Je ne sais quoi penser de
Totenauberg, cette plaquette aux allures de pièce de théâtre. Elle s'ouvre sur un vieil homme assis dans le hall d'un grand hôtel dans les Alpes est rejoint par une femme. C'est la quatrième de couverture qui m'a dévoilé leur identité :
Martin Heidegger et
Hannah Arendt. Je suppose que choisir ces philosophes de renom ajoute une touche de crédibilité (ou de profondeur) à ces personnages. Je me demande s'ils partageaient leurs vues dans la vraie vie. En effet, les deux regardent le paysage, discutent de choses et d'autres. Plusieurs de leurs élucubrations m'ont échappé, j'ai dû relire quelques passages pour me « remettre » dans cette lecture. Peine perdue. Je dois admettre ici que mon attention n'y était pas complètement. Toutefois, l'auteure
Elfriede Jelinek n'y est peut-être pas étrangère non plus. Même si je trouve son oeuvre originale, importante et digne d'intérêt, son style cru et détaché (et troublant?) n'est pas le plus avenant. du moins, c'est ainsi que je le perçois. Quoiqu'il en soit, éventuellement, des individus forment une chaine humaine devant la forêt, empêchant des bûcherons d'abattre les arbres. C'est l'occasion pour le vieux couple de se lancer dans une diatribe sur les excès des environnementalistes. Là-dessus, l'auteure a raison : dans notre société libre, ironiquement, les points de vue qui s'écartent des valeurs libérales sont suspects, voire pointés du doigt et décriés, taxés d'extrémistes. Les vrais débats de société deviennent de plus en plus difficiles. Dans tous les cas, quand j'ai refermé ce bouquin, je ne savais pas trop quoi en penser. Et je ne le sais toujours pas. À cause de cela, je n'avais pas l'intention d'écrire cette critique. Toutefois, puisqu'il n'y en avait encore aucune, je m'y suis mis.
Bonne chance à ceux qui s'y lanceront.