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EAN : 9781021017291
Tallandier (03/09/2015)
3.38/5   8 notes
Résumé :
Élisabeth Vigée Le Brun (1755-1842) est un véritable prodige : à 13 ans, elle réalise son premier portrait. À 21 ans, elle est déjà célèbre. À 23 ans, elle est appelée à Versailles pour peindre Marie-Antoinette dont elle est, jusqu’en 1789, la portraitiste attitrée et à laquelle, ardente royaliste, elle voue une fidélité sans faille.
Jolie, courtisée, admirée, Élisabeth Vigée Le Brun reçoit toute la haute société qui se presse pour la voir peindre dans son at... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
L'exposition actuellement consacrée au Grand Palais à Elisabeth Vigée le Brun (1755 – 1842) a trouvé un écho sur les tables des librairies, où l'on voit fleurir les ouvrages la concernant (c'est d'ailleurs eux que j'avais repérés avant d'avoir connaissance de l'événement justifiant ce soudain regain d'intérêt pour le peintre). Les éditions Tallandier, à cette occasion, rééditent la biographie d'Inès de Kertanguy, initialement publiée en 1994 par la Librairie Académique Perrin.

Rédigée d'une plume alerte, cette biographie agrémentée d'un encart de huit pages de reproductions des tableaux de l'artiste, a l'insigne mérite de se lire aisément car elle va à l'essentiel (en témoigne son nombre de pages limité, allié à une police de caractère confortable). Elle permet donc au néophyte d'en savoir un peu plus sur ce peintre réputé, sans se perdre dans un pavé indigeste et/ou trop érudit, fourmillant de détails dont il n'a que faire, ce que sont parfois (pour ne pas dire trop souvent) les biographies de ce genre. Les chapitres sont courts et portent des intitulés qui peuvent être triples et en annoncent précisément le contenu. L'auteur veille à intégrer le parcours du peintre dans son contexte historique, ce qui offre au lecteur la possibilité de survoler près de 87 ans d'une histoire de France fort troublée.

La Révolution n'y est pas présentée sous son meilleur jour, c'est le moins qu'on puisse dire, au point que je me suis demandée si l'auteur n'avait pas été contaminée par les convictions royalistes de son sujet d'étude ou bien si elle ne les partageait pas, tout simplement. Elle a, par ailleurs, une petite tendance au name-dropping, en nous fournissant de temps en temps une série de noms de personnages de la noblesse pas forcément célèbres et présents ici ou là, sans que cela apporte grand-chose au récit quand on ne les connaît pas.

Pour ce qui concerne l'artiste, Inès de Kertanguy semble ne lui trouver quasiment aucun défaut, au point que l'image qu'elle en offre en est presque trop lisse. J'ai guetté, en vain, l'apparition d'un ou de plusieurs amants, car après tout la dame n'était guère éprise de son mari et de toute façon il ne l'a pas accompagnée lorsqu'elle a émigré et séjourné hors de France pendant plus de dix ans. J'ai aussi eu la surprise, quand j'ai regardé ensuite le documentaire d'Arte sur le même sujet, de découvrir que la fille du peintre, Julie, était morte de la syphillis après être tombée dans la prostitution. de cela il n'est fait nulle mention dans l'ouvrage : la brouille entre Elisabeth et la jeune femme, survenue des années auparavant, y est pourtant clairement expliquée mais, au moment du décès de celle-ci (en 1819, à 39 ans), l'auteur évoque seulement une maladie qui l'avait rendue méconnaissable et le fait qu'elle était criblée de dettes.

Malgré tout, même si pour les raisons que je viens d'évoquer, j'ai parfois été un peu agacée en la lisant, j'ai apprécié cette biographie qui m'a permis de satisfaire ma curiosité. J'ai admiré la manière dont Elisabeth Vigée le Brun, très jeune, avait dû se mettre à gagner sa vie, suite à la mort de son père, et réussi à percer dans le milieu des portraitistes (de ce point de vue-là, j'aurais aimé que l'aspect peinture proprement dit soit davantage développé, il y a des précisions fournies dans le documentaire d'Arte qui ne l'étaient pas dans le livre). Je pense qu'effectivement elle était dotée d'une personnalité volontaire mais très affable, qui doit se refléter dans les Souvenirs qu'elle a rédigés à la fin de sa vie, où elle raconte les choses avec pas mal de diplomatie (l'auteur en cite des extraits, toujours bienvenus). Il reste que son parcours, impressionnant tant elle a vu d'années, de pays et de personnalités, m'est désormais un peu plus familier.
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Depuis le début de l'exposition au Grand Palais des oeuvres d'Elisabeth Vigée le Brun, on peut observer un regain d'intérêt pour cette portraitiste pourtant connue pour avoir fait de nombreux portraits de Marie-Antoinette. La biographie de cette portraitiste, reconstituée par Inès de Kertanguy, je vous la présente aujourd'hui grâce à Babelio et aux éditions Tallandier. Elle a été réédité récemment en vue de cette exposition.

Si le début de ce livre est très romancé (on commence bien entendu par la naissance de la petite Elisabeth), la suite est très inégale et plus ou moins intéressante. Inès de Kertanguy a en effet tendance a beaucoup trop user de citations à mon goût de sorte que l'aspect très universitaire de ses recherches est beaucoup trop présent. On sent qu'elle connaît son sujet, mais on a aussi l'impression qu'elle fait plus une démonstration de son habilité à faire des recherches et ne se concentre que très peu sur la forme de celles-ci.

La vie d'Elisabeth Vigée le Brun est cependant bien retranscrite. Sa psychologie se forme aussi de pages en pages, aspect que j'ai particulièrement aimé. Cependant, force est de constater qu'Inès de Kertanguy parle aussi beaucoup des figures illustres qu'Elisabeth croise en nombre durant sa vie comme Marie-Antoinette, le comte d'Artois, Mme du Barry et les Bonaparte pour ne citer qu'eux. S'il est bien entendu essentiel de retranscrire l'époque dans laquelle la portraitiste a vécu, j'ai trouvé, surtout au début, que l'on se perdait beaucoup et que l'on parlait vraiment peu de Mme Vigée le Brun.

Le style d'Inès de Kertanguy est plutôt froid car très détaché du récit. J'aurais aimé avoir un livre plus intime, plus proche de la portraitiste qui est, elle, si sensible. Comme dit plus haut les citations à tord et à travers m'ont beaucoup gênés car elles coupent le rythme du récit, pour très souvent dire des choses pas si essentielles que ça.

J'ai aimé pouvoir avoir quelques tableaux de la portraitiste sous la main, sous forme d'un petit portfolio au milieu du livre. Cependant, j'aurais beaucoup aimé qu'ils aillent jusqu'à nous mettre le tableau à côté du passage dont il est question.

Comme vous avez pu le constater, cette biographie m'a quelque peu déçue. Je vous conseillerai plutôt de lire les Souvenirs d'Elisabeth Vigée le Brun (aussi chez les éditions Tallandier) qu'a suivie de près Inès de Kertanguy pour ce livre. Vous rentrerez sans aucun doute encore plus dans la psychologie de cette femme brillante et la comprendrez mieux.
Et n'oubliez pas de passer au Grand Palais pour voir l'exposition Elisabeth Louise Vigée le Brun qui est en place jusqu'au 11 janvier 2016 à Paris.
Lien : http://bookshowl.blogspot.fr..
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Une biographie d'Élisabeth Vigée Lebrun très documentée et agréable à lire, qui m'a permis d'en apprendre plus sur cette artiste, célèbre pour ses portraits de Marie-Antoinette, mais dont la vie est souvent mal connue.

L'écriture d'Inès de Kertanguy, simple, vive et accessible à tous, nous entraine directement en cette fin de XVIIIe et début de XIXe siècle. Chaque épisode de la vie d'Élisabeth Vigée Lebrun est présenté dans son contexte et on en apprend également beaucoup sur les évènements artistiques et politiques de cette époque, ainsi que sur ses contemporains. le récit est d'ailleurs émaillé de nombreuses citations de personnes ayant vécues à l'époque d' Élisabeth Vigée Lebrun, qui le rende plaisant par des détails amusants ou étonnants et lui apporte une dimension plus intime.
Les parcours artistique, personnel et géographique de cette artiste sont vraiment remarquables et l'on prend plaisir à parcourir avec elle toute l'Europe.
Cependant j'ai trouvé que l'image d'Elisabeth Vigée Lebrun donnée par cette biographie semble un peu trop parfaite et que l'auteur passe très vite sur certains éléments (je pense notamment aux évènements qui concernent sa fille Julie ou à la fin de la vie de l'artiste) et l'on reste de ce fait parfois un peu sur notre faim.

Un encart de quelques pages présente, en couleurs, quelques tableaux de l'artiste. J'ai regretté qu'il n'y en ait pas plus et qu'il n'y ait pas de renvoi systématique en note, lorsqu'il était question dans le corps du texte des tableaux présentés.

Merci aux éditions Tallandier et à Babelio Masse Critique pour cette découverte !


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Citations et extraits (113) Voir plus Ajouter une citation
Caroline Murat est la troisième sœur de Napoléon. (...)
Caroline a vingt-quatre ans. Mariée depuis 1800 au mirobolant général Murat, c’est une enfant gâtée. Elle est cultivée et intelligente, mais elle a un caractère difficile, volontiers impérieux. L’artiste en fait les frais. « Il me serait impossible de décrire toutes les contrariétés, tous les tourments, qu’il me fallut endurer pendant que je faisais ce portrait. » A la première séance, elle voit arriver Caroline accompagnée de ses deux femmes de chambre, qui doivent la coiffer pendant qu’elle pose. La portraitiste fait aussitôt remarquer qu’il lui est impossible dans ces conditions de saisir ses traits ! Ensuite elle manque sans cesse aux rendez-vous, au point qu’Élisabeth doit passer une partie de l’été à Paris. De plus, Caroline change souvent de coiffure ou de robe d’une séance à l’autre. Ce n’est pas pour faciliter la tâche d’un peintre.
Dans les premiers jours elle portait des boucles, quelque temps après, cette coiffure ayant passé de mode, elle revient coiffée autrement, en sorte qu’Élisabeth est obligée de gratter les cheveux qu’elle a peints sur le visage ; de la même façon, il lui faut effacer les perles pour les remplacer par des camées, puis recommencer les broderies des robes…
Les caprices de Caroline Murat l’irritent. Les séances continuellement remises lui donnent de l’humeur au point qu’un jour, en présence de Vivant Denon, elle dit suffisamment haut pour que tout le monde l’entende :
— J’ai peint de véritables princesses, qui ne m’ont jamais tourmentée et ne m’ont jamais fait attendre !

Troisième partie
Chapitre 55
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Mais bientôt les deux artistes vont se heurter à la même difficulté : l’Académie ne veut plus recevoir de femmes en son sein. Certaines ont déjà été acceptées, telles Mme Vien, peintre en miniatures, Mme Vallayer-Coster, peintre de fleurs, ou encore Mme Roslin, peintre de portraits au pastel. On y dénombre ainsi une bonne douzaine de femmes, un nombre qui paraît bien suffisant aux yeux de certains. M. Pierre, premier peintre du roi, se montre particulièrement acharné contre la gent féminine. Il sera le plus influent détracteur de Mme Vigée-Le Brun. Dans le but de lui barrer définitivement l’entrée de l’Académie, il invoque « l’article des statuts interdisant aux membres de l’Académie, de faire le commerce de tableaux soit directement soit indirectement » et même s’il est reconnu que la portraitiste ne se mêle pas du commerce de son époux, il est dit qu’en « France une femme n’a point d’autre état que celui de son mari » … En un mot : une femme n’a pas à se mêler d’avoir du talent, pas plus qu’elle n’a le droit de gagner de l’argent. En ce siècle de « lumière », elle se doit d’être soumise à son mari… c’est le seul statut que la société lui reconnaît, même si le mari en question la vole, la trompe ouvertement et ne fait que de mauvaises affaires !

Première partie
Chapitre 14
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Mais trop de succès nuit et, aussitôt, l’envie déchaîne les mauvaises langues. Des confrères jaloux attaquent la jeune femme. Ne pouvant nier la valeur des œuvres, ils choisissent la calomnie. Ils font courir des bruits et sous-entendent que Mme Vigée-Le Brun s’est fait aider… que c’est le peintre Ménageot (spécialiste de sujets d’histoire et au style froid) qui retrouche ses tableaux ! Une insinuation d’autant plus aisée que le nommé Ménageot habite la maison des époux Le Brun. Il est vrai que cet artiste fréquente le couple et qu’il admire la jeune femme pour son œuvre comme pour sa beauté, mais il ne retouche pas pour autant ses portraits !

Première partie
Chapitre 14
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Élisabeth se lie d’une véritable amitié avec la jeune duchesse de Fleury. « Son visage était enchanteur, son regard brûlant, sa taille celle qu’on donne à Vénus », et son esprit supérieur. Elle aime les arts, et, comme la portraitiste, se passionne pour les beautés de la nature ; leur attirance est réciproque. Toutefois la duchesse de Fleury a une âme exaltée qui effraye la sage Élisabeth.

Deuxième partie
Chapitre 30
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Le duc de Cossé est un des hommes les plus séduisants de France, et aussi un des plus riches. Dès 1775, il est nommé par Louis XVI gouverneur de Paris. A cette occasion il donne un grand bal auquel toute la Cour assiste. Marie-Antoinette, toujours friande d’amusement, y danse jusqu’à quatre heures du matin. Le duc est un homme raffiné qui s’intéresse à l’art. Il possède des collections célèbres de livres, de curiosités et de peintures de maîtres, qu’Élisabeth est invitée à parcourir. Il semble avoir pris en amitié la jeune femme à qui il achète quelques tableaux et des têtes d’études. C’est un homme avisé, à l’amitié constante. Il fera beaucoup pour la réputation de l’artiste.

Première partie
Chapitre 9
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Vidéo de Inès de Kertanguy
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