J'ai beaucoup entendu parler de
P.D. James mais je n'avais encore jamais eu l'occasion de la lire.
Orgueil et préjugés est mon second livre préféré de l'oeuvre de
Jane Austen et j'aime toujours découvrir les suites imaginées par différents auteurs.
Dans «
La mort s'invite à Pemberley », l'histoire prend place plusieurs années après les mariages d'Elizabeth et de Jane. Les voilà bien établies et pourvues chacune de plusieurs enfants.
La veille d'un bal donné chaque année en l'honneur de la défunte mère de Darcy, Lady Anne, la jeune soeur d'Elizabeth, Lydia, débarque, hystérique, hurlant que son mari a été tué dans les bois.
Darcy et les quelques invités déjà présents, partent à la recherche de Wickham et le découvrent, ivre et couvert de sang, agenouillé près du cadavre de son ami, le capitaine Martin Denny.
On ne peut pas dire qu'il y ait une enquête. La réputation de Wickham le précède et le magistrat appelé par Darcy a son opinion toute faite sur sa culpabilité.
Malgré l'antipathie que Darcy ressent pour le jeune homme, il ne le croit pas capable de meurtre.
L'histoire tient donc essentiellement dans le procès de Wickham.
Celui-ci est long, pénible, autant pour l'accusé que pour son entourage et l'on peut voir Darcy et Elizabeth complétement épuisés par cette histoire.
Lydia est égale à elle-même : égoïste, geignarde, sans une once de cervelle. Son attitude vis-à-vis d'Elizabeth est vraiment inqualifiable, au point que même Jane, qui trouve pourtant des excuses à tout le monde, fini par en avoir assez.
Même s'il n'y a pas vraiment d'enquête, et dans la mesure où je n'ai cru une seconde à la culpabilité de Wickham, j'ai apprécié qu'on sache ce qu'il s'est passé, même si on ne le sait qu'à la fin du livre (comme dans un thriller, en fait).
On a aussi le plaisir de voir une Georgiana toujours réservée mais moins timide. Elle a muri et s'est ouverte au monde au contact d'Elizabeth. J'ai regretté un peu qu'on ne la voit pas davantage, mais, en tant que jeune fille non mariée, sa place n'était pas, à cette époque, au coeur de la tourmente. Pour autant, j'ai savouré chacune de ses apparitions.
J'ai aussi beaucoup que l'auteur cite, au fil de son récit, d'autres personnages issus de l'oeuvre de
Jane Austen, comme Sir Walter Elliott (du roman
Persuasion) cité comme un ancien et éphémère employeur de Wickham, ou Robert et Harriet Martin, qu'on rencontre dans le roman
Emma et qui sont cités dans la résolution de l'énigme.
J'ai beaucoup aimé ces petits clins d'oeil qui auront sûrement fait sourire les fans de
Jane Austen.
J'ai trouvé qu'on avait là une suite sympa d'
Orgueil et préjugés, crédible, qui respecte bien le caractère des personnages ou qui explique le pourquoi de leur évolution.
Un registre différent, certes, mais une super lecture.