Terrible alternative de la Révolution qui était obligée, tantôt comme au 14 juillet et au 10 août, de se sauver par le soulèvement spontané de la force populaire, tantôt de la contenir et de la refouler par la discipline de la loi ! Sans l'admirable préparation économique et intellectuelle qui la rendait invincible, elle eût disparu dix fois dans ces nécessités contradictoires. Mais elle sut toujours, avec une puissance et une souplesse merveilleuses, utiliser à l'heure décisive la grande spontanéité collective du peuple héroïque, et maintenir pourtant dans les âmes le respect presque religieux de la loi, expression sacrée de la volonté générale. Elle put ainsi, sinon sauver tout son idéal, du moins mener quelques opérations décisives qui rendaient impossible l'entier retour au passé, et créer quelques grands précédents, lumineux et forts, qui préparaient et annonçaient, par-delà la nuit souvent reformée des réactions et des servitudes, l'avènement définitif de la liberté républicaine et de la démocratie.
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Si les hommes qui tuaient à l'Abbaye, à la Force, à la Conciergerie avaient conservé quelque lucidité d'esprit , quelque équilibre de raison, ils se seraient demandé, en un éclair de rapide conscience : Ces meurtres ajoutent -ils à la force de la Révolution ? Et ils auraient pressenti le long frisson de dégoût de l'humanité.
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A l'heure même où la Révolution s'apprêtait à répondre à la violence par la violence, au meurtre par le meurtre, à l'égorgement des faibles, des enfants et des femmes par l'égorgement des enfants et des femmes, l'envahisseur abondait en excès furieux. Ainsi se nouait l'effroyable nœud des reciprocités sanglantes.
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Ainsi la cruauté froide des hommes polis s'ajouterait, pour écraser toute la vie révolutionnaire, à la fureur des brutes armées. Ô Paris, lève-toi donc ! Ô Révolution, défends-toi !
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La Séparation 1905 Loi de séparation des Eglises et de l'Etat