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EAN : 9782378151850
448 pages
Talent Editions (24/03/2021)
3.64/5   7 notes
Résumé :

" John Brennan est l’un des plus grands patriotes que j’aie jamais rencontré. Lorsque j’étais Président, il a été l’un de mes plus proches conseillers et amis. Et vous comprendrez pourquoi en lisant ses mémoires. "
Barack Obama

Et pourtant, dès son élection, Donald Trump virera John Brennan de son poste de directeur de la CIA, après un briefing sur l’intervention des Russes dans la campagne électorale américaine.
Dans ses mémoi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
John O. Brennan, 65 ans, a été actif pendant 33 ans dans les services secrets des États-Unis et de mars 2013 jusqu'à son renvoi par ce génie de Trump en janvier 2017, le chef suprême de la CIA (Central Intelligence Agency).

Le but de ses mémoires, qu'il a dédié à son épouse Kathy, leurs enfants Kyle, Kelly et Jaclyn et leurs petit-fils Kaiden et John, est double : d'une part partager ses expériences et perspectives de ce monde fascinant et mystérieux qu'est la sécurité nationale ; d'autre part rectifier un certain nombre d'erreurs et de mensonges qui ont circulé surtout ces derniers temps à propos de la CIA et de ses officiers, "dont moi". L'auteur fait ici évidemment et explicitement référence à Donald Trump, maître en "fake news" et "infox" ou informations fallacieuses.

De par sa fonction à la tête de l'organisation de sécurité la plus large du globe, John Brennan a forcément vécu en première ligne des moments "chauds" de notre histoire récente. C'est surtout le récit de ces événements hors du commun qui rend son témoignage personnel si intéressant.

Ėtant privé d'accès à ses archives personnelles au quartier général de la CIA à Langley en Virginie sur instruction spécifique du même Trump, l'auteur a été forcé d'avoir recours à ses souvenirs, l'aide de quelques anciens collaborateurs et d'entreprendre de sérieuses recherches pour rédiger un ouvrage de 456 pages, qui contient un glossaire, une liste des principaux personnages, un index et 8 pages de photos.

Brennan a eu une licence en sciences politiques de l'université jésuite Fordham de New York et un doctorat en cette matière de l'université du Texas à Austin avec une thèse sur le Moyen-Orient arabe. Il parle couramment Arabe et a perfectionné cette connaissance linguistique à l'université américaine du Caire.

C'est en 1980, d'un entrefilet du New York Times qu'il a appris que la CIA recrutait du personnel. Un concours auquel il s'est présenté et fut accepté, malgré le fait d'avoir voté communiste aux élections de 1976.

C'est donc à l'âge de 25 ans que John Brennan a entamé sa carrière à la CIA,
d'abord comme simple analyste, mais où il s'est relativement vite distingué par ses connaissances spécifiques et la qualité de ses analyses.

Le chapitre 7 de ses mémoires est intitulé "John of Arabia" - par analogie au légendaire colonel britannique Lawrence d'Arabie (1888-1935) - dans lequel il raconte ses expériences comme chef de mission de la CIA en Arabie saoudite en 1996. Il était en poste à Riyad au moment de l'Attentat des tours de Khobar, le 25 juin de cette année, faisant 19 morts parmi la force aérienne américaine. Une action terroriste exécutée par la branche saoudienne du Hezbollah libanais, bien que l'implication d'Al-Qaïda soit également suspectée.

En 1999, George Tenet, son prédécesseur comme chef de la CIA (de décembre 1996 à juillet 2004) le nomma à la tête de son état-major, une belle promotion pour Brennan qui quitta néanmoins en 2003 pour quelques années la CIA étant en désaccord avec l'invasion de l'Irak lancée par fiston Bush en mars 2003.
Il resta pourtant actif dans le même secteur de la sécurité, entre autres comme président de l'INSA (Intelligence and National Security Alliance).

Le 7 janvier 2013 le président Barack Obama, que Brennan avait renseigné lors de sa candidature à la présidence, le nomma directeur de la CIA jusqu'à son remplacement par le pompeux Mike Pompeo, un choix fort discutable de Trump 4 ans plus tard.

Dans ce billet j'ai essayé de brosser un portrait de John Owen Brennan tel qu'il m'a apparu en tant qu'homme face à une tâche de responsabilité majeure, sans toutefois entrer dans le domaine même de ses actions concrètes durant ces 4 ans que je vous laisse découvrir.

Le style du livre est comme l'auteur : direct, incisif, selon la formule "no- nonsense". Il s'agit d'un ouvrage sans prétention littéraire, mais révélateur et instructif sur une période que nous venons de vivre d'assez loin.
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Toutes les déclarations, opinions, analyses formulées appartiennent à l'auteur et ne reflètent pas la position de la CIA. le livre a été relu par la CIA et aucune information classifiée n'a été divulguée. L'introduction donne déjà le ton, ne vous attendez pas à des scoops…
Voyez plutôt ce livre comme une explication des procédures internes de la CIA, de la politique américaine ainsi que les mesures qui ont été prises en réponse aux évènements comme le 11 septembre par exemple vécus par l'ex-directeur.
Les chapitres sont assez inégaux ; L'auteur passe parfois beaucoup de temps à expliquer le fonctionnement administratif que ça soit organisationnel, recrutement, opérationnel, … ce qui rend certains chapitres assez lourds.
D'autres comme l'organisation de la traque de Ben Laden sont passionnants.

Cette biographie vient s'ajouter à une longue série de biographie d'ex-présidents de la CIA mais celle-ci comporte un point particulier : l'accès à ses archives et aux archives générales lui ont été refusées à la suite de son licenciement par Trump.
C'est par Trump que commence le livre. Brennan crache tout le mépris qu'il a pour lui dans le contexte d'une réunion présidentielle sur l'ingérence russe dans son élection. Tout au long du livre, il ne se privera pas de le critiquer à juste titre. Brennan se dit apolitique mais on ressent une écriture partisane du parti démocrate. Il se gardera souvent de critiquer Obama mais ne se privera pas de citer les erreurs de Bush ou de Trump… Retour au livre.
Comme toute biographie, Il nous parlera de ses ancêtres. Irlandais d'origine et de leur arrivée aux États-Unis. Pour ensuite entamer son impressionnant parcours scolaire.
Dès sa jeunesse, John Brennan est féru d'histoire et de géographie. Il intégrera l'université de Fordham ou il aura la chance de partir pour l'Indonésie sur un projet de recherche officiel. John aura alors ses premiers contacts avec la diplomatie extérieure américaine et les ravages du communisme. Il intégrera ensuite le cursus de l'université américaine du Caire (UAC) où il apprendra l'arabe avant de finalement revenir aux USA intégrer l'université du Texas. C'est lors d'un trajet vers celle-ci qu'il tombera sur une annonce de la CIA pour différents postes dans le "New-York Times". Il postulera et finira par être accepté après une longue procédure de recrutement.
Très vite, il comprendra qu'il n'est pas fait pour être agent de terrain, il est plus qualifié pour l'analyse. Ses connaissances en arabe et du proche Orient grâce à l'UAC et l'université du Texas l'enverront en Arabie Saoudite au consulat américain. Il y sera confronté à la dure réalité en apprenant l'attentat contre l'ambassade de Beyrouth où plusieurs agents de la CIA trouveront la mort.
Sa carrière va ensuite s'accélérer : Il devient membre de la division des enjeux ou après une mission sur le conflit israélo-palestinien, il sera nommé chef de la division en 1988. Il intégrera ensuite le « counter terrorism center » en 1990 où il briefera le président Bush pour la première fois sur les capacités militaire de l'Irak.
Le briefing journalier du président deviendra ensuite sa nouvelle attribution auprès de Clinton et son vice-président Al Gore avant de rejoindre Georges Tenet comme assistant exécutif du directeur adjoint du renseignement en 1995.
Après une deuxième mission en Arabie Saoudite où il travaillera avec leur service secret pour déjouer les plans d'al quaida, auteur de plusieurs attentats meurtriers, il retournera aux usa.
C'est là que quelques années plus tard, lors d'un briefing matinal, la terrible nouvelle tombe un avion vient de s'écraser contre le World Trade Center, nous sommes le 11 septembre 2001.
Le travail des renseignements permettra de déjouer plusieurs attentats les années suivantes mais les lettre à l'anthrax et les loups solitaires feront encore beaucoup de victimes. À la suite de son excellent travail, John deviendra ensuite le président du TTIC : un nouvel organisme devant centralisé les informations de tous les organismes fédéraux.
Il quittera ensuite l'organisation pour poursuivre son nouvel objectif : faire élire Obama avant de rejoindre son équipe de transition où il subira de nombreuse polémique. L'implication dans l'autorisation des techniques d'interrogatoire proche de la torture qu'il niera et prétend avoir dénoncé et la guerre non justifiée en Irak lui feront beaucoup de tort. Il subira alors un échec lors de sa candidature comme directeur de la CIA.
C'est sans compter sur sa ténacité, la carrière de Brennan prend un nouvel envol, Obama lui offrira le poste d'assistant du président : le plus haut poste pour le personnel de la maison blanche.
Un mandat qui sera loin d'être facile. Attaques terroristes notamment la tragique attaque sur l'école de Sandy Hook, la traque de Ben Laden ou encore la guerre en Ukraine. Brennan nous explique tout le développement administratif et nous livre les détails (déclassifiés) de ces opérations passionnantes.
Quelques années plus tard, arrive enfin le poste tant convoité. Brennan devient président de la CIA et sans perdre de temps entame la plus grande réforme que l'organisation n'est jamais connue. Il mettra en place une collaboration multiservice ou les équipes se partagent toutes les informations et se montreront très vite efficace. Il oeuvre aussi à faire sauter les plafonds de verre pour les femmes et les minorités tout en gardant la notion de mérite.
Il travaillera lors de son mandat sur la guerre en Syrie mais aussi l'ingérence de la Russie ainsi que les nombreuses cyberattaques dans le but d'influencer l'élection Clinton - Trump avant de prendre sa retraite à la suite à l'élection de celui-ci. La présidence de Trump ne le tiendra pas très loin de la politique et il ne pourra pas s'empêcher de devenir son plus grand détracteur dans les médias ... Brennan ne prendra jamais sa retraite.



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Vous ne connaissez certainement pas John Brennan, ce fils d'immigrant irlandais, devenu directeur de la CIA durant le second mandat présidentiel de Barack Obama; alors lisez son autobiographie.

Vous y découvrirez un homme dévoué à son pays et aux valeurs qu'il représente.
De son enfance, à ses études, en passant par la rencontre de sa femme, John Brennan se livre à coeur ouvert sur son socle familial qui a été un atout indéniable pour devenir un des hommes les plus respectés au sein de la CIA et de la maison blanche.
Il reviendra avec passion sur sa très enrichissante carrière dans l'emblématique agence de renseignement américaine et sur ses années en tant que proche conseiller de Barack Obama.
S'il ne tarit pas d'éloges sur le travail des hommes et des femmes de la CIA, et sur la puissance de travail ainsi que sur l'intelligence de Bill Clinton, de Georges W.Bush et de Barack Obama, il ne mâchera pas ses mots au moment d'évoquer l'investiture et le personnage de D.Trump.

Après les attentats du World Trade Center en 2001, il est chargé par Georges W.Bush de créer l'agence anti-terroriste américaine et contribuera, des années plus tard à l'opération permettant de débusquer Ben Laden.
En 2016, il sera confronté à l'ingérence russe dans l'élection présidentielle.

Au premier plan lors de certaines négociations avec des diplomates étrangers, il nous fait vivre un pan de l'histoire récente des Etats-Unis et du monde géopolitique en général.

Une vie au service du gouvernement américain, passionnant.
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John Brennan nous emmène à la découverte des services du renseignement dans son parcours exceptionnel. Son destin, digne du rêve américain, est celui d'un homme animé par des valeurs fortes : l'humanité, l'importance de la famille et bien sûr un patriotisme sincère.
Au fil des pages, nous sommes en immersion au coeur de l'après 11 septembre et de la traque de Ben Laden. Aux côtés du Président Obama, nous entrevoyons la complexité de la gouvernance américaine.
Loin d'une vie à la James Bond, John Brennan, analyste, il animera entre autres le briefing quotidien aux Présidents Clinton et Bush, avant de devenir un conseiller important du Président Obama. Il sera missionné pour diriger un nouvel organisme interagences, le centre d'intégration de la menace terroriste. Enfin, il finira sa carrière a la CIA en tant que directeur.

L'écriture est dans l'ensemble assez fluide, la lecture est assez facile. Par moment cela se complique avec tous les sigles (TTIC, NCTC, AQAP,...), j'ai parfois été un peu perdue. L'auteur tente d'être le plus précis possible, ce qui peut rendre la lecture plus exigeante qu'elle n'y paraît, en particulier sans connaissance en amont sur la politique et les services de renseignement américain.
Ce livre a été l'occasion pour moi d'apprendre énormément de choses, et de comprendre la complexité de ces métiers où la moindre erreur peut avoir des conséquences internationales. J'ai apprécié le fait que l'auteur défende ses idées, sans faux semblants, en particulier au sujet des méthodes d'interrogatoire controversées. le contexte est essentiel pour assimiler ces données.
J'ai beaucoup aimé me plonger dans ce fragment de l'Histoire contemporaine, cela a contribué à m'ouvrir les yeux sur le monde dans lequel nous vivons.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Après avoir été viré à la tête de la CIA en janvier 2017 par Trump, il lui fut formellement interdit à John O. Brennan de consulter ses propres archives au siège des services secrets à Langley en Virginie, contrairement à tous ses prédécesseurs auteurs de mémoires, tels Bill Colby, Bob Gates, George Tenet, Michael Hayden, Leon Panetta et Michael Morell. Les hauts gradés de la CIA étaient, en plus, formellement "déconseillé" d'avoir des entretiens avec le banni.
Bref, pour rédiger ses mémoires, Brennan n'avait qu'à consulter ses propres souvenirs, selon le toujours aimable Trump.

(Résumé de la préface de l'auteur).
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Je me suis rapidement rendu compte qu'être proche du Bureau ovale me donnait un accès beaucoup plus régulier et direct au Président Obama que cela n'aurait été le cas depuis le bureau du directeur de la CIA à Langley. En tant que conseiller principal du Président Obama en matière de sécurité intérieure et de lutte antiterroriste, je me suis souvent retrouvé dans le Bureau ovale, à participer au PDB quotidien, ainsi qu'à des discussions ultérieures sur la sécurité nationale qu'il tenait avec de hauts fonctionnaires et des officiers du cabinet. Au début, j'avais l'impression d'être un étranger, en train de vivre dans la maison d'une autre famille. Je ne connaissais pas vraiment le Président ni aucun autre des nom breux fonctionnaires qui fréquentaient la Maison-Blanche. J'ai été encore plus désorienté par ma nouvelle réalité, qui consistait à m'intéresser au côté politique de la sécurité nationale plutôt qu'à l'aspect renseignement. Mon rôle n'était plus de compiler les différents problèmes de sécurité nationale, comme je l'ai fait avec les autres Présidents. Il s'agissait désormais d'aider le Président en activité à prendre de bonnes décisions, lorsque confronté à d'importantes difficultés en matière de terrorisme et de sécurité intérieure.
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Mon opinion désenchantée de Trump a été renforcée par sa performance à l'approche de l'élection de novembre, et par la manière dont il a dénigré la communauté du renseignement après sa victoire. Alors que j'avais pu voir de nombreux politiciens, au fil des années, faire des promesses de campagne superficielles et des déclarations spécieuses au sujet de leurs accomplissements et des échecs de leurs adversaires et des administrations précédentes, personne n'est arrivé à la cheville de Trump en matière de malhonnêteté, de glorification de soi et de rhétorique démagogique. Lorsque Trump a officiellement annoncé, le 16 juin 2015, depuis la Trump Tower, qu'il se présentait comme candidat à la présidence des États-Unis, je considérais cela comme un autre de ses stratagèmes en relations publiques visant à embellir son profil et sa marque, afin de recevoir des avantages financiers par la suite. Mais lorsqu'il a commencé à écraser ses adversaires républicains au moment des primaires, comme s'il appliquait la politique de la terre brûlée, il était indéniable qu'il possédait un charisme qui lui permettrait de recycler son huile de serpent à venin politique en un élixir capable de faire rêver les États-Unis.
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Mon passage au CTC m'a également permis de mieux comprendre (1) les capacités croissantes de la CIA dans le domaine de la lutte antiterroriste, (2) l'importance d'avoir des relations étroites avec nos alliés et partenaires étrangers et (3) l'interdépendance entre les missions opérationnelles de la CIA et ses capacités analytiques. Plus important encore, j'ai commencé à prendre conscience de l'équilibre imparfait et du compromis on ne peut plus difficile entre, d'une part, s'appuyer sur des données incomplètes pour mener des interventions décisives contre des terroristes dans l'intérêt de sauver des vies innocentes et, d'autre part, attendre que les données soient confirmées et clarifiées avant d'agir et ainsi, perdre l'occasion d'agir. J'ai eu du mal à gérer cet équilibre durant tout le reste de ma carrière gouvernementale.
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Il existe un sentiment très serein, paisible, bien qu'évidemment déchirant, lorsque l'on tient la main d'un être cher, à l'approche de la mort.
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