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EAN : 9791070062418
304 pages
Cairn (12/06/2023)
4.24/5   29 notes
Résumé :
Dans un climat de tension sociale extrême, la journaliste Leïla Laoudi (dont c’est le retour pour une nouvelle intrigue) témoigne de violences policières lors de manifestations, qu’elle contribue à mettre en lumière dans son journal. En marge de celles-ci, elle est informée de soupçons pesant sur d’anciens policiers aujourd’hui honorés qui auraient pris part à la rafle de Juifs à Bordeaux en 1942 ou à la ratonnade d’indépendantistes algériens en octobre 1961 à Paris... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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Par les temps qui courent, qui trébuchent même, ce roman tombe à pic.
Il y a des époques où l'homme atteint des sommets. Par exemple, lorsque la rafle de Bordeaux n'était pas seulement l'ossature de la grappe du raisin quand la haine faisait qu'à certains tristement étoilés, on ne leur lâchait jamais, la grappe. Pétain de période !

L'histoire est un éternel recommencement dit-on, ne nous laissons pas entrainer dans des spirales infernales. Au travers des aventures fictives de deux familles, l'une française de confession juive et l'autre algérienne, Bruno Jacquin écrit ce roman comme Claude Lelouch tourne ses films avec toujours cette sensation touchante d'évoluer d'une sphère à une autre en toute innocence sans imaginer qu'à un moment elles vont se percuter dans les méandres de l'histoire bien réelle cette fois : de Bordeaux en 1942 pendant l'occupation et à Paris en 1961 à l'aube de l'indépendance de l'Algérie, ballotée entre le FLN et l'OAS.

Leïla, journaliste que certains qualifieront de militante, « Cette personne, ainsi que le journal qui l'emploie, ont une mission : répandre une intoxication politique plutôt que de défendre une éducation patriotique. » est le lien de ce texte jubilatoire. Elle mène une enquête sulfureuse qui éventuellement permettrait de remettre en cause la moralité d'un ancien haut-gradé de la police qui va justement être porté aux nues par ses pairs. Pas facile de se frayer un chemin entre polémique, controverse et contestation. Entre Maurice Papon et usurpation d'identité.
Bruno Jacquin est malin comme un journaliste, ses personnages imaginaires sont attachants et pour ceux qui souhaitent un bon polar à tiroirs tout en s'informant sur les tristes actions menées parfois par la police, l'armée et la justice dans des périodes troublées, cet ouvrage est un parfait condensé tout en ayant l'intelligence de rester impartial tout de même.

Éducatif et divertissant.

Merci à Babelio et à la collection « du Noir au Sud » de l'éditeur Cairn pour l'envoi de ce livre.
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COUP DE COEUR
Un très bon " polar" historique où deux périodes vont se rejoindre avec pour fil conducteur la journaliste: Leïla Laoudi, et le personnage principal:Schlomo Kozlowski
Roman à tiroirs mené de main de maître sur la période de 1940 à nos jours : 2022.
J'ai beaucoup apprécié ces rappels de faits historiques, les violences policières sous l'égide de M.M.Papon,et d'un jeune inspecteur : Bonnafé qui changera d'identité pour finir sa carrière comme contrôleur principal et sera décoré e 2021 pour ses bons et loyaux services à la nation.
Mais combien furent -ils lors de cette période trouble,à la libération, à retourner leur veste?
Je ne citerai personne mais....
Un roman que je recommande pour l'enrichissement personnel qu'il m'a apporté ,pour ces faits historiques dont hélas la France ne doit pas se glorifier( La rafle des juifs à Bordeaux en 42 et la manifestation des algériens dont beaucoup furent poussés dans la Seine à Paris en 1961⭐⭐⭐⭐⭐.
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● L'auteur, le livre (304 pages, 2023) :
Un peu dans la même veine que Eric Decouty lu récemment, le journaliste Bruno Jacquin s'est fait une spécialité de polars engagés, inspirés de faits historiques et politiques : bavure militaire au Niger, attentat du GAL au pays basque, ...
Avec sa dernière "enquête", de larmes et de haine, il nous propose de remonter le temps dans l'ombre des hommes de Maurice Papon, d'aujourd'hui à 1940 en passant par 1961.

● le contexte :
C'est un sinistre panoramique historique de plus de quatre-vingts ans que nous offre Bruno Jacquin.
1940 : la France est occupée par les allemands et Bordeaux joue les bons élèves pour répondre aux directives de Vichy et de la Kommandantur. Sous l'égide de Papon et de ses collègues, les rafles et les déportations de juifs vont bon train, quel horrible jeu de mots.
1961 : la guerre d'Algérie est à un tournant, le FLN est actif jusqu'au coeur de Paris même. le 17 octobre, une manifestation pacifiste du FLN tourne mal : la police de Maurice Papon, alors préfet de Paris, use de provocations, chauffe ses agents au rouge et c'est le drame. Plusieurs centaines d'algériens sont tués et nombreux seront ceux dont les corps seront balancés dans la Seine.
Les bus de la RATP sont de nouveau réquisitionnés pour la rafle au Palais des Sports.
2021 : les manifestations se succèdent comme celle des personnels de santé en juin et depuis les gilets jaunes, la répression policière se fait de plus en plus sévère et violente.

● On aime un peu :
❤️ On apprécie beaucoup la leçon d'Histoire donnée par Bruno Jacquin : il n'est jamais inutile de rappeler certains événements historiques et de les mettre en perspective.
Ce dont il est question ici c'est de violence policière, de violence répressive.
Bruno Jacquin a repris dans son livre les propos édifiants et éclairants de Hélder Pessoa Câmara, évêque brésilien :
« Il y a trois sortes de violence.
La première, mère de toutes les autres, est la violence institutionnelle, celle qui légalise et perpétue les dominations, les oppressions et les exploitations, celle qui écrase et lamine des millions d'hommes dans ses rouages silencieux et bien huilés.
La seconde est la violence révolutionnaire, qui naît de la volonté d'abolir la première.
La troisième est la violence répressive, qui a pour objet d'étouffer la seconde en se faisant l'auxiliaire et la complice de la première violence, celle qui engendre toutes les autres.
Il n'y a pas de pire hypocrisie de n'appeler violence que la seconde, en feignant d'oublier la première, qui la fait naître, et la troisième qui la tue. »
😕 Par contre le fil rouge de l'intrigue policière qui est supposé servir de guide au lecteur est beaucoup trop ténu. Tout cela est bâti sans grande conviction, autre que la volonté de mettre bout à bout les moments historiques et cela ne suffit pas à tenir le lecteur en haleine. C'est dommage mais, cette fois-ci, la leçon d'histoire salutaire ne suffit pas à faire un bon roman.

● L'intrigue :
Nous sommes invités à suivre les traces d'un homme de Maurice Papon.
Bonnafé est un personnage imaginaire calqué sur des officiers réels. Jeune inspecteur zélé en 1940, nous le retrouverons commissaire aux commandes de la répression sanglante du 17 octobre 1961 et il finira contrôleur général, décoré en 2021 pour bons et loyaux services.
De l'autre côté, un jeune garçon Schlomo Kozlowski, perd ses parents juifs à Bordeaux en 1940 : il n'oubliera jamais le regard de Bonnafé responsable de leur arrestation et de leur déportation.
Aujourd'hui c'est un vieillard qui reconnait au hasard d'un hall d'aéroport le visage de celui qu'il n'a jamais pu oublié et qui l'a rendu orphelin jadis.
Bonnafé a changé de nom pour faire oublier son passé de collabo et d'autres zones d'ombre de son parcours, il s'appelle désormais Boulanger, mais le témoignage de Kozlowski va être pris au sérieux par la journaliste Leïla Laoudi (personnage récurrent des ouvrages de l'auteur) qui entreprend d'enquêter sur Bonnafé/Boulanger.
Va-t-elle réussir à dénoncer le jeune collabo antisémite, le commissaire de police aux méthodes musclées, le vieil homme finalement décoré par la République qu'il a si bien servie au fil des années ?

Pour celles et ceux qui aiment l'histoire la république.
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On apprécie toujours autant la personnalité de Leila Laoudi que Bruno Jacquin met en scène dans cette nouvelle aventure. Sa vivacité d'esprit, sa personnalité forte, mais qui laisse apercevoir quelques fragilités, font de la jeune journaliste, une héroïne qu'on a envie de suivre jusqu'au bout de ses voyages et de ses enquêtes.

Dans ce nouveau roman, elle nous entraine sur une passerelle temporelle qui va la conduire du côté obscure de la police nationale. Celui des rafles de juifs au temps de la collaboration, des ratonnades de militants algériens dans les années 60 et de l'impunité érigée en système par une République qui pendant longtemps a préféré recycler ses moutons noirs plutôt que d'assumer leurs crimes et reconnaitre leurs victimes.

Mais le temps qui passe n'efface pas le devoir de mémoire et de justice, ce ne sont pas des détails de l'histoire ni pour le personnage de Leïla Laoudi ni pour son auteur...

Dans ce roman, Bruno Jacquin, introduit aussi des flics d'aujourd'hui. Jeunes, issus ou travaillant dans les quartiers, incarnées par Yanis et sa compagne Julia. Des flics qui agissent entre doutes et convictions dans un contexte social tendu et sous le regard plus que critique de leur entourage. Des personnages intéressants qu'on aurait certainement plaisir à retrouver sous la plume du très talentueux Bruno Jacquin...

En attendant, il faut se dépêcher de lire de larmes et de haine, son nouvel opus paru aux éditions Cairn après Galeux et Quand Hurlent les hyènes...
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Comme souvent avec Bruno Jacquin nous sommes à la frontière du réel et de la fiction. Dans de larmes et de haine, la journaliste Leïla Laoudi se retrouve par hasard propulsée dans le temps (en arrière) par le biais de lanceurs d'alerte comme on dit aujourd'hui. Un ancien flic doit être honoré par ses pairs et tout le gratin politique mais il se trouve que son passé semble plutôt trouble. le récit, très pédagogique, est un régal. A ne surtout pas manquer le chapitre qui raconte la soirée du 17 octobre 1961. On s'y voit, on s'y sent, on a mal en même temps que les manifestants. Un grand moment.
Paru chez Cairn. Une maison qui gagne à être connue.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Au même moment a Bordeaux....
La capitale Girondine est carrément prise dans une tornade,très exceptionnelle, surtout en début d'automne. Ça ne signifie rien, juste un petit caprice de la météo continuent pourtant de clamer les climatosceptiques. Toujours est-il que le tuba qui s'est formé à l'est du bassin d'Arcachon s'est bel et bien transformé en tornade en atteignant Bordeaux.Et si la trombe lacustre n'a emporté aucun bateau sur le lac ,la tornade ,elle,à fait deux victimes imprudentes ,soulevé quelques toitures et véhicules et déracinés de nombreux arbres.Michel Kozlowski a regardé tout cela de sa fenêtre. Le spectacle était assez grandiose mais il n'en menait pas large lorsqu'il a entendubcraquer ses boiseries ( Page 146).
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Il propose à deux brigadiers de l'accompagner,un homme et une femme de son groupe qui lui a été présenté à son arrivée.Les deux personnes se lèvent ,l'homme indique la direction du garage .《 on va faire discret,explique -t-il .Clio banalisée, ça te va ?》
《 Ouais, et pas la peine de mettre le deux tons non plus,ricane une dernière fois le commissaire.Le gars a plus de cent balais,》( Page 292).
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Vichy et Pétain n'auraient pas résisté longtemps s'il n'y avait pas eu de serviles subordonnés à tous les échelons de l'État français. Des hommes, mais doit-on encore les qualifier ainsi, comme Maurice Papon, Jacques Bonnaffé et combien d'autres. Ceux-ci se sont ensuite cachés dans les rouages dorés de la République pour mieux échapper à leur destin, cherchant l'oubli pour mieux obtenir le pardon. Mais le pardon ne se bâtit pas sur l'oubli.
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Lorsque l'homme aura coupé le dernier arbre, pollué la dernière rivière, tué le dernier gibier et péché le dernier poisson, alors il se rendra compte que l'argent ne se mange pas.
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PROLOGUE

Sur le boulevard Jean -jaurès à Clichy,presque à l'extrémité de l'artère, il y a pris ses habitudes depuis longtemps .Dans l'arrière-salle de ce petit bistro à la fois proche du tribunal'de Paris mais assez éloigné pour ne pas en subir l'agitation ,maître Henri de Choiseul s'offre toujours deux voire trois cafés noisette rincés d'un verre d'eau avant ses premières plaidoiries de la journée. Début juillet 2022,le grand rush des parisiens vers les plages de l'ouest ou du sud de la France n'a pas commencé.Les résultats du brevet ou du bac ne sont attendus qu'à partir d 'aujourd'hui ,les familles sont toujours là ,dans l'attente fébrile du verdict.Quant aux enfants de primaire,officiellement l'école ne s'arrête que dans quelques jours......Alors,la capitale ,immuablement ,grouille encore de ses habitants et travailleurs venus de banlieue tout autant qu'elle croule sous la chaleur malgré le fin voile nuageux qui masque le soleil.( Page 7).
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Video de Bruno Jacquin (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Bruno Jacquin
Bruno Jacquin vous présente son ouvrage "De larmes et de haine" aux éditions Cairn.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2886890/bruno-jacquin-de-larmes-et-de-haine
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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