AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Sylvie Regnault-Gatier (Traducteur)Hisashi Suematsu (Traducteur)
EAN : 9782226021540
264 pages
Albin Michel (03/03/1969)
3.87/5   260 notes
Résumé :
Dans l'air inerte d'une nuit d'été, un vieil homme entend - ou croit entendre - le grondement de la montagne.
Ce rugissement venu du coeur de la terre, lui seul semble le percevoir comme la révélation de sa mort prochaine. Notable, en apparence calme et rangé, le vieil homme cache une personnalité hypersensible, inquiète, troublée par une vie intérieure agitée. Songes, réminiscences, prémonitions l'absorbent plus que le monde qui l'entoure et dont il se détac... >Voir plus
Que lire après Le Grondement de la montagneVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (30) Voir plus Ajouter une critique
3,87

sur 260 notes
5
10 avis
4
9 avis
3
7 avis
2
0 avis
1
0 avis
De prime abord, je dois reconnaître que ce livre me paraissait peu attrayant ; la faute certainement aux pensées sombres du vieillard, Shingo, le seul à entendre ce qu'il interprète comme le signe de sa mort prochaine : le grondement de la montagne.

Mais ce livre, c'est bien plus que cela.

L'écrivain japonais nous offre une histoire touchante, rafraîchissante et douce. Un style léger, une atmosphère mélancolique mais aussi une invitation à s'arrêter un instant, l'esprit calme, de façon à se laisser transporter pour contempler la nature japonaise et ses érables vermeils, ses tournesols ou encore ses cerisiers aux couleurs éclatantes.
Ce qui est d'autant plus appréciable quand on sait que Kawabata n'est pas grandiloquent dans ses descriptions, il donne à voir la nature telle qu'elle est, c'est-à-dire dans son état le plus pur. Naturellement, j'ai été marqué par cette faculté de décrire le passage éphémère d'un papillon (par exemple) avec tant de poésie.

L'histoire qui est narrée est celle d'une famille dans un Japon d'après-guerre, et plus particulièrement celle d'un père de famille qui doit gérer sa femme, ses deux enfants dont les mariages ont malheureusement échoué et une belle fille pour laquelle il éprouve des sentiments purs. C'est à travers des scènes ordinaires (préparation des repas, naissance de chiots à la maison, sorties au temple, etc.) que l'on va assister aux changements qui vont venir bousculer la famille ; cette même famille qui trouve son bonheur dans la banalité d'un quotidien pourtant si fragile. La belle fille du vieil homme, Kikuko est une jeune femme gracieuse avec un côté enfantin, respectueuse, sentimentale dont le dévouement est total pour sa belle-famille. Comme dit précédemment, la relation qu'elle noue avec son beau-père est sublime. Seulement, Shûichi, le fils du vieil homme et l'époux de Kikuko va se mettre à tromper cette dernière… Compte tenu de la situation, il sera particulièrement intéressant de voir le positionnement du père par rapport à son fils.

En somme, ce livre exceptionnel nous fait adopter le regard d'un père très humain sur les perturbations traversées par sa famille, le tout dans une ambiance familière, poétique et enchanteresse où la nature est sublimée.

Une oeuvre majeure d'un écrivain génial qui restera à jamais le premier prix Nobel japonais.
Commenter  J’apprécie          540
L'histoire se déroule dans l'immédiat après-guerre. le personnage principal Shingo la soixantaine, un vieil homme pour l'époque mais toujours en activité, voit le fossé se creuser entre lui et ses proches qui vivent sous le même toit :
Sa femme Yasuko qu'il a épousée il y a bien longtemps, il ne l'a jamais trouvée jolie ; d'ailleurs il ne la touche plus depuis quelques temps sauf pour stopper ses ronflements.
Son fils Shuichi qui trompe sa femme et rentre tard le soir, parfois en état d'ébriété.
Sa fille Fusako, qui physiquement ressemble à sa mère, et débarque du jour au lendemain dans la maison parentale avec ses deux filles, Satoko 4 ans très perturbée et Kuniko le bébé.
Seule sa bru Kikuko, la femme de Shuichi, trouve grâce ses yeux, il est vrai qu'elle est très jolie et sensible comme lui à la beauté de la nature. Elle lui rappelle la soeur de Yasuko pour qui il avait jadis le béguin et qui est morte dans la fleur de l'âge.

Sentant sa mort prochaine – ses amis de jeunesse s'en vont chacun leur tour – il constate avec amertume qu'il n'a pu contribuer au bonheur des siens et les états âmes de ses deux enfants l'insupportent.

Kawabata réussit à merveille à mettre en parallèle la grande sensibilité du vieillard à la beauté de la nature et la médiocrité de ses enfants dans leurs rapports avec autrui.

Peut-être cette sensibilité, qui rend le personnage de Shingo si attachant car profondément humain, arrivera-t-elle malgré tout à sauver la maisonnée du naufrage ?
Commenter  J’apprécie          460
Un peu de dépaysement : allons prendre le thé autour du brasero, dans le Japon d'après-guerre!

Prenons aussi le temps d'observer les bourgeons puis les cerisiers et les pruniers en fleurs, d'admirer le vol des papillons et d'écouter le chant des oiseaux.

Partageons la vie quotidienne de la famille Ogata, faisons connaissance avec Shingo qui vit avec son épouse, leur fils marié et sa jeune femme, ainsi que leur fille divorcée et ses deux petites filles.

Dans ce roman de Kawamata, nous pénétrons aussi dans la vie intérieure du sexagénaire Shingo. Nous partageons ses pensées et ses tourments. Il est inquiet du vieillissement, de sa mémoire qui faiblit, des amis qui disparaissent ou même se suicident. Il est soucieux concernant l'amour et la vie conjugale, son propre fils qui a une maîtresse et sa fille qui a quitté son mari. Il est préoccupé par la beauté : il a épousé une femme laide parce qu'elle était la soeur d'une plus jolie, il aime davantage sa bru qui est belle que sa fille qu'il trouve laide.

D'autres thèmes apparaissent aussi comme celui la guerre, de la liberté des hommes et du rôle des femmes, dans une écriture accessible et agréable.

Un roman qu'on peut lire avec légèreté en profitant des paysages et de l'exotisme, avec émotion à la rencontre de ses personnages ou avec la profondeur de la réflexion et de la métaphore.
Commenter  J’apprécie          392
Shengo, un homme de 62 ans conscient de son vieillissement observe les siens, ses enfants dont la vie conjugale est compliquée, tout dans la nature qui l'entoure, dans les événements qu'il côtoie le mène à la réflexion.
Est-il un bon père ? Ne défavorise-t-il pas sa fille ? Pourquoi est-il attiré par sa belle fille ? Est-ce la guerre qui a provoqué tout ces dérèglements ?
Toutes les questions que se pose Shengo sur l'existence humaine sont sans doute celles que se posait Kawabata dans sa maison de Kamakura où se déroule "le grondement de la montagne".
Malgré des événements difficiles pour les personnages, le ton du roman reste léger et poétique. La présence permanente de la mort est allégée par les beautés de la nature.
Un très beau roman plein de poésie et de sensibilité.

Kawabata dans son discours de réception du prix Nobel : "La neige, la lune, les cerisiers en fleur, mots qui expriment la beauté des saisons se transformant l'une en l'autre, englobent toute la tradition japonaise de la beauté des montagnes, des rivières, des plantes et des arbres, les milliers de manifestations ou se révèle la nature, aussi bien que les innombrables sentiments humains."

Lien : http://allectures.blogspot.f..
Commenter  J’apprécie          340
On peut voir ce récit comme une réflexion, distanciée et toute en nuances, ni misérabiliste ni moralisatrice, sur le vieillissement, et plus exactement sur les malheurs physiques, cognitifs et sociaux qui le caractérisent et l'accompagnent. En effet, à la déception et au découragement qu'engendrent les trahisons du corps, s'ajoutent la progressive mise à l'écart qu'occasionne l'avancée en âge. Avec le temps, petit à petit, nous devenons étrangers à l'époque de notre vieillesse. Ce sentiment de ne plus « être dans le coup », provient de ce que nous avons eu du mal à nous adapter aux changements survenus dans les décennies qui précèdent. Il en résulte un effet d'exclusion : nous ne comprenons plus les autres, les plus jeunes, nous ne savons plus nous orienter dans des villes qui obéissent à une autre logique, l'utilisation ou l'intérêt des nouveaux dispositifs techniques nous échappe, les nouvelles modes nous désolent, l'avenir nous semble s'obscurcir. Or, notre affaiblissement physique nous oblige à tout de même compter sur les autres, la société, la solidarité désintéressée ou marchande. En prenant conscience de cette dépendance, nous sommes tiraillés entre la nécessité de faire profil bas pour ne pas être rejeté et l'amère expression de notre désaccord.
Le personnage principal, Shingo, regarde les membres de sa famille avec beaucoup de lucidité et presque de détachement. S'il se pose sans cesse des questions sur ce qu'il devrait faire ou ne pas faire, s'il hésite à prendre parti, la référence aux valeurs traditionnelles qui ont, jusqu'ici, guidé sa conduite, ne l'aide pas toujours. Arrivé à 65 ans, il dispose semble-t-il d'une grande liberté pour organiser son temps de travail. Ce qui est bien utile quand on doit aider ses enfants à résoudre leurs problèmes de couples, comme le veut la coutume, la pression sociale, les bonnes moeurs, dans le Japon des années 1960, tiraillé entre modernisation accélérée et perpétuation des traditions ancestrales.
Sa famille est composée de son épouse, Yasuko, qu'il n'a jamais vraiment aimée. S'il l'a épousée, c'est un peu par substitution à sa soeur, dont il était amoureux fou mais qui est décédée prématurément. À l'approche de sa retraite, moins pris par ses exigences professionnelles, il se demande si ce mariage par défaut était une bonne idée. Car, même s'il trouve son épouse laide et vieille, elle lui rappelle indirectement son amour de jeunesse, cette femme si belle qui le restera éternellement, à laquelle il pense encore tous les jours. Surtout quand il réalise à quel point il est en désaccord sur presque tout avec Yasuko.
La famille, c'est aussi leur fils, Schuichi qui se comporte comme un mufle envers sa jeune et gentille épouse, Kikuko. Schuichi a pris une maîtresse et déserte régulièrement le foyer. Les parents le savent parce que leur fils et leur belle-fille habitent chez eux. Ce type d'hébergement est sans doute traditionnel et procure aux parents du mari une « domestique » docile et attentionnée, préparant les repas, s'occupant du ménage et des courses, très rarement aidée par Yasuko, sa belle-mère. Comme Schuichi a une maîtresse, quand Kikuko se retrouve enceinte, elle décide d'avorter, car elle sait son couple bancal. Elle avorte en cachette, Shingo ne l'apprendra qu'à posteriori. C'est un drame pour tous. Si le fils se comporte de façon aussi brutale, par exemple, en rentrant ivre, en délaissant son épouse – qui ronge son frein sans rien laisser paraître –, c'est, on le comprendra plus tard, à cause des séquelles de la seconde guerre mondiale. Il en est revenu hanté par le souvenir de scènes atroces (on ne sait pas lesquelles, mais on imagine).
Les séquelles de la guerre expliquent également le comportement de la maîtresse de Schuichi : elle a perdu son mari à la guerre. Plus généralement, tous les personnages sont directement ou indirectement marqués par les années de guerre, avec leur lot de privations et de morts : parents ayant perdu un fils au combat, épouse ayant perdu leur mari ou jeune femme leur fiancé, jeunes hommes revenus avec des accès de violence, etc.
Enfin, il y a, mais vivant au début du roman dans sa propre maison, dans une autre ville, la fille, Fusako, en instance de divorce et mère de deux petites filles, dont une encore bébé. Au fil du roman, par petites étapes, elle revient vivre chez ses parents. Shingo ne l'aime pas plus que les autres membres de sa famille. Seule Kikuko, si jeune et si serviable, trouve grâce à ses yeux. D'ailleurs, les autres membres de la famille se rendent bien compte qu'il a pour elle plus d'affection que pour eux.
La vieillesse, le vieillissement, c'est aussi assister aux enterrements des anciens collègues de travail, des anciens camarades d'université, certains que l'on n'a pas vu depuis des décennies. Ces morts rapprochées, cumulées, nous ébranlent et accentuent les manifestations de notre vieillissement. Les plus belles pages du livre concernent les souvenirs que ces morts font remonter à la surface de la mémoire de Shingo, souvenirs qui se mêlent parfois aux rêves dont il se souvient avec une grande précision. Il rêve non seulement à des scènes métaphoriques de sa mort, mais aussi, par contraste, de jeunes femmes vers lesquelles il se sent attiré. Autre symptôme du vieillissement et symbole d'un appel de la mort : Shingo entend des voix, entend la montagne gronder. Shingo semble déprimer : à la fois parce qu'il constate qu'il perd un peu la tête, mais aussi parce qu'il se sent coupable d'avoir raté l'éducation de ses enfants. Les trente ou quarante dernières pages m'ont particulièrement plu. Il semble que, d'un côté, Shingo vieillit chaque jour un peu plus (insomnie, pertes de mémoires, hallucinations auditives), mais que, d'un autre côté, il se libère de certaines inhibitions. Par exemple, il demande à Kikuko de lui faire son noeud de cravate, ce qui les amène à être très proches ; ou bien il ose lui demander si elle est enceinte ; elle se confie encore plus volontiers. La fin nous laisse penser que le couple rabiboché (Schuichi a rompu avec sa maîtresse) envisage de partir vivre dans son propre logement.
C'est aussi un documentaire sur le Japon des années d'après-guerre, du Japon de tous les jours, avec le rattrapage du retard par rapport au mode de vie matériel des Occidentaux, la reconstruction accélérée du pays, mais aussi ses spécificités, ses moeurs et ses valeurs anciennes. le respect mystique pour la nature ou la pratique coutumière de rendre visite, au nouvel an, à son patron cohabitent ainsi avec l'adoption embarrassée du calendrier occidental, l'achat-événement d'un frigidaire ou d'un rasoir électrique, symbolisant l'immixtion de la modernité dans le monde traditionnel. Et l'on sent poindre l'inquiétude qui peu à peu envahit l'esprit de Shingo, convaincu d'assister à la lente dissolution de son univers. Les grondements qu'il est le seul à percevoir n'annoncent-ils pas le surgissement de terribles bouleversements ?
Commenter  J’apprécie          42

Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
Il existe de par le monde quelques personnes qui se ressemblent tellement qu'on ne peut les prendre que pour parents et enfants ; il ne doit pas pourtant y en avoir beaucoup ; dans le monde entier, il ne doit se trouver qu'un homme que l'on puisse assortir à cette fille, qu'une fille que l'on puisse assortir à cet homme. Un seul pour chacun d'eux. Dans le monde entier, peut être n'existe-t-il qu'une paire de ce genre. Ils vivaient en étrangers, sans que rien n'indiquât le moindre lien entre eux. Peut-être chacun ignorait-il l'existence de l'autre ? … Ils s'étaient séparés, après avoir été les participants d'un miracle dont ils restaient inconscients.
Le seul que l'étrangeté de la coïncidence eût frappé n'était qu'un étranger.
Commenter  J’apprécie          160
Les confessions n'apportent aucun réconfort à personne. On ne souhaite d'ailleurs pas se charger des soucis des autres ; on parle, on parle jusqu'à la station de tramway, puis on se quitte. Mais c'était justement ce qu'aurait souhaité Shingo ...
- Si les ménages de leurs fils et de leurs filles marchent bien, ce serait un succès à mettre à l'actif de ces époux.
- Dans le monde où nous vivons, dans quelle mesure les parents peuvent ils être tenus responsables de la vie conjugale de leurs enfants.
C'est ainsi qu'il aurait voulu se confier à ses anciens amis, et l'écho murmuré de ces propos imaginaires résonnait inopinément en lui.
Commenter  J’apprécie          100
Dans la lumière de l'après-midi, les fleurs de cerisier flottaient avec splendeur sur le ciel. Ni leur couleur ni leur forme n'étaient très accusées, mais elles emplissaient l'espace. L'arbre se trouvait à l'apogée de son épanouissement - comment croire que toutes ces fleurs fussent condamnées ?
Mais, pétale à pétale, elles s'effeuillaient, et sous le cerisier, les fleurs tombées s'amassaient.
Commenter  J’apprécie          110
Dans un lieu dont au réveil il avait oublié le nom - mais peu importait - un homme réunissait sur son menton toutes les particularités de tous les États. En outre, cet ensemble pileux loin d'offrir un pêle-mêle racial se divisait en plusieurs secteurs, le secteur français, l'indien, etc., où des touffes de chaque type se côtoyaient. Le gouvernement des États-Unis classa cette barbe Trésor national, si bien que le pauvre homme ne pouvait plus se tailler ni se nettoyer la barbe à son gré.Ce fut tout. Le vieillard avait vu la barbe panachée, l'avait même ressentie comme sienne. Il avait participé dans une certaine mesure, à la fierté, à la perplexité de cet individu.

Commenter  J’apprécie          50
Tout à l’heure, dans le train, je me demandais si on pourrait envoyer sa tête au blanchissage ou la faire réparer. La couper… ce serait peut-être un peu violent. Mais enfin, détacher provisoirement la tête du tronc, en disposer comme de linge sale. À l’Hôpital universitaire, par exemple : « Voulez-vous vous en charger ? » Ils laveraient le cerveau, répareraient les ratés, pendant que le corps dormirait sans rêver ni se retourner. » Le regard de Kikuko s’assombrit. « Père, vous êtes fatigué ? — Oui, répondit-il. Aujourd’hui même, au bureau, je recevais quelqu’un. J’ai tiré une bouffée de ma cigarette, je l’ai posée sur le cendrier, j’en ai allumé une autre et l’ai posée sur le cendrier ; voilà trois cigarettes qui se fumaient toutes seules, en rang, toutes aussi longues les unes que les autres. J’en avais honte ! » En effet, dans le train, l’idée de se faire lessiver la tête lui était venue, mais la notion de son corps endormi l’avait séduit plus que celle d’un cerveau mis à neuf. Certes, il était las.
Commenter  J’apprécie          30

Videos de Yasunari Kawabata (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Yasunari Kawabata
Extrait du livre audio "Les Belles Endormies" de Yasunari Kawabata lu par Dominique Sanda. Parution CD et numérique le 10 août 2022.
https://www.audiolib.fr/livre/les-belles-endormies-9791035404031/
autres livres classés : littérature japonaiseVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (762) Voir plus



Quiz Voir plus

Les mangas adaptés en anime

"Attrapez-les tous", il s'agit du slogan de :

Bleach
Pokemon
One piece

10 questions
901 lecteurs ont répondu
Thèmes : manga , littérature japonaiseCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..