Quel rôle attribuer aux monstres en cette fin de moyen-âge qui fut aussi bien un temps de voyages et de découvertes que de troubles violents ? Voici en partie l’enjeu de cette étude. L’antiquité était déjà riche en animaux et êtres fantastiques : Ulysse dut affronter le Cyclope, Œdipe le Sphinx, etc. Le moyen-âge en ajouta d’autres en défiant les lois d’un monde encore largement nimbé d’inconnu, dans un foisonnement de créatures hybrides où se mêlaient toutes les espèces, l’homme et l’animal, l’animal et le végétal , etc. , multipliant à l’infini les combinaisons , suscitant aussi bien l’effroi qu’un irrésistible attrait, car le monstre à cette époque reste ambigu : simple reflet pathologique d’un déséquilibre, d’une période troublée, signe annonciateur d’une catastrophe, incarnation du mal et de la luxure, instrument du Diable, mais aussi puissance de la nature et manifestation divine. Le symbolisme du monstre est donc des plus féconds.
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Long voyage que celui d'un livre, voyage plein de sons, de couleurs, de rencontres et de métamorphoses !