Les lieux communs qui veulent qu'on trouve la rédemption au sein du bourbier le plus répugnant ont la vie dure (au cinéma, on a vu ça avec Darabont).
Fidèle à cette tendance, Jodorowsky nous dépeint tout un monde où aucun cliché ne nous est épargné : le dictateur à la Ceaucescu, les militaires à la mise mi-nazie, mi-stalinienne, les ravages de la pollution... tout un monde condamné par « la folie des hommes », avec en guise de sauveur un alter-ego de Forrest Gump aux pouvoirs extravagants.
L'intrigue est pauvre, réduite à une dualité sans nuance entre le « héros » à l'accoutrement improbable et la masse des mortels avilis. le message est clair : mysticisme, dépouillement = bien; la société, la cité = pas bien.
Pour couronner le tout, les dialogues sont d'une platitude et d'une vulgarité totales et, en fait de transcendance, on n'a droit qu'aux rogatons de quelques tours de passe-passe qui servent surtout à nous jeter de la poudre aux yeux. Une histoire bien décevante en somme, que le graphisme de
Boucq ne suffit pas à rattraper...