La 4L de la couverture me ramène des années en arrière et la 4ème de couverture inspirante ont fait que j'ai dévoré ce livre aimablement proposé par son autrice,
Anne-Laure Julien.
La Parthénogenèse, un mot savant qui peut faire peur et penser à un traité, mais la petite 4L est là comme un clin d'oeil.
Sophie, enseignante, instit nous raconte sa vie à travers différents personnages qui la côtoie quelquefois de très près.
Marc, parent d'élève, qu'elle avait reluqué à la piscine, accompagnant des enfants. « Le papa de Manon est parti, il ne reste plus que le papa de Chloé ». Marc lui raconte que sa femme a un amant et qu'ils pourraient se séparer. L'amant en question est un théâtreux, pardon un professeur de théâtre, excusez la boulette volontaire. Arrive ce qui devait arriver. « C'est la première fois avec quelqu'un d'autre que ma femme. Oui, « Mais pourquoi tous les hommes mariés se sentent obligés de dire ça ? » Tout comme les questions sur le père des deux filles de Sophie. Ben non, elles n'ont pas de père, ben oui, elle sait qui lui a fait ses deux enfants, ben non, elles ne le connaissent pas et vc'est pas grave, elle-même ne connaît pas son père… Ben oui, ça doit être génétique !
Après une partie de jambes en l'air ou une soirée en amoureux, il faut affronter le regard de la grande, le coup de fil de la mère, la culpabilité dans les deux cas qu'on lui instille à dose homéopathique ou allopathique.
A Marc, cela débutait bien ! Trop beau peut-être. Oui, mais quand l'amant théâtreux n'assume pas les enfants du couple. Oui, baiser la mère c'est très bien, très agréable je suppose, mais quand elle n'est plus disponible pour admirer le grand homme… Là, c'est une autre paire de manche et le môssieur se carapate bien vite. Bobonne n'aimant pas du tout se trouver sans homme use ‘un stratagème vieux comme le monde, se faire faire un enfant par le mari qui retourne au bercail. Elle est pas belle la vie !
Entre ses deux épisodes,
Anne-Laure Julien, en vingt-sept chapitres (ils sont numérotés) brosse un portrait, sans complaisance et avec beaucoup d'humour sur son entourage, les petites ou grandes lâchetés du quotidien de Sophie qui assume et élève ses deux filles seules, comme sa mère avant elle.
Sophie est altruiste, ne regarde pas son nombril, d'ailleurs, elle n'en a pas le temps. Il faut absolument qu'elle sorte sa meilleure amie Claire des griffes d'un pervers narcissique qu'elle connaît depuis l'enfance.
Les femmes ne sont pas mieux traitées que les hommes, tout le monde en prend pour son grade.
Un livre jubilatoire, sans morale et qui donne le moral et donnerait presque de envies de jeter son bonnet par-dessus les moulins.
La jubilation ne cache pas le portrait de notre époque où une femme qui fait des bébés toute seule cache très certainement une tare. Ses filles, surtout la plus grande, presque adolescente, aimerait bien avoir une « vraie » famille avec un papa, une maman… C'est fou ce que les enfants sont traditionalistes par peur du « quand dira t-on ». Je m'aperçois que les relations belle-mère/belle-fille ne se sont pas arrangées et que piquer son fils vaut à l'épouse d'icelui des soupçons d'incompétence notoire pour élever des enfants et s'occuper du mari. Bref, rien n'a changé sous le soleil
Merci
Anne-Laure Julien de m'avoir proposé ce moment de lecture jubilatoire.
Sophie, je vois que vous tombez toujours sur le même type de mec : marié, lâche. Peut-être faudrait-il convoquer tonton
Freud pour en connaître la raison. Je sais, vous aimeriez bien trouver la perle, mais, accepteriez-vous de toujours partager son quotidien ? J'aime beaucoup la définition de vous que donne Yves ? Un ex, marié bien sûr : « Je crois que c'est ce qui me restera de toi : un peu de rêve à saupoudrer sur mon quotidien. Je serai toujours un peu amoureux mais ça en restera là » (ça c'est trop facile) et votre réponse, bien dans votre ton : « Quand je serai morte il faudra que je sois incinérée comme ça on pourra saupoudrer mes cendres ». Vous avez l'art de la pirouette, quelque fois douloureuse. Vos petits malheurs donnent du bonheur autour de vous, comme le dit Yves « Si ta vocation, c'est de faire du bien aux gens, il faut la suivre. »
J'ai lu que ce roman avait vu le jour suite à une déception amoureuse que même le jardinage n'allégeait pas. Et bien, vous m' avez offert un parterre de succulentes, avec des personnages verts, fleuris, fanés, toxiques, vivaces comme la mauvaise herbe.
Merci pour ce petit bonheur et, tant que roule la 4L...
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