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EAN : 9782764447505
144 pages
Les Éditions Québec Amérique (13/09/2022)
4.64/5   88 notes
Résumé :
Anaïs aurait dû écouter Eden et s’enfuir. Mais quand on finit par trouver l’amour, le vrai – celui que tous traquent de bar en bar, celui dont on rêve au fond d’un lit froid –, il devient difficile d’y renoncer au nom d’un sombre présage d’avenir. Eden devient lentement prisonnier de son corps, Anaïs de cet amour plus grand que nature qu’elle ne sait réprimer. Que faire d’autre alors que prendre son souffle et plonger ?

Les pires choix sont parfois ce... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Déchirant, fondamental, fulgurant, « Prendre son souffle » est l'exemplarité.
Inoubliable, la plus belle histoire d'amour de tous les temps.
Une nage dans un lac gelé. La brasse des épreuves.
Ne rien lâcher de ce roman sublime et de haute magnanimité.
L'incipit donne le ton « Il eut mieux valu que je ne te rencontre jamais, amour de ma vie. »
Anaïs est une jeune femme qui aime Éden, «  le paradis incarné ».
D'emblée, c'est une corrélation charnelle et de connivence.
« J'ai plongé dans cette relation de la seule façon que je te connaissais : avec intensité. »
Le socle de la trame est dédié pour Éden. le « tu » comme la sève, l'immense capacité des dires, sans répétitions ni doutes. Ce genre de livre à l'instar de l'étoile du Sud.
La dignité d'un exutoire bouleversant. C'est la voix d'Anaïs qui clame ce récit sublime et si triste. le compte à rebours est lancé. le sablier se renverse. Chapelets d'heures, les grains de sable valent le double, l'urgence.
« Anaïs se rend compte du silence d'Éden sur sa propre famille. »
On ouvre la porte subrepticement, avant de pénétrer au coeur même d'un évènementiel irrévocable. Tout est ici, entre l'avant et l'après. Jusqu'au jour où Anaïs est enfin conviée afin de rencontrer la famille d'Éden. Fébrile, inquiet, il se refusait à ce moment.
Loin d'un rendez-vous ordinaire, Éden lui ouvre les yeux sur un drame familial. Sa soeur est malade. « Je ne pouvais détacher mes yeux de ses jambes aux muscles atrophiés, plus minces que mes avant-bras. »
Elle a la maladie d'Ataxie de Friedreich. Trois enfants, frères et soeur, Marc : décédé, Sophie devenue handicapée et Éden, l'épée de Damoclès au-dessus de sa tête.
La source du mal. le lever du voile sur une maladie génétique. L'impuissance des parents effondrés et soumis. Cette maladie dont l'évolution est lente, sournoise, mais parfois fulgurante.
Éden mord dans la vie à pleine dents. L'audace du courage, conscient, il prend son souffle dans l'instant présent. Vivre vite, en grand. Profiter des jours où il ne sait pas, pas encore. Anaïs et Éden voyagent beaucoup. Fusionnent dès l'aurore au crépuscule, aux draps joyeux et plissés, aux rires et copains. Les gestes de concorde et la lucidité du sursis.
Éden fait du sport, un peu, Beaucoup. Attrape le soleil à plein bras. Se love contre Anaïs, sa siamoise, complice et aimante. La pudeur d'un amour aussi pur qu'inné.
Elle sait l'heure des victoires. La passion victorienne, le romantisme qui frôle leurs peaux. L'entente, une voix qui chante dans les landes de bruyère. Dans celles de l'instant.
Un amour source, et de sens. Un escompte hyperbolique du futur. Mais, qui va immanquablement être confronté à l'inaltérable. le tango noir et les sanglots longs et silencieux. Éden perd l'équilibre, chute souvent. La piste de danse devient l'emblème de la finitude. L'absurdité d'une maladie rare et pernicieuse. Éden vacille. La lumière sombre est un piège, son corps est en faillite.
Sous le voile d'une fiction l'oeuvre théologale qui enserre l'attachement. Anaïs va se fondre en Éden, le retenir, contre le vent glacial des aspérités. L'antre est happé, le nid douillé où ce jeune couple pouvait vivre encore mille caresses et mille exploits.
« Mais les chutes se sont démultipliées . »
Spectrale, « la maladie progresse. » le plongeon en apnée. Prendre son souffle. Lianes, siamois, l'urgence immerge. Respirer pour Éden. Les sentiments victorieux sont en guerre face au corps en déliquescence d'Éden. Il se meurt à petits feux.
« Tout était prétexte à un nouveau fuck you, petit ou grand. Ça nous faisait sentir puissants, vivants, au-dessus de la fatalité. Comme si on gardait le contrôle. On se trouvait drôles. »
Sans pathos, c'est ici la beauté intérieure de ce récit bouleversant. La réécriture de l'après.
« Mais un jour mon père m'a dit quelque choses qui m'a souvent aidée, quand ça va pas pas reste pas sur place, va de l'avant. Mais sans GPS je faisais du surplace. »
Ce chant désespéré est une ode à la dignité.
Lire « Prendre son souffle », si évocateur, puissant. Un pur chef-d'oeuvre salutaire. « Prendre son souffle », l'azalée blanche sur le coeur. Tragique, la chute d'Icare. Bleu-nuit, dramatique, le mémorial de l'amour, la lutte à la vie à la mort. Un plongeon en apnée.
Le testament d'une éthique d'amour.
Comme l'exprime Geneviève Jannelle : « Les pires choix sont parfois ceux que l'on fait par amour. »
Publié par les majeures Éditions Québec Amérique.

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Je suis complètement sans mots. Ce livre m'est rentré dedans comme un raz de marée. J'étais loin de m'attendre à vivre une aventure comme celle-là. Je ressors de cette lecture avec l'impression d'avoir lu un témoignage alors que c'est un roman fictif. Quel travail incroyable et quelle plume sublime.

Anaïs vient de rencontrer l'amour de sa vie. Tout va bien jusqu'au jour où, à force d'insister, elle rencontre sa famille et du même coup apprend que son amoureux est atteint d'une maladie dégénérative. La maladie ne s'est pas encore révélée donc ils profitent de chaque jour qui passe. Anaïs était loin de se douter de ce qui allait arriver une fois que la maladie s'installerait.

J'ai beaucoup aimé le style narratif. Il est assez rare de lire un roman écrit à la 2e personne. Ce roman est comme une longue et belle lettre d'amour d'Anaïs envers son amoureux malade. Elle lui dit à quel point il y a eu des jours faciles, difficiles mais que son amour est toujours aussi intense.

Le texte est si réaliste et puissant que cela ne peut faire autrement que de venir nous toucher. On s'attache immédiatement aux personnages et l'on suit le parcours difficile de ce couple. Les petits deuils qu'ils doivent faire au quotidien bref, j'étais si ancrée dans ma lecture que j'ai lu ce petit roman en une seule et unique journée. Par moment, j'ai dû faire des pauses car cela venait me bouleverser. Je me sentais tellement comme partie prenante de leur vie. Je crois que le style narratif y est pour beaucoup.

Je ressors ébranlée par ce roman formidable. Je vous écris cette petite chronique et je ressens encore les émotions que j'ai vécues en lisant ce livre! C'est le premier roman que je lis de cette auteure et j'espère qu'il y en aura bien d'autres car elle a une plume et un style vraiment unique. Quel coup de coeur…


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Un grand merci à "masse critique" et aux éditions "QuébecAmérique" pour cette lecture.
J'ai été scotché par la lecture de ce court livre. Anaïs et Eden s'aiment, d'un amour fou. Simplement, elle ne sait pas que c'est pour un temps court. Et on va suivre la vie de ces deux êtres qui vont tout se donner, pour se prouver leur amour, jusqu'à donner son corps et en partie son âme. C'est assez indescriptible, difficile à raconter, l'émotion que l'on a à cette lecture on ne peut pas la rendre par quelques mots. C'est parfois très crû, et on n'échappe pas à grand chose de la déchéance inéluctable qui prend de la force, petit à petit, et envahit le récit. Inoubliable.
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Pour nous parler d'amour, entachée par la maladie, Geneviève Jannelle le fait d'une belle manière et réussit un tour de force sans tomber dans la mièvrerie ni le pathos, allant même jusqu'à nous faire décrocher de nombreux sourires avant que les larmes aux bords des nos yeux finissent sur nos joues. 



“ Nous vivions totalement dans le présent. 
   Que faire d'autre quand on n'a pas d'avenir. ” 



Lorsqu'Anaïs rencontre Eden, on peut parler de coup de foudre, alors c'est inimaginable pour eux de ne pas avoir envie de faire le reste de leur vie ensemble, même si une date de péremption est à prévoir. 



“ Une obsolescence humaine programmée ” 



Ce livre est bien plus qu'une histoire d'amour, parce que l'auteur trouve les mots justes pour parler d'un sujet douloureux, avec  des mots puissants et doux à la fois. Sur moi il a fait l'effet d'un baume réparateur et m'a permis enfin de comprendre et d'accepter le geste d'Adieu d'une de mes amies, Cécile , atteinte par la sclérose en plaque, partie à 38 ans. 
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PAR AMOUR
Ça commence par un coup de foudre.
Une histoire de vélo, un latté, et Anaïs plonge pour toujours dans les yeux d'Éden.
Que rêver de plus? elle est romantique, il est beau et dynamique.
Mais cette histoire n'est pas un conte de fée ni un roman à l'eau de rose…

C'est une course contre le temps
la course de leur(s) vie(s)
la course de sa vie
celle d'Éden.

L'ataxie de Friedrich- un nom bien tordu pour une maladie qui ne cessera de tordre leur vie.
Une mise à l'épreuve de tous les instants.
Un test au long cours.
Jusqu'où peut-on aller par amour ?
éternelle question. Anaïs a sa réponse.

Vivre intensément,
Faire la nique à la mort.
Car ils sont l'amour,
ils sont le défi à la déchéance, inéluctable…

Insouciance ? déni ? inconscience?
peu importe: la soif de l'aimer l'emporte.
Partir serait pire que tout, malgré tout.

Les petites morts s'enchaînent.
Les gestes prennent la fuite.
Ses mains ne la caressent plus.
La vie s'échappe lentement du corps d'Éden.

Par amour on s'adapte
on renonce
on s'emprisonne
on se perd
l'avenir n'existe pas.
La maladie est un rouleau compresseur
L'ataxie un éternel cheval au galop.

Se résigner ?
Fuir quand il est encore temps ?
Ou alors, prendre son souffle, envers et contre tout …

Un magnifique roman qui n'a rien d'un énième poncif sur l'amour, bien au contraire.
Il est déchirant quasiment dès les premières lignes, pose mille questions, mais il est aussi traversé par un souffle hors normes à la hauteur du désir et de l'amour de toute une vie…

La plume de Geneviève Jannelle à la fois douce et intransigeante raconte l'expérience abyssale de deux amoureux se heurtant à l'injustice de la maladie.
C'est drôle, cocasse, râpeux, amer, fougueux, troublant, fracassant, désespérant, angoissant…
on prend son souffle pour une lecture en apnée, et pour comprendre enfin, ce que par amour on est capable de faire…
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Je ne savais pas encore qu’au fil du temps, à vouloir être ta voix, tes bras, tes jambes, ta volonté, même : qu’à tenter de pallier toutes tes pertes, je me perdrais un peu aussi.
Qu’à chaque deuil d’un bout de toi, je t’offrirais un morceau de moi pour adoucir la pilule, et m’appartiendrais un peu moins.
Je ne savais pas parce que ça ne faisait que commencer,
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Je ne savais pas de quelle étoffe il faut être faite pour s'oublier entièrement dans un amour fait de soins, dans un amour où les attentions roulent à sens unique, inévitablement.
Dans un amour où la dépendance de l'un et les sentiments de responsabilité et de culpabilité de l'autre s'entrelacent dans un ballet sans grâce.
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Incipit :
Il eut mieux valu que je ne rencontre jamais, amour de la vie. Mais voilà, c’est arrivé. Je me dis parfois que je suis injuste, qu’un tour de montagnes russes avec toi vaudra toujours mieux qu’une vie entière dans la grande roue avec qui que ce soit d’autre.
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Depuis l'enfance, le carré de sable dans lequel tu t'amusais se trouvait dans un sablier. Tu vivais avec la conscience d'un écoulement inarrêtable, d'un ensevelissement à prévoir.
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Tu as mis un certain temps à me parler de ta famille, et quand tu l’as fait, c’était de façon évasive, en la qualifiant de défectueuse. Tu n’as pas voulu t’expliquer. J’ai imaginée bien des scénarios qui pourraient coller à ce mot. Que veux-tu, c’est tout moi, ça : curieuse avec beaucoup d’imagination. Ton secret m’obsédait.
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