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EAN : 9782070786923
480 pages
Gallimard (01/08/2011)
4/5   1 notes
Résumé :
Le narrateur, né en 1940, élevé dans le huitième arrondisement à Paris, raconte ses souvenirs d’enfance et sa découverte de la vie.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
L'histoire débute dans l'enfance d'Antoine Chabert, né en 1940 à Paris, dans les beaux quartiers, près du théâtre des Champs-Elysées. Les premiers souvenirs, sous les bombardements, s'expriment avec des onomatopées, mimant le bruit des bombes et les sons de la vie quotidienne. le style est haché, les énumérations s'enchaînent, plongeant le lecteur dans des ambiances brutes, donnant à percevoir des sensations basiques et primaires.
Puis, le style change, au fur et à mesure que l'enfant grandit. Les moments heureux de l'enfance sont racontés avec détails, les vacances, l'école, la vie quotidienne de l'après-guerre avec ses restrictions et ses plaisirs simples. Les phrases se construisent, le vocabulaire s'étoffe, les sensations s'affinent. La réflexion de l'enfant s'approfondit mais il reste malgré tout des inconnues. Ainsi, nous ne serons jamais pourquoi un jour, le père d'Antoine a quitté la maison, alors que le couple semblait uni. Les évènements sont racontés selon la perception d'Antoine et les interrogations exprimées sont les siennes, et rien de plus, à part quelques apartés de l'auteur comme s'il voulait reprendre la maîtrise du récit.
C'est un livre de 467 pages dans lequel j'ai eu un peu de mal à entrer, mais qui m'a ensuite emportée, au fur et à mesure que l'enfant grandit et est à même de s'exprimer de façon de plus en plus construite. Certains épisodes m'ont ramenée à des souvenirs personnels, comme par exemple le récit des suites de l'opération des amygdales. Heureusement pour moi, l'opération en elle-même s'est déroulée dans des conditions bien plus supportables que celle du héros, mais la douleur ressentie au réveil et les jours suivants, je l'ai retrouvée dans ces pages et en lisant, j'avais encore ce feu dans la gorge. Et de même, lorsque Antoine évoque le plaisir retrouvé d'une nourriture un peu solide après des jours de diète forcée, j'ai repensé avec émotion à la saveur de quelques boudoirs trempés dans une tasse de lait tiède !
Mais, j'ai aussi été révoltée par le récit des années d'école, autant dans l'institution religieuse parisienne que fréquente Antoine que dans l'espèce de maison de correction où il se retrouve à la fin de l'enfance. Que de souffrances ont pu provoqué ces cohortes de maîtres abusifs et déviants ! J'en ai frissonné d'écoeurement quelquefois.

Ce que je veux garder de ce roman, ce sont les moments de tendresse entre Antoine et les personnages féminins qui l'entourent : sa mère, sa grand-mère et Sarah, la jeune fille qui s'occupe de lui. Ce sont aussi les instants de complicité entre Antoine et son père.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Pourquoi ne pouvons-nous pas voler comme les oiseaux ? Les êtres humains sont parfaits, ils ont cinq sens, ils peuvent parler toutes sortes de langues, ils ont des membres adaptés à la marche et à la course, façonnés pour se saisir de n'importe quoi et utiliser n'importe quel instrument. Ils peuvent tourner la tête et regarder dans toutes les directions, ils sont capables de faire des milliers de choses très différentes mais... Mais ils ne peuvent pas voler ! Ce serait pourtant la chose la plus joyeuse du monde. Souvent la nuit, il vole. Sans ailes, sans rien. Ça se passe très bien, couvertures et draps se soulèvent, il flotte un peu au-dessus de son lit, la fenêtre s'ouvre toute seule, il glisse comme une plume dans la cour, il monte à la hauteur des toits, il est emporté lentement, il franchit les toits du théâtre, il voit sa rue, son quartier, il glisse vers la Seine, ses ponts, il n'a pas besoin de se diriger, un vent léger souffle qui l'entraîne tranquille, il monte, il redescend quand une cour ou un jardin lui plaisent, il se sent toujours porté, il remonte, rase les façades noires, file devant les fenêtres allumées, la sortie des théâtres et des cinémas, les gens lèvent la tête, rient, lui font des signes de la main, il continue, survole le métro aérien, les péniches, les bateaux-mouches, les Halles avec tous les marchands qui préparent leurs étalages pour le matin, il revient vers la tour Eiffel, tourne autour, Paris lui appartient, puis son quartier, sa cour, sa fenêtre ouverte, il retrouve toujours son lit.
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[ Incipit ]

D'abord, c'est la nuit. Il dort. Brrraoum ! Vlam ! Bzizz ! Brououmm ! Grand bruit fou. Réveil. Peur. Fenêtre trembe. Maison tremble. Lit tremble. Noir partour. Viouw... Sirènes. Viouw... Wiaouououmm... miaoum... Monstres gémissants. Il hurle. Pleure. Trépigne. Hurle encore. Porte s'ouvre. Lumière. Ébloui. On se penche vers lui. Le saisit. L'enroule dans une couverture. Les monstres continuent à hurler. On l'emporte en courant.
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