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EAN : 978B0C1KMFMWP
209 pages
Librinova (29/03/2023)
4.83/5   26 notes
Résumé :
"Je ne demanderai pas à Rosalie pourquoi elle ne quitte pas cet homme, je devine les réponses, d’une banalité affligeante. Parce qu’on a peur. Parce qu’on aime encore. Parce qu’on ne vaut plus grand-chose sans lui, il l’a assez répété. Parce qu’on a déjà tellement accepté qu’on se dit qu’on pourra bien supporter davantage. Parce qu’on a le vertige d’une existence vide comme un romancier aurait celui de la page blanche.

Mais je devrai lui faire compren... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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J'aurais voulu commencer ce retour en titrant ma chronique mais pour une fois je me trouve sans idée vu l'intensité de cette lecture et l'émotion qu'elle m'a procurée ; un vrai coup de coeur.
Un roman choral, Constance et Rosalie en sont les principales narratrices. Elles ont un point commun et pas des moindres : ce sont des femmes maltraitées par leur conjoint.
Quand Constance rencontre Richard, un écrivain de renom, elle en tombe amoureuse et il paraît, lui aussi épris de sa femme. Mais cette homme est un dominateur, il abaisse constamment son épouse, la reprend en public si elle commet une erreur, on se rend vite compte que c'est un tyran. En avançant dans le roman, on découvre même un monstre.
Constance attire l'empathie et devient vite sympathique aux yeux des lecteurs. Comment va-t-elle réussir à se sortir des griffes de ce malade ?
Et puis il y a Rosalie, plus modeste, femme de ménage qui subvient seule aux besoins de son ménage car Tony, son compagnon n'a plus d'emploi, c'est un alcoolique, il rentre du café fortement alcoolisé et tout est bon pour taper sur sa compagne qu'il bat régulièrement. C'est une brute !
Le hasard fait que Rosalie se fait embaucher par Constance, devenue veuve et cette dernière la prend sous son aile et lui prodigue des conseils pour se sortir des griffes de son bourreau. Mais va-t-elle réussir son entreprise ?
Je m'arrête là, peut-être en ai-je trop dit ?
Elle a une belle écriture Pascale Joye, j'en suis scotchée, ce livre est une pépite ! Et encore une fois je m'étonne de voir que ce livre n'a pas séduit un éditeur. Mais où sont-ils et que font-ils pour ignorer de tels écrits ?
Un très bon roman que je conseille, c'est plein d'émotion, et tellement réel.
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Constance et Rosalie ont en commun d'être des victimes de violences conjugales.
A travers ses deux personnages principaux, le roman entrelace deux fils narratifs, celui qui remonte une trentaine d'années plus tôt, aux débuts de la relation entre Constance, 20 ans, et Richard, le double de son âge. Il décortique le calvaire de la jeune femme, la façon impitoyable et insidieuse dont le piège de l'emprise s'est refermé sur elle, jusqu'à la détruire. Ou presque, puisque le second fil se déroule de nos jours, et revient sur la rencontre entre Constance et Rosalie, celle-ci étant la nouvelle femme de ménage de celle-là. le chemin de croix de Constance est désormais terminé, bien qu'il ait laissé des traces indélébiles, mais elle devine que celui de Rosalie ne fait que commencer. Au fil des confidences, cette dernière raconte comme ce qu'elle croyait être de l'amour de la part de son Tony s'est douloureusement révélé être de la possessivité, incluant les passages à tabac au moindre prétexte.
Des milieux sociaux radicalement différents, des violences principalement psychologiques d'un côté et plutôt physiques de l'autre, mais la même emprise exercée par ces deux individus odieux qui se disent « hommes », et la même incapacité pour les deux femmes à y échapper, à s'enfuir (ou alors, pour Constance, en payant le prix fort, après des épreuves ignobles). Une incapacité qui trouve son origine dans la dépendance affective et/ou financière, dans la honte, la peur de la solitude, du vide, de l'absence d'amour. Oui, d'amour, parce que Constance et Rosalie ont cru très longtemps, beaucoup trop, qu'elles aimaient ces hommes et qu'elles en étaient aimées, et que le reste était acceptable. Vu de l'extérieur, cela paraît inconcevable, mais les mécanismes et les ressorts psychologiques sont ici très bien décrits, et l'on comprend comment ces femmes se retrouvent piégées dans la métaphore de la grenouille ébouillantée.
Dans ce roman, Constance et Rosalie ont subi des choses abominables de la part de leurs conjoints, qui ne sont ni plus ni moins que des criminels. La barque est peut-être un peu trop chargée à cet égard, mais l'important est ailleurs. Ce roman est un plaidoyer contre les violences conjugales, et plus incidemment contre les violences obstétricales (il m'a rappelé « Le choeur des femmes » de Martin Winckler), et à ce titre, il est percutant, révolte et met en colère contre ces bourreaux qui se prétendent hommes.
Mais ce texte, avec sa plume toujours aussi fine, sensible et pudique que dans « Ce qu'il restera de nous », est aussi, et surtout, un hommage émouvant à toutes ces étoiles écrasées au sol par la brutalité et le cynisme de ceux qui se disent hommes. Certaines ne sont plus là pour en parler, d'autres s'en relèvent, mais à quel prix et dans quel état.
Au-delà de sa beauté formelle, un livre malheureusement nécessaire, encore et toujours.

Un grand merci à l'auteure de m'avoir recontactée pour me proposer son deuxième roman qui, sur un thème fort différent, tient cependant toutes les promesses du précédent.

#LisezVousLeBelge
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Voici mon retour de lecture sur La Gravité des étoiles de Pascale Joye.
Constance ne demandera pas à Rosalie pourquoi elle ne quitte pas cet homme car elle devine les réponses, d'une banalité affligeante.
Parce qu'on a peur.
Parce qu'on aime encore.
Parce qu'on ne vaut plus grand-chose sans lui, il l'a assez répété.
Parce qu'on a déjà tellement accepté qu'on se dit qu'on pourra bien supporter davantage.
Parce qu'on a le vertige d'une existence vide comme un romancier aurait celui de la page blanche.
Mais il va falloir lui faire comprendre qu'on part toujours trop tard.
La gravité des étoiles est un roman magnifique.
Il y a plusieurs narratrices : Constance, Laurie, Anne-Sophie, Rosalie.. et même un narrateur : Richard. Je ne me suis pas perdue car ils sont bien identifiés au début de chaque chapitre.
Il est très touchant de suivre en parallèle le parcours de Constance et de Rosalie, leur descente aux enfers à cause d'un homme manipulateur et violent.
Richard, le mari de Constance, est rarement le narrateur mais quand il prend la parole ses interventions sont glaçantes !
Ce roman aborde la violence conjugale mais aussi un thème tabou : les violences obstétricales. D'ailleurs, je ne connaissais pas du tout le "point du mari". Comment un gynéco peut faire un truc pareil intentionnellement ? Cela fait froid dans le dos !
Constance souffre mais elle est admirable car elle ne dit pas du tout ce qu'elle a vécu avec Richard à leur fille Anne-Sophie. Cet homme est un monstre, un vrai. Mais leur fille n'en n'a pas conscience. Il est vrai que c'est la fille de son papa, elle lui ressemble physiquement, il n'y a jamais eu de connivence entre elle et Constance. Richard ne l'a pas permis..
C'est terrible car pour Anne-Sophie c'est Constance qui a tous les tords, c'est sa mère la méchante pas son père.
Quand à la relation entre Rosalie et Tony, elle met tout autant mal à l'aise.
La violence conjugale est très bien décrite, sans concession. Mais il n'y a pas de scènes trashs, cela reste soft. En fait, l'imagination prend le relais, c'est presque pire car la mienne fait très bien son travail.
J'ai beaucoup aimé la plume de Pascale Joye, pointue, fluide.
Malgré les thèmes difficiles abordés ici, j'ai pris plaisir à ma lecture et je me suis énormément attachée aux personnages.
J'ai été très touchée par le dénouement, c'est à la fois triste et positif.
En tout cas, quelle claque que ce roman !
Je vous invite à découvrir à votre tour La gravité des étoiles, que je note évidemment cinq étoiles :)
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Constance, Rosalie, Nadège. Ces trois femmes subissent des violences de la part de leur conjoint, qu'elles soient psychologiques ou physiques. Elles sont piégées par une emprise qui les empêche de partir malgré les coups et les humiliations. Arriveront-elles à échapper à leur bourreau?
Pascale Joye décrit avec beaucoup de justesse et d'empathie le processus d'emprise sur des jeunes femmes fragilisées par un manque de confiance en soi, l'absence d'amour parental, la solitude. Très vite leurs compagnons qui les ont séduites juste en s'intéressant un minimum à elles, les isolent, décident de leur vie à leur place, les trompent, les humilient, les rabaissent, les violent.
L'auteure ne juge pas ces femmes; elle montre comment elles sont écrasées par la peur, la honte qui les empêchent de parler; parfois, elles ont encore des sentiments pour leur compagnon et se rendent elle-mêmes responsables de leur comportement violent. Elles s'éteignent progressivement, persuadées qu'elles ne valent rien. Toute courte accalmie dans la violence représente des miettes d'espoir et de bonheur à laquelle elles se raccrochent pour supporter l'enfer. Et elles restent parfois jusqu'à la mort.
En revanche, l'auteure juge avec mépris les voisins qui augmentent le son de la radio ou branchent l'aspirateur pour ne pas entendre les cris, les policiers qui minimisent les faits et refusent de prendre une plainte, la famille qui ferme les yeux sur les bleus.
Les mots sont importants; alors quand on ne peut pas parler, quand on ne peut dire la vérité, quand ils sont bloqués au fond de la gorge, ils deviennent des compagnons réconfortants à travers la lecture (pour Rosalie) ou l'écriture (pour Constance).
Ce roman poignant saisit les tripes et le coeur par les émotions qu'il sait déclencher face au destin des trois personnages féminins; on a envie de hurler face à la violence, la barbarie des compagnons qui considèrent leur femme comme un objet qui leur appartient, qui les chosifient. On a envie d'intervenir face à une telle injustice, face au calvaire qu'endurent ces femmes mais aussi très souvent les enfants. Mais "La gravité des étoiles" est aussi un roman très réussi avec une tension psychologique qui tient en haleine, une fin surprenante, des personnages crédibles à la psychologie fouillée.
Un magnifique roman qui est un immense coup de coeur pour moi.

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Beaucoup ont des a priori sur les romans auto-édités (et j'avoue que j'ai fait partie de celles-là!). Refusés par les maisons d'éditions, ce sont forcément de mauvais livres truffés de clichés et de fautes. Or, on y trouve parfois des perles dont on s'étonne qu'elles n'aient pas suscité d'intérêt chez les pros. C'est le cas pour « La Gravité des étoiles » de Pascale Joye!

Constance, Rosalie, Nadège… Pascale Joye explore avec pudeur mais sans complaisance le quotidien de ces femmes « qui restent. » Loin des stéréotypes souvent associés aux victimes de violences domestiques, on découvre des être vulnérables, certes, mais complexes dans leurs émotions et l'ambivalence de leurs sentiments.

J'ai dévoré « la gravité des étoiles » en quelques heures, happée par le récit, guidée par la plume de l'autrice qui réussit parfaitement à saisir l'intensité de ces situations toxiques. Je voulais connaître le destin de ces femmes mais aussi comprendre pourquoi elles se laissent emprisonner dans un cercle vicieux et ne délaissent pas leur bourreaux. Je me suis d'ailleurs demandée si l'autrice n'avait pas forcé le trait à dessein. Mais malheureusement, de tels personnages existent bel et bien, les médias ne nous permettent pas d'en douter.

Un roman efficace et nécessaire, parce qu'on ne parlera jamais assez des violences conjugales. Merci à Pascale Joye de m'avoir donné l'opportunité de le lire.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Ça m'a rappelé pourquoi j'aime tant la littérature. Pour cette impression que l'on a parfois que les pages n'ont été écrites que pour nous. Pour cet instant précis où nous nous pencherons sur le livre et où les mots diront ce que nous ne savions pas exprimer jusqu'alors et dont nous n'avions peut-être même pas conscience.
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Je sais mieux que personne qu’il faut du temps et de l’humilité pour reconnaître qu’on s’est trompé d’histoire d’amour. Admettre que ça n’avait rien à voir avec de l’amour et qu’on ne comprend même pas comment on a pu se fourvoyer à ce point.

Regarder en face les lignes de failles de plus en plus nombreuses, de plus en plus profondes, jusqu’à l’éclatement final.
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Je ne lui ai pas dit que l'agresseur était mon mari. Il me conseillait de porter plainte mais il n'a pas insisté face à mon silence. Il a probablement pensé que c'était arrivé dans la rue et je ne l'ai pas détrompé. Je crois, avec le recul, que j'avais honte. Honte d'avouer avec quel genre d'homme je vivais.
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Le mal n'a rien d'extraordinaire, au contraire, c'est précisément dans le quotidien, l'ordinaire que vous le trouverez.
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Il faut octroyer quelque répit au chagrin, lui permettre de temps à autre de se mettre en veilleuse si l'on veut survivre. (...)
Mais on n'oublie jamais, bien sûr, jamais.
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Video de Pascale Joye (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Pascale Joye
Extrait de "Ce qu'il restera de nous", Pascale Joye
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