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EAN : 9782369563303
182 pages
Editions Intervalles (02/06/2023)
4.3/5   5 notes
Résumé :
Le Liban des années 1970 est le théâtre d’une guerre aux ramifications multiples. C’est aussi celui d’une passion débordante entre un jeune peintre français en quête d’exotisme et une Libanaise maronite nourrie de culture française et d’idéalisme. Séparé par la géopolitique et par des traditions que tout oppose, le couple franchit une première série d’obstacles pour tenter de vivre cet amour au grand jour, d’abord au Liban puis en France.

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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
La Canopée littéraire !
« Un amour sous la guerre » est magistral et puissant. Nous ne sommes pas dans un lyrisme romantique, mais dans une grande oeuvre capitale et maîtrisée, sérieuse, qui mérite la plus grande attention. Ce genre de roman qui persiste dans le temps et assigne la notion d'un classique ardent. Une épopée familiale, le génie contemporain.
Ce livre est un socle et son exemplarité est une leçon de droiture.
Olivier Jacquemond déambule dans les grandes capitales du monde. Ici, il dévoile une fiction d'ombre et de lumière. Entre le Liban et la France, l'ubiquité, les cultures inversées, les prononciations géopolitiques si fidèles et apprenantes, qu'elles prouvent la capacité d'un auteur d'écrire avec l'intelligence aiguë, le regard affûté, le monde en exactitude.
L'électrochoc de deux pays qui vont rassembler l'épars. Ce roman est une valeur sûre.
1970, le Liban lève son voile. Antoine est un jeune homme, français, juste arrivé à Beyrouth. Son enjeu, développer la maison de décoration Roche Bobois dont le siège est en France. Il sera conseiller décorateur dans une boutique à Beyrouth.
« Le Liban est la fiancée du Proche-Orient ». 1976, les affrontements sont récurrents. « Tout étranger et enthousiaste qu'il était, il n'était pas naïf, et avait eu vent de l'existence de tensions profondes que la nourriture n'apaiserait pas ». le Liban est en ébullition. Les faux-frères longent les murs. Les duperies deviennent des complicités. le vacillement d'un pays ployé sous les affres des disparités et des enjeux politiques. Il aime le Liban comme une tasse brûlante entre ses mains.
« C'est un beau pays pour mourir ». « Soudain, le retour à une langue universelle, le silence ».
Il va rencontrer Esther. Une jeune femme emblème d'un Liban empreint de coutumes et de morale conservatrice. L'approche comme une biche aux abois, « une femme, lui expliqua-t-elle, ne s'appartenait pas. S'il souhaitait l'épouser, dit-elle en plaisantant, il ne le pouvait pas. Sa candidature ne serait même pas examinée ».
Ils vont contrer les habitus, les conformités. Tout en sachant que les frontières sont mentales, imposées et noria d'oiseaux noirs en pleine nuit. Antoine doit quitter le Liban, seul. Trop de risques, de troubles, et « le Français fait bien de partir, conclut Ghassan. Il est resté trop longtemps ». « Une guerre de susceptibilités, une mosaïque de contentieux, avec des raids punitifs, des embuscades, des prisonniers, et des morts, plus qu'il n'en faut ».
Il reviendra au Liban. Aimanté par Esther, par sa promesse d'un retour. Rejoindre les meurtrissures et les filatures. Risquer son corps, mais ouvrir son coeur . « Il épousera Esther. Culturellement cela va de soi ».
Antoine le sombre, Esther l'immaculée, l'un mélancolique, l'autre enjouée, battante et voluptueuse. Les vents contraires, peuvent-ils s'assembler ? Sans doute, il y aura des épreuves,. La loyauté vaincra. Ils reviendront en France. L'expérience des migrations refoulée du pied. La mère d'Antoine, Colette, odieuse et hautaine, méprisante et jalouse cherchera la faille. le colibri gardera le sourire coûte que coûte. « Mari et femme. Dans son mariage, il cherche la perfection. Il se veut exemplaire. Sans se le formuler vraiment, il sent qu'on frôle la première fausse note. Là-bas, dans son environnement, Esther était sublime, parfaite. Ici, elle est exotique ».
Ils rejoindront et pour toujours le Liban. Malgré les bombes et les flammes, l'insécurité et la peur. La passion est un garde-fou. « Et en les écoutant, en les observant, Antoine se remémore tout ce qu'il a aimé chez ce peuple. Cet envoûtement par la parole, les gestes, cette poésie qui glisse au bord du gouffre ».
Ce récit est une mappemonde sentimentale et de bravoure. le devoir d'équité, l'empreinte qui somme la liberté. Vivre en absolu et en quintessence. Ce livre est le porte-voix des ténacités. « Dans un conflit, la vraie question n'est pas qui gagne la guerre mais à qui profitera la paix ». Les familles qui percent l'abcès des différences culturelles et religieuses. L'étrange (er), l'étrange (ère), un livre émouvant qui prouve que le courage est gagnant. Saisir le jour présent, garder son libre-arbitre. L'amour comme une couronne d'olivier. Les obstacles comme des défis. L'épi de blé de la foi en l'autre, son frère et sa soeur en humanité. Ce livre est la preuve des possibles, une lutte à la vie. Les résistances souveraines. Magistral, l'éthique et son modèle. Publié par les majeures Éditions Intervalles. Ce livre est une fierté éditoriale. En lice pour le prix Hors Concours des Éditions Indépendantes 2023/2024.
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Olivier Jacquemond écrit une histoire d'amour entre deux personnes qui n'auraient jamais dû se rencontrer. Lui, Français exilé au Liban. Elle d'une riche famille chrétienne qui aurait dû épouser un fils d'une autre riche famille chrétienne. Ils sont différents. Elle enjouée, vivante, sociable et lui taciturne. Leur histoire n'est déjà pas facile sur le papier, mais la guerre s'en mêle. Ce petit pays aux multiples communautés se déchire. Une guerre complexe marquée par des tensions entre communautés mais aussi au sein des mêmes communautés. Tout cela, Olivier Jacquemond l'explique en toile de fond de son roman, et certains noms reviennent en tête qu'on entendait souvent dans les années 80 : les familles Gemayel, Chamoun... Puis les interventions des pays voisins : Syrie, Palestine, Israël...

Ce roman, inspiré de la vie des parents de l'auteur est construit en courts chapitres, dans lesquels, la guerre et le Liban sont omniprésents. Même lorsque les deux jeunes gens sont en France. le pays vit en eux et la guerre aussi. Il y est question d'exil, le pays d'accueil, la France, n'est pas à la hauteur des espérances d'Esther, non pas qu'il soit question de racisme, mais plutôt de déclassement social -adieu la riche famille avec des serviteurs- et de jalousies et d'habitudes de vie : "Sur le quai, ils attendent parmi une multitude d'hommes renfrognés. Personne ne se sourit. Personne ne se salue. le métro approche. Les pneumatiques, l'ébranlement des wagons, lui rappellent la guérilla, les abris, les caves où ils se réfugiaient lorsqu'une pluie d'obus s'abattait sur Beyrouth. le train libère ses passagers par grappe. 5 millions de personnes utilisent le métro chaque jour, deux fois la population du Liban. Chaque jour, deux Liban, toutes confessions confondues, circulent dans ces voies souterraines. Une vie sous terre, pour Esther c'est pire que la guerre." (p.105) Colette, la mère d'Antoine n'accepte pas volontiers sa belle-fille au contraire d'Ivan le grand frère, éternel rival qui s'empresse, au risque de provoquer des tensions et des jalousies. La famille française d'Antoine n'est pas la famille unie et soudée libanaise d'Esther. On n'est pas encore dans le "Famille, je vous hais !" d'André Gide, mais pas non plus dans un cocon protecteur et rassurant. Et lorsque l'envie de retourner vivre au Liban reprend le jeune couple, c'est la situation géopolitique qui joue les trouble-fêtes.

Ce roman très prenant évoque tout ce que j'ai écrit plus haut, l'exil, l'arrachement au pays, aux siens au nom de l'amour certes, mais aussi parce qu'il y a une guerre. Il fait écho aux réfugiés qui tentent par tous les moyens d'arriver en Europe pour fuir la violence, la guerre... Et notre accueil n'est pas meilleur qu'il y a 40 ans, il a même sans doute empiré. Et le Liban, ce petit pays meurtri duquel il semble si difficile de se passer, d'en vivre éloigné. Un amour sous la guerre est un roman original bien qu'il évoque des sujets maintes fois abordés aux personnages très marqués, volontaires et forts et des relations entre eux pas toujours saines -notamment entre Antoine et Ivan-, bien décrites par Olivier Jacquemond. Un roman à découvrir, toujours du bon chez Intervalles.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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J'ai beaucoup aimé ce livre mais la différence est grande entre la première partie et la deuxième.

La première partie est très intéressante puisque l'auteur nous explique les conditions du Liban, on est donc pas désorienté face à la situation. En revanche, il y a beaucoup d'informations et on peut vite se perdre dans les noms, les partis politiques, etc… En effet même si on n'est pas désorienté quant à la situation du Liban, il faut s'accrocher pour la comprendre. La première partie est donc quelque peu lassante si on n'arrive pas à se mettre dans la situation des personnages.
J'ai bien aimé le fait que l'auteur mélange une histoire personnelle voire fictive à une situation qui concerne tout le monde. Je trouve que la situation du Liban est donc allégée par l'histoire d'amour entre le français et la jeune libanaise. Je pense que c'est un bon point car ça nous permet de rester dans l'histoire.

J'ai trouvé la deuxième partie beaucoup plus captivante que la première. En effet, l'histoire entre Antoine et Esther est davantage développée. On suit vraiment le ressenti du français et de la jeune libanaise, l'auteur arrive à nous mettre à la place des deux personnages. Ce que j'ai beaucoup aimé c'est quand l'auteur montre tous les aspects de la vie d'Esther en France. L'histoire entre les deux personnages est très captivante puisque comme ils viennent tous les deux de pays différents, ils n'ont pas les mêmes habitudes dans le pays de l'autre.
J'ai beaucoup aimé le personnage d'Esther, cette femme pleine de vie qui essaye de ne pas perdre ce qui la rattache au Liban est vraiment intéressante.
Je recommande le livre Un amour sous la guerre mais je conseille de faire attention à ne pas se perdre dans la première partie.



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J'ai moyennement aimé un amour sous la guerre. J'apprécie de suivre le protagoniste tout au long de son histoire d'amour au milieu de la guerre du Liban.
Cependant je trouve que ce livre a certains défauts. Je m'explique, on revient souvent sur la même chose car on nous parle en détails de la guerre et de la situation sociale sauf que cela gâche cette partie et la rend longue et de plus en plus inintéressante . On nous parle plus de la guerre et de détails difficiles à comprendre que de l'amour entre les deux personnages.
Quand on atteint enfin la partie deux, on peut comprendre et visualiser leur amour, cela devient plus facile à lire et on peut enfin apprécier cette histoire. On remarque aussi les difficultés qu'ils ont franchies. C'est dommage car l'histoire en elle-même est vraiment intéressante à lire, car on voit différentes cultures et une autre vision de la guerre. En conclusion, je suis un peu déçue car je pensais que l'histoire n'allait pas uniquement se concentrer sur la guerre mais sur l'histoire de deux personnages qui luttent pour leur amour malgré une situation très tendue causée par la guerre cela n'est pas le cas.
Je vous recommande donc ce lire, mais je vous conseille de sauter quelques détails pour ne pas vous perdre dans l'histoire.
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L'une des raisons pour les quelles j'ai bien aimé lire ce livre est qu'il aborde le contexte de la géopolitique du Liban, un pays qui vient d'avoir sa décolonisation dans les années 50.Le Liban était sous mandat français et son emplacement géographique le situe au coeur de plusieurs conflits internes et externes, comme par exemple entre les chrétiens et les musulmans dans le pays ou encore la guerre israélo-arabe.On voit aussi certaines conséquences de l'ancienne présence française à travers les habitants du pays.

Le livre aborde aussi une histoire d'amour intéressante entre 2 personnes issues d'une éducation et culture différente. Ils déménagent touts deux dans le pays d'origine de Francois qui est la France. la femme Esther devra s'adapter à son nouveau pays avec l'aide de son compagnon.
le livre utilise un français plutôt beau et pur qui donne un certain charme au livre et le rend donc agréable à lire.
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Olivier Jacquemond - Paris happening .Olivier Jacquemond vous présente son ouvrage "Paris happening". Parution le 31 janvier 2013 aux éditions Mercure de France. Rentrée littéraire 2013.Notes de Musique : Gil Scott-Heron-Brian Jackson - 1 Peace Go With You, Brother
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