurs d'une terre qui est pour moi, toujours Amérindienne. Mais comment en vouloir aux américains d'avoir profité de l'opportunité offerte par l'oncle Sam, de pouvoir s'installer pour une perspective de vie meilleure, emplie d'espoirs de richesses grâce à une concession allouée en échange de quelques conditions. Mais aussi, comment fermer les yeux sur la chasse aux Indiens d'Amérique, leur traque, les crimes commis. Les mêmes crimes qu'aujourd'hui, les américains dénoncent…
Alors pour conclure ces belles lectures avec ce dernier tome, j'ai une seule pensée, une seule émotion, et c'est pour les Indiens d'Amérique.
Toute mon enfance... Découverte visuelle, puis livresque.
J'ai grandi avec Marie, Laura et leur famille.
J'ai lu et relu les bouquins. Et j'essaie de transmettre cet ouvrage à mes filles...
C'est le tome qui m'a le moins plu dans la série à cause du ton plus pessimiste alors que les malheurs s'accumulent pour le jeune couple.
Laura croyait que leurs ennuis s’arrêteraient là. Pourtant, ils étaient encore loin du compte.
Comment s'appelle le héros créé par Neil Gailman ?