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André Amarger (Préfacier, etc.)André Maigne (Illustrateur)
107 pages
Gerbert (18/04/1980)
4.5/5   2 notes
Résumé :
"...
Marie Jouvente ne triche pas avec ces jours et ses nuits qui nous ont, comme elle l'a été, profondément marqués.
Chacune de ces poésies - "du prisonnier" à "Rien a changé" est une part vivante, maintenant fixée, de ce passé, où l'on chanter les lendemains. Elle peint, avec une infinie sensibilité, ce qu'elle a vu, à l'horizon proche, vécu dans son sillage et au "Moulin Bleu" tout Près de cette Margeride que la guerre a baignée de lumière et de san... >Voir plus
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Le docteur Mallet

C'était, dans le pays, ce qu'on appelle un brave.
Il habitait Saint-Flour. Bâti comme ces laves
Dont le mur s'élevait plus haut que sa maison
IL avait du terrien l'âpre obstination.

C'était le médecin surtout de l'indigence :
Payaient ceux qui pouvaient et, devant une urgence,
Il allongeait les jours, prenait sur son sommeil
Pour donner réconfort et précieux conseils :
Fallait-il à l'enfant une aide pour l'instruire,
Un emploi pour un fils, un avis pour construire,
Au soldat blessé le titre de pension ?
Mallet devait sauver la situation !

Il la sauvait toujours. Lorsqu'après sa conquête,
L'Allemand espéra faire baisser nos têtes,
Prendre nos jeunes bras afin de mieux s'armer,
Il compris qu'il fallait agir et refuser,
Il s'engagea, devint un maillon de la chaîne
Que le Grand Général, voix troublante et lointaine,
Venait de commercer, grave mais dans l'ardeur
Avait dans le pays bouleversé les cœurs.
Ainsi s'organisa "chez nous" la résistance
Alliée au réseau qui quadrillait la France.

Bientôt , le docteur va quitter son cabinet
Pour rejoindre son fils Etienne, vers Mallet,
Dans les rangs du maquis, en laissant pour famille
Pensant que l'ennemi, serait-il Allemand,
N'oserait s'attaquer aux femmes et enfants.

Dés lors, il va soigner et panser des blessures,
Braver le chaud, le froid, et coucher sur la dure,
Encourager chacun jusqu'au bout du chemin,
Grâce à son corps de chêne et son vouloir d'airain.

Mais bientôt cette force et ce noble courage
Chancelèrent, frappés par les pires orages :
Son fils Pierrot fut arrêté et puis fusillé,
Sa femme et son enfant enlevés, déportés.

Personne ne saura jamais sa peine immense,
Ses remords, ses déchirements dans l'impuissance;
Ce que l'on su bientôt, c'est qu'il fut encerclé,
Résultat du hasard ou traitre vengé,
Pris sans pouvoir fuir, dans la génetière
Où le fils impuissant voulu suivre son père,
Leurs compagnons de lutte ayant pu s'échapper,
Sans espoir de revoir leur sauveur vénéré.

On les traîna liés dans chaque rue en ville,
Pour bien s'assurer qu'on tenait le chef de file :
Chacun les connaissait, personne ne dit mot
Pour tenter de sauver les deux héros.

Hélas ! sous les fusils commença le voyage
A travers le pays, pour un endroit sauvage
Où leurs deux corps percés pourraient être cachés,
Détruits, pour avoir trop aimé la liberté.

Ainsi se termina la vie et le calvaire
Aux confins de l'horreur, sur un tertre de terre
D'un fils qui sans baisser les yeux brava la mort
Et le père accablé sous l'implacable sort,
Sans savoir que les siens libérés reviendraient,
Et que sa Haute-Auvergne un jour se souviendrait...

Ainsi Saint-Flour a gravé leurs traits sur la pierre :
A deux pas de chez eux on voit un front de père,
Au coin d'un carrefour, tourné vers le couchant,
Se pencher protecteur sur deux de ses enfants.
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RIEN N’A CHANGÉ

Malgré l’élan d’union qui souleva le monde
Lorsque faillirent basculer nos libertés,
Rien n’a changé : toujours des menaces qui grondent,
Des dictateurs qui fabriquent des opprimés.

Ils sont libres de tuer dans des formes morbides :
Virus inoculés, tortures, privations,
Jusqu’à ce que la mort, dans des réduits sordides,
Ait putréfié les corps, avant leur extinction.

A moins que par principe on leur donne leur chance
En les conduisant sur le banc des accusés.
On les juge, sachant qu’ils ont perdu d’avance
Mais pour se mettre en règle avec la société.

Pourtant de liberté, chacun s’en gargarise !
Même des animaux on veut la protection,
Et nous tolérons que des humains agonisent ?
Quel comble d’impuissance et de contradiction !

(p86)
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