Juan Solo échoue dans un petit village paumé. Il vole les fringues d'une statue et découvre que ce pantin articulé est doté d'un appendice caudal comme lui... de là à imaginer qu'il est sanctifié... il n'y a qu'un pas que les villageois franchissent derechef.
Voilà donc Juan Solo élevé au rang de saint, prophète, maître à penser, devin, etc. On vient de partout le consulter. Il permet la polygamie, aide à accoucher... Mais quand la sécheresse frappe durement le village, on l'enchaîne et le force au jeûne tant qu'il ne pleut pas.
Dans un délire mystique (dont Jodorowsky a le secret), Juan Solo se fait crucifier et appelle la pluie... qui vient, bien sûr! le fils du premier ministre (son demi-frère) arrive. Jodorowsky nous sert quelques fantômes en supplément, car il devait trouver que c'était trop sage jusqu'ici...
On retrouve clairement le surréalisme sud-américain, le fantastique à la
Jorge Luis Borges dans cette exubérance de Jodorowsky. le lecteur doit accepter cela, il doit lâcher prise et accepter que ce qui commençait par un thriller est en fait un récit fantastique surréalistico-religieux. Et à ce niveau, Jodorowsky est très bon et il est fort bien servi par Bess.