AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Yeong-hee Lim (Traducteur)Françoise Nagel (Traducteur)
EAN : 9782809701760
502 pages
Editions Picquier (07/05/2010)
3.79/5   34 notes
Résumé :

En 1778, le soleil de la prospérité brille sur l'ancien royaume coréen de Joseon, mais plus la lumière est vive et éclatante, plus l'obscurité est profonde. Une série de meurtres plonge la capitale dans l'angoisse.
Au chevet de chaque victime, a été déposé un livre du romancier le plus populaire de l'époque. Faut-il chercher le coupable parmi les jeunes lettrés, adeptes des sciences venues de Chine, qui veulent être comme la pierre qui frappe ce ... >Voir plus
Que lire après Les romans meurtriers Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
3,79

sur 34 notes
5
5 avis
4
3 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
1 avis
Ce n'est pas sans une certaine fierté que Yi Myeong-bang, dosa de la Haute Cour de Justice, conduit le romancier Cheong Un-mong vers la Porte Neuve où il doit être écartelé. Âgé de vingt ans à peine, bien né, guerrier émérite et déjà haut fonctionnaire, Yi vient de mettre un terme à une série de meurtres qui terrorisait les habitants de Joseon depuis trop longtemps; des meurtres signés, puisque près de chaque victime se trouvait un des nombreux romans de Cheong Un-mong. Arrêté, le romancier a bien sûr nié farouchement, mais sous la torture, il a fini par avouer ses crimes. Mais si Yi pense que cette exécution met un point final à son enquête, il se leurre. C'est ce que va essayer de lui prouver son ami Yanoi en l'introduisant dans le cercle de l'École de Baektap, un groupe de lettrés et de savants, tous des amis proches du condamné, et tous persuadés de son innocence. Ces érudits avant-gardistes, bien que cultivant divers talents, n'ont pas accès aux plus hautes fonctions de l'État, car issus, le plus souvent, de liaisons adultérines. Pourtant, ils apporteraient beaucoup au pouvoir en y introduisant de nouvelles idées et de nouvelles techniques. Admiratif, mais méfiant puisqu'il a tout de même arrêté et exécuté leur ami, Yi se plaît à les fréquenter et se lie avec Kim Jin qui lui sera d'une aide précieuse dans sa nouvelle enquête. Car, loin de s'arrêter, les crimes reprennent de plus belle, et au chevet des victimes, des oeuvres posthumes de l'écrivain écartelé. N'écoutant que son sens de la justice et son envie de plaire à la belle Miryeong, la soeur de Un-mong, Yi se lance sur la piste du vrai coupable.

Pour qui l'histoire de la Corée du XVIIIè siècle est un obscur mystère, voici un polar historique qui fera office de guide dans les méandres de ce qui était à cette époque le Royaume de Joseon, prospère, florissant, et dirigé par Jeongjo, 22è roi de la dynastie Yi.
Le livre est au coeur de l'intrigue puisqu'il s'agit là d'une période charnière où l'on commence à faire des copies sur bois. La lecture se démocratise et le roman devient une mode. Pourtant, le roi s'en méfie, les récits inventés sont pour lui sans intérêt, voire nuisibles. Ils sont donc interdits et vendus clandestinement. C'est dans ce contexte qu'ont lieu les crimes liés aux romans de l'écrivain le plus populaire du moment. le dosa Yi, après une erreur flagrante et l'exécution d'un innocent, reprend son enquête, influencé et aidé par un groupe d'intellectuels qui représentent l'avenir du pays. Mais leur ouverture, leur modernité, leurs voyages en Chine ou au Japon et leurs origines sans noblesse les font mal voir par les gens de pouvoir qui complotent contre eux, surtout quand le roi envisage de leur confier la gestion de la grande bibliothèque. le jeune Yi ne sait plus où donner de la tête. Doit-il soutenir ses nouveaux amis et continuer de les fréquenter ? Doit-il s'en éloigner pour sauvegarder sa réputation, comme on le lui conseille fermement ?
Intrigues de palais, trahisons, meurtres et romans dans la lointaine époque de Joseon pour un polar historique très original et enrichissant qui gagne à être connu. Une bien belle découverte.
Commenter  J’apprécie          430
D'emblée 5 étoiles pour ce sympathique auteur sud coréen. Je le remercie pour la note historique, très claire, au tout début qui nous facilite la compréhension. Nous sommes donc sous le règne de Jeongjo dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, une des périodes les plus pospères de la Corée, la Renaissance du royaume de Joseon. Merci aussi pour la liste des personnages, fictifs et réels qui nous simplifie la lecture à nous pauvres lecteurs francophones. C'est vraiment chouette.
Donc, Yi , jeune dosa du royaume sera en charge de l'enquête sur une série de meurtres commis dans la capitale. le meurtrier laisse sur les lieux de chaque meurtre, au chevet de la victime, un roman d'un auteur immensément populaire Cheong Un-mong. Pour l'aider dans son enquête, Yi aura recours au savoir du cercle des lettrés, un groupe d'érudits s'intéressant à tout: arts, sciences, agriculture, botanique, etc. Ce sont des poètes, des musiciens, des écrivains, des philosophes, des maîtres en arts martiaux qui ne sont pas toujours bien vu des nobles de l'entourage du roi. Ces lettrés, férus d'arts et de sciences venant du nord, de la Chine, et de l'Occident sont une menace pour le royaume, leurs idées troublent, déstabilisent, on voudrait bien les faire taire. Cette époque est aussi celle où la production littéraire devient production de masse et accessible à un plus grand nombre.
Rechercher le meurtrier, éviter les pièges des différentes factions politiques, rester loyal au roi, demeurer fidèle à ses amis intellectuels, le jeune dosa Yi nagera en eaux troubles.
C'est un véritable roman policier et parfait dans le genre. Mais au-delà, l'auteur réfléchit à l'influence du "livre", le roman et autres écrits, qui bien sûr sont des objets précieux permettant de transmettre connaissances et savoir. Et d'autant plus inquiétant pour les gens au pouvoir car les livres sont pour eux objet de perversion, danger, il faut s'en débarrasser puisqu'ils embrouillent les esprits et donnent des idées de changement.
Un récit historique des plus intéressants, un roman policier des plus captivants, plein de rebondissements et de poésie.
Une belle, très belle découverte pour moi que ce Kim Tak-hwan.
Commenter  J’apprécie          350
Envie d'un peu de dépaysement? Voici un roman policier tout à fait particulier puisqu'il s'agit d'un polar historique coréen!

L'histoire se passe à la fin du XVIIIe siècle, sous le roi Jeongjo, dans le pays qui s'appelle alors Joseon du nom de la dynastie régnante.

La première chose à faire, d'abord s'habituer aux noms des personnages. le héros s'appelle Yi Meong-bang, mais il prend aussi le nom de Cheong-jeon. C'est un « dosa », un fonctionnaire de la Haute Cour de Justice. Il rencontrera entre autres le romancier Cheong-Um-mong, le guerrier Back Dong-Su qu'on appelle aussi Yanoi, il se nouera d'amitié avec Kim Jin (Hwakwang) et tombera amoureux de Cheong Miryeong. L'auteur a heureusement ajouté une liste des personnages pour aider le lecteur à s'y retrouver, mais je ne suis pas sûre de pouvoir la lire à voix haute!!!

Parmi les éléments surprenants, la Corée est alors un pays où il est interdit d'imprimer des romans, jugés frivoles et susceptibles de corrompre le peuple. Cela donnera lieu à de belles pages sur la littérature et ce qu'elle apporte.

Et la justice y est bien sévère. Un meurtrier sera écartelé publiquement, sa tête sera exposée dans la ville et ses quatre membres arrachés seront expédiés aux quatre coins du pays. Un fonctionnaire peut être puni de mort pour avoir fait une erreur, on peut exécuter un traitre, mais aussi décapiter ses enfants.

L'enquête de Cheong-jeon fait suite à une série de meurtres qui terrorisent la population. Un romancier sera exécuté, mais sa culpabilité sera remise en question lorsque les meurtres continuent. On assiste à des intrigues de cour, avec des factions rivales, des tenants de la tradition s'opposant à ceux qui veulent le changement. On aura aussi le groupe de « lettrés » qui se réunissent pour discuter de leurs lectures, qui font de la poésie ou de la peinture, mais étudient aussi les fleurs aussi bien que les idées qui viennent d'ailleurs. Des idées parfois dangereuses, car elles arrivent aussi bien de Chine ou du Japon que de mystérieuses civilisations occidentales.

Une lecture enrichissante sur une région du monde moins connue !
Commenter  J’apprécie          304
Ce roman nous entraîne en Corée à la fin du XVIIIème siècle (en 1776 pour être précis) à la cour de l'empereur Jeongjo, roi de la dynastie Joseon. On y suit Yi Myeong-bang, dosa de 9ème rang à la haute cour de justice, fonctionnaire de sang royal. Rien que cette petite introduction montre l'exotisme du contexte du roman.

Les personnages principaux font penser à Sherlock Holmes et Watson : le compagnon du narrateur - Kim Jin - semble omniscient suite aux déductions qu'il fait sur des petits détails, il excelle en tout, même au combat, excelle dans l'art musical (il joue du Gayakeum et non du violon), a des manies botaniques et est fumeur de tabac (ce qui semble être l'équivalent du sherlock opiomane). le narrateur, lui, est mieux intégré à la bonne société coréenne, a quelques fulgurances de déduction mais dans l'ensemble ne comprend pas trop ce qui se passe et est assez naïf. C'est cependant lui qui nous raconte l'histoire et nous fait entrer dans les intrigues du palais et de la haute cour de justice.

L'intrigue, elle, nous plonge dans des débats de société et dans deux visions du monde qui s'affrontent : faut-il laisser les progrès venus de l'extérieur infuser dans la société au risque de corrompre les valeurs traditionnelles de la société? A ce niveau là, le livre est très érudit, concernant la culture classique confucéenne, les instruments de musique ou les livres étudiés par les lettrés à l'époque. On ne comprend d'ailleurs pas tout, ce qui me plaît assez dans ce contexte car j'aime ne pas tout comprendre, ça rappelle que le monde est vaste, les horizons ouverts et qu'on peut passer notre vie à apprendre. J'aurais cependant apprécié en fin d'ouvrage une courte notice expliquant un peu la société coréenne à l'époque.

L'intrigue tourne ensuite autour de l'écriture des romans, qui était une littérature décriée à l'époque et même interdite. La narration est parfois un peu longue, l'intrigue policière étant phagocytée par des rebondissements et des aventures guerrières (avec un petit côté tigre et dragon, des combattants étant capables d'affronter des dizaines d'adversaires) mais reste très plaisante.

C'était en tout cas une lecture plaisante et assez déroutante. Ce livre était annoncé comme un premier tome et j'aurais bien lu la suite pour me faire une meilleure idée et surtout en me disant que le style gagnerait sûrement en efficacité avec un peu plus de maturité. Mais la suite ne semble pas exister en français. N'a-t-elle pas été traduite ou pas été écrite ?
Commenter  J’apprécie          110
Joseon, 1778. Yi Myeong-Bang a arrêté et exécuté un auteur de romans qui a avoué avoir assassiné plusieurs personnes. Mais le doute s'installe: le romancier était-il vraiment coupable? L'aide des lettrés de l'Ecole de Baektap pourrait être précieuse pour y voir plus clair.

(...)

C'est un livre un peu compliqué à prendre en main pour un-e lecteur-trice occidental-e peu familier-e avec la Corée. Je ne vous cacherai pas que le contexte politico-historique et littéraire m'a parfois un peu perdue du fait de mon ignorance, mais plutôt que me freiner dans ma lecture, ça m'a donné envie d'aller combler les trous, ce qui est plutôt positif. Et beaucoup de choses sont tout de même expliquées au fil du récit.

Malgré des passages difficiles à suivre à cause de mon manque de connaissances, j'étais à fond dans l'histoire. Il faut dire que les personnages que l'on rencontre sont hauts en couleurs et qu'on n'a pas le temps de s'ennuyer en leur compagnie. Ils sont aussi assez attachants, pour la plupart, autant pour leurs défauts (le mauvais caractère et l'impulsivité ma placée de Yi Myeong-Bang, le côté Je-sais-tout de Kim Jin, etc) que pour leurs qualités (loyauté, soif de connaissances, courage, etc). On a envie de savoir ce qui va leur arriver, s'ils parviendront à démêler les fils d'une énigme policière particulièrement difficile.

Mais l'aspect policier du roman, s'il est bien mené et assez palpitant quand on approche de sa résolution, passe souvent au second plan. L'auteur passe finalement plus de temps à faire revivre pour nous une époque et ses moeurs, à travers le portrait de personnages réels qui se mêlent à d'autres purement fictifs. Il est également beaucoup question de littérature, mais aussi des différents courants de pensée. Les relations de la Corée de Joseon avec les pays voisins et l'Occident sont partie prenante d'un récit qui par ailleurs nous offre de belles scènes d'action.

J'ai appris beaucoup de choses grâce à ce livre, tout en passant un très bon moment avec ses protagonistes. C'était à la fois instructif, distrayant et souvent amusant, malgré le fait qu'on enquête sur des meurtres.

Très bonne lecture, je recommande vivement, en particulier si l'Histoire et la littérature asiatiques vous intéressent.
Lien : https://bienvenueducotedeche..
Commenter  J’apprécie          150

Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Note Historique

Le roman que vous allez lire se déroule durant la seconde moitié du XVIIIè siècle, sous le règne de Jeongjo (1776-1800), 22è roi de la dynastie Yi, l'une des périodes les plus prospères de l'histoire de la Corée. C'est la "renaissance de Joseon", époque où le commerce fleurit, où de jeunes lettrés adeptes des sciences pratiques venues de Chine rêvent de rénover leur pays, où le roi fonde une bibliothèque afin d'y conserver les manuscrits royaux et les archives dynastiques, et met en place des réformes politiques et culturelles. Un grand nombre d'érudits réputés préconisent alors, dans leurs écrits progressistes, des réformes de l'agriculture et de l'industrie, mais très rares sont leurs principes qui finiront par être adoptés par le gouvernement. C'est aussi la période où la production littéraire passe du stade de la copie manuelle à la fabrication en masse par xylographie et où les romans deviennent accessibles au plus grand nombre. Mais le roi Jeongjo et son gouvernement les considèrent comme des écrits sans valeur et interdisent leur circulation. Aussi l'acte de se procurer un roman et de le lire est-il à l'époque un délit, ce qui ne réfrène en rien la curiosité et l'avidité des lecteurs.

Première page.
Commenter  J’apprécie          50
Celui qui n’a pas de manie est un être falot. Le mot « manie » signifie « goût excessif ». Malgré son caractère maladif, seul celui qui en est la proie est en mesure de maîtriser un art ou d’inventer un univers nouveau

(Picquier-poche, p.15)
Commenter  J’apprécie          130
- Ma sœur perçoit peut-être en vous quelque chose qui lui rappelle le frère qu'elle aimait tant.
- Comme quoi, par exemple ?
- Une senteur particulière que seuls les romanciers dégagent, c'est-à-dire ceux qui mènent une vie d'errance, alors qu'ils pourraient vivre une vie sédentaire et paisible s'ils fle désiraient, ceux qui, parce qu'ils courent toujours après l'impossible, se blessent et gardent longtemps le souvenir de leur souffrance et finissent par en faire un roman. [...]
Alors pourquoi désirer l'amitié de ces fous de livres, de fleurs, de sabres ? C'est parce que votre nature profonde est celle d'un romancier.
Commenter  J’apprécie          20
Un jour, Dam-heon a dit, je cite : “il faut être sincère avec ses amis/ On doit se féliciter de leurs qualités et leur conseiller de corriger leurs défauts. Il est toujours préférable d’avoir un ami meilleur que soi et d’accepter d’apprendre de lui et d’être prêt à s’amender.” Voilà de sages paroles !
Commenter  J’apprécie          40
- Seokchi, Mokchi, Kanseochi... ça fait beaucoup de fous ! Et toi, ton surnom, Hwakwang, veut dire « fou de fleurs ». Comment se fait-il que vous soyez tous fous de quelque chose ?
Kim Jin avait déjà dû réfléchir à la question. Il répondit aussitôt :
-C'est pour pouvoir nous consacrer totalement à ce que nous faisons. Pendant ce temps au moins, nous n'avons pas à nous soucier du bien et du mal. Car à force de penser sans cesse à ce qui est juste ou pas dans notre société, on perd l'esprit. Quand on attend désespérément un monde différent, on a besoin de pouvoir se passionner pour quelque chose, que ce soit la pierre, le bois, la lecture, les sabres, les étoiles, la peinture...
- Ou les fleurs.
Commenter  J’apprécie          10

autres livres classés : coréeVoir plus
Les plus populaires : Polar et thriller Voir plus

Autres livres de Tak-hwan Kim (1) Voir plus

Lecteurs (116) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3210 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}