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EAN : 9782330027278
452 pages
Actes Sud (09/04/2014)
3.23/5   15 notes
Résumé :
Confrontée à l’impossibilité de résoudre deux crimes, la police nomme l’inspecteur O Pyôngho, à la dérive depuis la mort accidentelle de sa femme. Il n’en mènera pas moins une enquête rigoureuse, décrite pas à pas, qui le fera remonter, à travers l’histoire de la Corée, à la source commune des deux crimes, que rien ne semblait joindre. C’est dans les péripéties et les conséquences de l’écrasement d’un maquis communiste qu’il découvrira la vérité, sans se douter de l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Janvier 1972. Dans un coin reculé de la campagne coréenne, un homme sort de prison. Condamné à mort, puis à perpétuité pour le meurtre d'un homme, Hwang Pa'u vient de bénéficier d'une réduction de peine. La soixantaine fatiguée, brisé par les années d'enfermement, il n'a nulle part où aller. Sa femme ne l'a pas attendu, son fils a grandi sans le connaître, sa libération n'intéresse personne. Pourtant, cet évènement passé inaperçu va venir s'immiscer dans l'enquête de l'inspecteur O Pyongho, un an après à Munch'ang, dans la province du Cholla du Sud. le cadavre de Yang Talsu, un cinquantenaire, propriétaire de la plus grande brasserie de la région, a été retrouvé dans un réservoir d'eau. L'affaire piétine et le chef Kim, qui se méfie de la police de Séoul, missionné Pyongho pour la résoudre. L'inspecteur, brisé par la mort de sa femme, met ses dernières forces dans son enquête. Entre deux sévères cuites au soju, il remonte la piste d'un autre meurtre, celui, à Séoul, d'un avocat véreux. le brasseur et l'homme de loi n'ont en commun que d'avoir vécu à Munch'ang mais le flic tient là un fil qu'il va remonter jusque dans les années 50 et la sombre période de la guerre avec le Nord.

Considéré comme le tout premier représentant du polar coréen, Songjong KIM livre ici un roman qui fait la part belle à l'histoire de son pays, et plus précisément la guerre fratricide que se livrèrent le Nord et le Sud de 1950 à 1953. L'enquête est difficile pour un inspecteur, qui en cela ne se démarque pas de ses homologues littéraires du monde entier, ravagé par le mal-être et l'alcool. Comme il le constate, l'affaire a eu vingt ans pour s'enraciner profondément dans la terre coréenne, encore gorgée du sang des combattants des deux bords. En 1953, la guerre touche à sa fin. Les communistes sont vaincus mais ne sont pas prêts à rendre les armes. Réfugiés dans les montagne, ils descendent nuitamment dans les villages où ils pillent les champs et les garde-mangers et, à l'occasion, enlèvent un pauvre hère qui servira de porteur et d'esclave. Hagards, proches de l'inanition, ils vivent comme des bêtes, violent les femmes de leur groupes, sont pourchassés par des compagnies de jeunes villageois et se désolidarisent. Certains voudraient négocier la reddition, d'autres veulent se battre jusqu'à la mort. On s'épie, on se méfie. C'est dans ce contexte délétère qu'un crime est commis. Et c'est ce meurtre, vingt ans plus tard, refait surface dans l'enquête d'O Pyongong. Mais comment faire parler les témoins d'un passé que tous veulent enterrer ? le pays n'a pas encore pansé ses plaies, traumatisé par la guerre et la séparation Nord-Sud. L'inspecteur est persévérant, il ne lâche rien, ne recule devant aucune menace et saura dénoncer les injustices et les vilenies du passé.
Un bon polar qu'on pourrait presque qualifier d'historique tant il décortique les tenants et les aboutissants de la guerre de Corée. En cela, il est une mine d'informations sur ce conflit assez méconnu. le rythme est lent mais cela tient surtout à la difficulté pour remonter le passé et au contexte de l'époque. La Corée de 1972 n'est pas encore le pays ultra moderne qu'il est aujourd'hui. L'inspecteur enquête dans des contrées reculées, sans voies de communication. Alors il marche, beaucoup et longtemps.
Si ce polar s'avère au final passionnant et enrichissant, il souffre tout de même d'un GROS problème de traduction qui n'en facilite pas la lecture. Mais il ne faut pas s'arrêter à cette contrariété, ce serait passer à côté d'un livre sombre mais très original.
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livre acheté en 2016 à" Livre Paris", stand invité : la Corée du sud.
Cet ouvrage est resté près d'un an dans ma PAL, j'ai décidé de le lire avant l'édition de "livre Paris"2017.

Ce livre est classé dans la catégorie "roman policier", mais il est beaucoup plus que cela. Si les deux meurtres, sujet du roman, ont eu lieu en 1973 (livre paru en Corée en 1979, traduit en français en 2014), l'enquête nous ramène principalement au début des années 1950 à la fin de la guerre entre les deux Corées, ou plus exactement entre l'Union Soviétique et les États Unis.

Bref résumé de l'histoire :
En 1972, Hwang Pa'u dont la condamnation à mort a été commuée en perpétuité est libéré après 20 ans de prison.
l'Avocat Kim Chunghyop est assassiné en janvier 1973.
Quelques mois plus tard, dans la province du Cholla du Sud un homme est retrouvé noyé dans un réservoir., il s'agit de Yang Talsu, propriétaire de la plus grande brasserie de la région.
L'inspecteur O Pyongho, à la dérive depuis le décès accidentel de son épouse, est chargé de l'enquête.
Son enquête le ramènera 20 ans en arrière, à l'époque de l'écrasement du maquis communiste coréen.

Je ne sais pas si le personnage de O Pyongho, au demeurant plutôt sympathique, est représentatif des Coréens des années 1970 : alcoolique, dépressif, habitué des "maisons de passe", utilisant la corruption (remise d'enveloppes d'argent) pour obtenir des résultats soit des témoins soit des personnes en charge de certains services.

J'avoue que ce livre n'a pas été facile à lire. J'ai du relire à plusieurs reprises les premières pages, j'ai même envisagé d'abandonner. A partir de la page 113 j'ai commencé non seulement à m'intéresser à l'histoire, d'une part celle imaginée par l'auteur, et à celle de la Corée dans les années 1950, mais également à comprendre où l'auteur voulait nous conduire...

Certaines difficultés sont restées, particulièrement celles d'identifier compte tenu de leurs noms les différents protagonistes. A titre d'exemple pour deux protagonistes l'orthographe de leurs noms à une lettre près est identique : à première vue on pense à une faute typographique, puis on se rend compte qu'il s'agit de deux personnes différentes.

Difficile de parler du style de l'auteur.... en revanche pour la traduction peu mieux faire.

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Le dernier témoin de Kim Sôngjong est un polar assez incroyable. Tout d'abord par la personnalité de son auteur, censé être l'un des fondateurs du roman policier coréen. le livre a été publié en 1979 dans son pays et n'a connu sa traduction française que 35 ans plus tard (merci à la collection Actes Noirs). de la traduction, il en faut en parler d'emblée. Elle colle complètement au texte d'origine ce qui rend la lecture déconcertante devant des tournures de phrases improbables qui donnent un style qui peut sembler de prime abord maladroit, d'autant qu'il y a parfois des personnages qui changent de nom avant de le retrouver plus tard. Mais il faut passer outre ce petit inconfort de lecture par rapport à ce que contient le roman qui, au gré d'une enquête minutieuse, revient sur l'époque mouvementée et tragique de la guerre civile en Corée (1950-1953). Que de choses apprend-on sur ce conflit jusqu'alors surtout évoqué du point de vue occidental ! le dernier témoin est également palpitant du point de vue des péripéties policières, pour peu que l'on accepte sa lenteur, et pour le personnage de l'inspecteur O qui ferait passer Erlandur pour un joyeux drille. le dénouement est particulièrement surprenant et dramatique, à croire que Kim Sôngjong était profondément pessimiste, voire nihiliste. A t-il écrit d'autres livres ? Sans doute mais pour l'heure il faut se contenter de ce polar complètement noir.
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Ce livre n'est pas un livre facile. En tout cas, il n'est pas un roman policier que l'on peut lire pour se détendre.Le premier personnage que nous rencontrons est un homme qui sort tout juste de prison, où il a passé vingt ans pour meurtre. Meurtre pour lequel il aurait dû être condamné à mort mais qui fut commué en détention à perpétuité, avant sa libération vingt ans plus tard. Meurtre qu'il n'a pas commis, le lecteur peut le comprendre clairement. Et aujourd'hui, cet homme se lance à la recherche de sa femme et de son fils, qu'il n'a pas vu depuis lors.
Nous ne sommes pas de nos jours, nous sommes dans la Corée de la fin des années 70, époque qui semble très éloignée de nous, bien plus que nos propres années 70. La Corée ressent encore durablement les séquelles de la guerre qui l'a déchirée vingt ans plus tôt et il est vraiment très difficile pour nous, occidental, d'imaginer ce que cela a pu être. Ce roman se charge pourtant de nous rappeler des épisodes sanglants, cruels de ces années-là, où la lutte comptait plus que prendre soin de ses proches. Je ne vous parle même pas du sort réservé aux femmes, je manque cruellement de mots pour dire ce qu'elles subissaient. La Corée ne prend pas soin de ses enfants.
Des enfants, l'inspecteur n'en a pas. Veuf, il est à la dérive, non parce qu'il aimait profondément sa femme mais parce qu'il sait qu'il ne l'aimait ni ne l'estimait tant que cela. Consciencieux, il mène son enquête, découvre des faits que certains auraient bien aimé continuer à garder sous silence. Provoquant des réactions en chaîne, pour ne pas dire des catastrophes, l'inspecteur se retrouve dans une situation qu'il n'aurait pu imaginer – et le lecteur non plus.
Le dernier témoin donne une vision sombre et désespérée de la Corée en pleine transition.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Dans les années 1970, l'inspecteur O. est chargé du meurtres d'un avocat véreux et d'un riche homme d'affaire. Pour résoudre l'affaire, il doit se replonger dans les années du conflit civil entre le nord et le sud, à l'époque où la guerilla fait rage. Un homme Hawg Pau'u, un homme simple enrôlé par une section révolutionnaire, semble être l'élément commun de ces deux affaires. L'inspecteur O. est un homme détruit par la mort de sa femme l'année précédente. Profondément déprimé, il s'engage sans grande conviction dans cette enquête, mais il découvre peu à peu que les ramifications sont profondes et complexes.
J'ai un avis mitigé.de ce roman qui traite de l'horreur de la guerre civile et de la vie en Corée au milieu du XXème siècle à une époque charnière. L'enquête policière, fil conducteur de cette histoire, est complexe et bien menée mais le rythme est particulièrement lent. J'ai eu du mal avec la première partie du roman où les multiples personnages et l'intrigue se mettent doucement en place. Heureusement dans la 2ème partie, l'enquête s'accélère. L'inspecteur O. est un personnage intéressant qui évolue tout au long du roman. Il se dégage dans ce récit beaucoup de mélancolie et de tristesse. le dénouement est surprenant et souligne le poids de la société coréenne. Très agréable à lire, la plume est fluide, subtile mais précise. Il faut souligner que ce livre publié en 1979 a dénoncer les ravages de la guerre civile à une époque où il existait encore la censure sur ces sujets.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Puis, à l’automne, le nouveau chef de la police en prenant ses fonctions modifia quelque peu les assignations. C’était un homme sincère, même en faisant de nouvelles nominations, et à qui il ne restait que peu de temps avant la retraite. Il détestait l’hypocrisie et l’obséquiosité, pensait avec délice à donner une éducation excellente à ses sept enfants, et quand il toucherait sa retraite, la dépenser raisonnablement.
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Il lui vint brusquement l’idée que l’événement était encore plus obscur. Concrètement, s’il parvenait à faire un premier pas vers la solution du problème, il pourrait lever un voile, mais cela ne suffirait pas encore pour parvenir à la solution.
Alors, dans son cœur, un espoir surgit confusément. C’était comme une confiance solidifiée envers lui-même. Son humeur vagabonda dans le vague, mais il ne pensa pas qu’il perdait son chemin.
Même dans son sommeil, il s’évertua à comprendre ce meurtre. Puis, les yeux fermés, tout au fond de lui-même, il prit une décision concernant le nœud du problème.
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À mon avis, cela va faire apparaître des relations haineuses aux racines extrêmement profondes. Ce n’est pas bien de dire cela à propos d’un homme mort, mais il semble que sa réputation n’était pas très bonne. Mais ce genre d’homme est représentatif de l’ignorance de notre société. Parce que, comme je viens de le dire, la solution de cette affaire sera difficile à résoudre simplement.
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— Alors, espèce de pourri, tu faisais semblant de dormir allongé sur le dos et tu as tout entendu. Les rumeurs filent vite. Comment sais-tu… Casse-toi. Je veux plus te voir. La mère qui a fait un enfant pareil doit être rudement pourrie de l’intérieur.
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Om était sorti sans voir Pyongho pleurer. Il fumait dans l'obscurité, le regard fixe. Il sentit son visage chauffer et il sut qu'il pleurait.
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