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EAN : 9782070387847
176 pages
Gallimard (03/01/1995)
4.02/5   22 notes
Résumé :
Il vit une femme agenouillée près de sa porte qui s'était endormie. La coiffe noire était tombée sur le sole. Il se pencha et il reconnut Rina. Il en fut exaspéré. Il venait de la voir dans les rêveries qui précédaient le sommeil et c'était ce corps qui dormait qui l'empêchait de dormir.
Il hésita à la toucher du doigt pour l'éveiller mais il contourna la forme obscure. Au débouché du couloir, il emprunta la galerie qui surplombait la cour intérieur et qui co... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Très beau texte que j'avais lu lors de sa parution chez P.O.L en 1993 et qui a été réédité en poche en 1995.

J'avais gardé de "L'amour pur" un souvenir assez ébloui. J'en avais tout oublié, sauf l'éblouissement, retrouvé intact à la deuxième lecture.

L'essentiel de la scène se passe à Barcelone.

Sous forme romancée, il s'agit d'un véritable traité sur l'amour, tant humain que divin.

Quand je dis "un traité", je ne veux pas dire qu'il contienne d'assommantes considérations, mais seulement qu'il éclaire le sentiment sous tous ses aspects, dans toutes ses modulations, dont certaines, les plus extrêmes parfois, cohabitent : le désir, la chute, l'aspiration de l'âme à la vertu, à la chasteté, pendant que les sens délirent.

Un leitmotiv parcourt l'oeuvre : la clarté de la nuit et l'obscurité du jour ; symboliques puissantes et paradoxales ; dans cette histoire ce sont souvent les aveugles qui voient le mieux et les pécheurs qui s'élèvent le plus haut.

Il y a également la figure d'un évêque français éclairé, compatissant, indulgent envers la faiblesse humaine (est-ce un politique ou un saint ?) : à ma surprise, ses paroles ont été comprises par l'un des protagonistes à l'inverse de ce que j'en avais saisi : sans doute Quignard, oh ! pardon... Agustina Izquierdo, a-t-elle voulu souligner la difficile dialectique de la pureté, ainsi que l'incroyable surdité du personnage, enfermé dans son obsession. Ou bien c'est la lectrice qui a été le jouet de sa subjectivité...

Les images sont belles, on a l'impression de ne pas en saisir toute la portée en une seule lecture : il faudrait y revenir, plus lentement cette fois, en flânant et en rêvant.

Un sacré bon livre, quelqu'en soit l'auteur (et qu'importe, après tout !).

J'ai donc acquis l'autre roman d'Agustina Izquierdo "Souvenir indécent".
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L'histoire de l'ombre et de la lumière, de ce qui se voit et de ce qui se ressent. L'amour d'un prêtre et d'une servante, avec le tiraillement de l'un pensant trahir Dieu, et de l'autre ne comprenant pas ce qu'il y a de mal dans le désir et la jouissance. Les deux luttes, et se retrouvent vaincus face à l'absolu mystère de l'amour et de la tentation. Mais Dieu ne serait donc que reproche et sévérité? La chair reste maitresse des émotions, et s'il faut accéder à la foi d'un amour plus haut, c'est par l'esprit qu'il faut cheminer, oublier que le corps réclame son dû, qu'il existe entre la nuit et la lumière une distance que seul l'abandon et l'extase peuvent peupler. Une plume alerte sert un texte aux accents philosophiques, une recherche permanente d'une vérité impossible à cerner, faite de tensions et de soumissions aux plaisirs. le sacrifice nécessaire, inévitable, d'une passion dévorante que même Dieu ne parvient pas à combler, la solitude des âmes ne sauraient s'accommoder de celle du corps.
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Une belle langue voluptueuse. On songe à ces amours contrariées plus forts que le désir assouvi qui se répète à l'envi, la mécanique ici est ailleurs, parfois un peu convenue, pourtant la plupart des phrases sont souvent percutantes. A lire au petit matin devant les marais d'hiver.
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comment doit on aimer Dieu d'une façon absolu et sacrifier ainsi son amour pour la musique et son amour pour une femme quand on est prêtre
quelle torture devient votre vie quand vous êtes tiraillée entre tous ces désirs et que vous aimeriez aimé Dieu dans l'absolu
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Une merveille!!

Encore merci à la librairie Point Virgule à Espalion (12) qui me l'a conseillé.
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Jamais elle ne l’avait autant aimé. Il découvrit son amour dans ses yeux. Elle se tenait droite, plus large, plus cambrée, plus altière. Elle eut l’impression d’être une reine. Cette femme très formée et robuste luisait dans l’ombre comme un meuble ciré, comme l’eau d’un grand miroir, comme l’eau d’un lac dans la foret. Elle avait un éclat incomparable.
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Chaque phrase est une citation!
au hasard :
"Je préfèrerai toujours, dans l'amour, au plaisir lui-même juste après le râle, la nuit immense où l'on échoue."
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Il y a des choses dans le monde qui, dès qu'elles deviennent visibles et que nous tombons nez à nez devant elles par hasard, font expirer aussitôt une part de nous mêmes.
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Comme individus, les femmes et les hommes se séparaient, s'acharnaient à se distinguer, rivaliser ; ils s'entre-tuaient. Comme corps pourvus d'un sexe, les femmes et les hommes dépendaient les uns des autres comme les torrents sont dépendants des pentes des montagnes et des roches qui entravent leur course, des roches sur lesquelles ils rebondissent, et qui les précipitent plus violemment encore en eux-mêmes. C'est pourquoi les corps s'aimaient et qu'on ne pouvait parler d'amour sans que les corps fussent aussitôt présents, de toute leur incompréhensible et embarrassante présence.
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Le taureau s'est rué de nouveau contre le cheval qui tentait de se relever, les entrailles ruisselant dans le sable. Tous hurlaient leur joie.
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