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EAN : 9782738465818
144 pages
Editions L'Harmattan (01/06/1998)
3.62/5   13 notes
Résumé :
Forgelez, en Ardenne, dans les années 50. Un village droit planté dans le terroir, avec ses traditions, son dialecte, ses puissants et ses faibles. Arrive Choiron, le nouveau curé, qui, dans un instant de colère, laisse échapper une malédiction. Un jeune homme s'effondre, mort, dans la campagne. Comment ? Pourquoi ? Tout le monde s'interroge , à commencer par Choiron lui-même. Echappé à son milieu miséreux par la grâce du sacerdoce, promu intellectuel, professeur a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
La Malédiction de l'abbé Choiron est plus une mise en garde lancée sous un coup de colère qu'une imprécation. Voilà qu'elle se réalise par l'alliance de circonstances fâcheuses, et non pas sous l'effet de la main de Dieu vraisemblablement bien occupé ailleurs qu'à régenter les querelles amoureuses dans un trou perdu des Ardennes belges. Cependant dans les années 1950 la religion et les superstitions ont forte influence sur les esprits des paysans peu éduqués, et leur nouveau curé de voir son bel élan prédicateur ébranlé par sa culpabilité.


Armel Job a voulu franciser des tournures wallonnes et se glorifie dans la postface de ces ajouts à la langue française permettant d'espérer pour ce roman terroir une plus large audience que celle d'Arthur Masson, incluant lui largement le wallon dans les aventures ardenaises de Toine, Thanasse et Casimir ou encore du Grand Gusse autrement truculentes et enlevées ! Flop.


Malédiction, je ne peux accorder, à moins de recourir à un chauvinisme français décidément hors de portée d'un bon belge, plus de deux étoiles pour mon plaisir de lecture qui déjà n'incline pas vers ce genre, ce malgré la nationalité de l'auteur habituellement synonyme de qualité et plusieurs beaux portraits d'une belle finesse psychologique. La langue est plaisante, ce qui pèche ici c'est l'infantilisme de l'histoire qui m'aurait plu à l'âge de 10-12 ans.


Aux quelques extraits que j'ai pu lire du Bas clergé dans ses mémoires écrites début du siècle passé par Victor Enclin ayant inspiré à Armel Job le personnage de l'abbé Choiron, je leur trouve plus de force par l'ironie acerbe qui s'y déploie. Donc celui-là aussi, encore faut-il pouvoir en dégoter un aux éditions Mauflaurie, me semble plus digne d'intérêt comme écrit ardennais. Ce qui me permet de terminer malgré tout par un positif " Lisez du Belge ! 😉 "
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Une histoire inspirée de la vie de Victor Enclin, professeur adulé de ses élèves, sanctionné par un directeur rétrograde et envoyé comme curé de campagne d'une petite bourgade ardennaise.

C'est l'occasion pour Armel Job de nous décrire la vie d'un village des années 50 avec ses petites rivalités. Malade et mal dans ma peau, j'ai pas eu facile de m'y retrouver parmi les protagonistes. J'ai également trouvé peu cohérent qu'un éminent professeur se transforme en un pâle curé de campagne.

Par contre, l'écriture, un régal, mots choisis, sobriété, croustillant exquis!
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Ambitieux, arriviste, Lucien Choiron est entré au séminaire et ses brillantes études lui laissent espérer une voie royale, jusqu'au jour où on lui demande une faveur: assurer l'intérim du professeur de langues anciennes pendant quelques mois. Mais en septembre, Choiron se retrouve à nouveau face aux potaches et non sur les bancs de l'université. Qu'à cela ne tienne, il se persuade qu'il a la vocation, s'attire le respect de ses élèves et l'admiration de leurs parents par ses adaptations théâtrales qui connaissent leur heure de gloire.
Mais un jour, le vieux supérieur rend son âme à Dieu. Son successeur se mêle de tout, interdit à Choiron son « activité de saltimbanque » et stigmatise le contenu de ses cours. « A Noël, Choiron reçut le second télégramme de son existence. le vicaire général le nommait curé à Forgelez », un bled campagnard où la plupart des ouailles ne vont à la messe que d'une fesse.
Sa mère, en revanche, est aux anges. Elle quitte son pochard de mari et s'en va tenir la cure de son fils. Pour elle, « un professeur n'est jamais qu'une espèce de laïc. le prêtre doit vivre dans une paroisse dont il est le souverain. Et la mère du potentat (…) va devenir Madame Choiron, peut-être même Madame tout court. »
Très vite, Choiron déchante, il sent la rage monter en lui et un jour, il lancera une malédiction qui aura des conséquences irréparables.
J'ai beaucoup aimé la peinture de ce petit village ardennais, les caricatures des habitants, les expressions dialectales (adaptées du wallon, elles nous sont données de façon phonétique en bas de page avec une traduction).
Pourtant, j'ai trouvé le roman très noir. le personnage de Lambert est odieux, et malgré tout, il triomphe. Armel Job a de la sympathie pour Choiron auquel il a prêté les traits d'un de ses anciens professeurs. Pour ma part, je ne l'ai pas aimé. Je l'ai trouvé fanatique et injuste, plus doué pour imposer ses vues que pour donner l'exemple, incapable de formuler des arguments convaincants pour répondre à Aimée et faible, surtout, alors qu'il demande à ses paroissiens d'être forts.
Bref, mon avis est mitigé.
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Au-delà d'un seul livre, j'aime découvrir l'oeuvre et le parcours d'un auteur. C'est pourquoi cette Malédiction de l'abbé Choiron m'a plu ! Armel Job en est à ce moment-là à son deuxième roman et déjà sa volonté de parler des simples gens, de son Ardenne natale et de la vie à la campagne est omniprésente et structure son écriture. Ici pourtant, il est lent à poser le décor, il est pédagogue dans son envie de faire entendre la langue wallonne et la réalité de la vie rurale. Pour ma part, c'est parce que je savais son efficacité dans ses livres plus récents (que j'ai lu en premier) que je me suis accroché. En effet, l'affaire de la malédiction arrive tard dans le récit. Pourtant elle bouscule tout et chacun des personnages bien campés s'anime soudain et révèle toute sa complexité. Voilà qui fait la force d'Armel Job !
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
C'était une veuve dans la quarantaine qui, jeune fille, avait misé sur le teint cirrhotique d'un tenancier d'âge mûr. Au bout de cinq ans, elle avait gagné un commerce sur lequel elle exerçait avec délectation une autorité sans partage.
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Le prodige, c'est qu’il est pourvu d'une femme, une espèce de cavale à l'encolure bien sortie, mais à part çà, pas plus bête qu'une autre. Aimée a six enfants dont trois béats qui ne sauraient renier le cantonnier et trois inattendus. Ceux-là tirent sur le beau René, son amant, qui a le poil noir et le teint basané même en hiver. René ne vient que le dimanche matin, sur une moto pétaradante. Elle marque les onze heures pour tout le village : on peut mettre le rôti au four. La semaine, il est débardeur. Ça fait qu'il est vanné et, après la vaisselle, il doit faire la sieste. Aimée aussi, justement. Elle expédie les enfants aux vêpres. Le Pipit, qui se repose tous les jours que Dieu fait, n'est pas fatigué. Il s'installe sur le seuil, il bourre une pipe et regarde passer les vierges moustachues, résignées à la sagesse, qui vont à l'église avec les enfants.
Il ne pense jamais à mal. De temps en temps, René lui apporte un paquet de semois "grosse coupe" et il se fend même d'une boîte de sucre Tirlemont pour la peine d'Aimée. Il y a si longtemps qu'il vient qu'il est un peu de la famille. On ne va pas se formaliser qu'un parent donne tant de baisers à Aimée, puisqu'elle n'est pas chatouilleuse.
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Encore un peu, Natole sentirait de la compassion pour Dieu. Comment s'arrange-t-il avec tous les malheurs du monde et tous ces gens qui lui en veulent au fond du coeur sans oser le dire ?
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A onze heures, les déménageurs sont repartis, la vessie lestée de deux litres d'Orval et la bouche obstruée d'un cigare Taff.
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Car, il était entendu que la religion ne devait fonctionner que par un système d’injonctions et d’interdits. C’est ainsi qu’on la voulait. « Fais ceci, ne fais pas cela ! ». Très bien ! Et le reste du temps, qu’on nous fiche la paix ! Au moins, une telle religion est claire. Il n’y a pas à se triturer la conscience. Tout a été prévu. Aurait-on tué père et mère qu’une absolution en bonne et due forme au moment de rendre le dernier soupir vous ouvrirait encore le ciel, où vous seriez bien surpris de ne point trouver vos parents, inconsidérément occis alors qu’ils étaient en état de péché, eux.
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Vidéo de Armel Job
Interview d'Armel Job, principalement à propos de son roman "Une drôle de fille". Il répond également à quelques questions sur son processus d'écriture.
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