Après
L'émerveillement de
Pascal Dethurens dans la même collection, ce livre est une autre confidence. Il se limite aux arts graphiques, peinture, lithographie, photographie dans sa forme la moins apprêtée du sténopé. Pas de sculpture ni d'architecture et encore moins d'image naturelle. À la fois plus savant — dans l'analyse iconographique des versions multiples d'un même tableau ou de la déformation des perspectives chez
Hubert Robert, Bonnard ou Cézanne, le « désarrimage » —, et plus personnel : ses propres tentatives photographiques, ses lectures, ses néologismes. Un homme qui sait regarder, emprunter si nécessaire à
Diderot, Valéry ou
Sartre, fasciné par la filiation entre l'écriture, la calligraphie, le dessin libre ou psychédélique, et encore la précision trompeuse des rêves. Un homme qui a beaucoup lu, écrit avec une évidente recherche de précision (certaines pages rappellent la prodigieuse ouverture des Géorgiques de Simon), qui veut aller loin comme dans le voyeurisme devant le «
Tarquin et Lucrèce » du Tintoret (une pensée pour L'âge d'homme de Leyris) ou une photographie contournée de Degas. Explosée, la composition d'un tel livre échappe au résumé. Les citations aident à l'investir.