Qui a allumé le feu ? ♫ Allumer le feu… ♪ Et de ce fait, commis un homicide involontaire sur la personne du journaliste qui vivait au-dessus du magasin et qui a été tué par les fumées toxiques…
Même pas besoin de faire fumer ses neurones, la coupable est toute trouvée, c'est une suffragette, elle est déjà en prison, merci bien et au revoir !
Oui mais non. Ses amies qui militent pour le droit de votes des femmes la pensent innocente, elles sont certaines qu'elle n'a pas pu commettre un tel acte.
Alors, la présidente décide d'appeler à l'aide notre chère Lady Hardcastle et sa dame de compagnie, la pétillante Florence Armstrong. Mener l'enquête ne sera pas facile, on ne leur dira pas tout et de plus, ce sont des femmes dans un monde ultra machiste, ultra convaincu que les femmes n'ont pas de cervelle et qu'elles ne seraient pas capable de voter correctement.
Eh oui, en 1910, pas de droit de vote pour les femmes, des commentaires odieux lâchés par ses bons messieurs, qui se croyaient drôles et peu de voitures dans les rues. Les classes sociales sont encore séparées, même si la frontière est plus poreuse que du temps de la reine Victoria.
Ce que j'apprécie, dans cette série de cosy, c'est qu'ils mettent en avant un important pan de l'histoire anglaise, qu'ils nous immergent dans ces années où les femmes avaient moins que zéro droits et où nous devions nous battre pour récupérer des miettes. Quoi ? On doit encore le faire aujourd'hui ? Oui, faut jamais baisser les bras, mais au moins, on a le droit de vote (l'obligation, même).
Et puis, le duo Lady Hardcastle et Florence est génial, bien trouvé et toujours pétillant, notamment grâce à leurs réparties, émaillées de tous les souvenirs de quand notre lady était espionne au service de sa majesté. J'ai souvent souri en lisant leurs dialogues, leurs répliques, leurs bons mots.
Les personnages secondaires ne sont pas en reste non plus et sans eux, ces cosy n'auraient pas la même saveur. Ils sont travaillés, sans pour autant que cela aille dans une profusion de détails, mais au moins, on les sent réalistes et quand les hommes, imbus de leur puissance, parlent de nous, les femmes, la moutarde m'est montée au nez. Nom de dieu, pour qui ils se prennent ?
Le pire, c'est que toutes leurs horreurs débitées sur le compte des femmes n'est pas de la fiction, l'auteur l'expliquera à la fin de son ouvrage, lorsqu'il parlera de ses références historiques. Messieurs les anglais, vous tirez les premiers, mais gare au retour de flamme des femmes.
Rien d'exceptionnel dans la résolution de cette enquête, si ce n'est une aventure sur les docks. Ce ne sont pas des trucs de dingue à la Agathe Christie, mais c'est cohérent et réaliste. Là, j'avais bien trouvé qui était l'incendiaire, mais je n'avais rien du de plus.
Une saga de cosy très agréable à lire, une parenthèse bienvenue dans ce monde qui vire au chaos, dans cette escalade de la violence. Un moment de calme dans ce monde de brutes et cette lecture m'a fiat du bien, me faisant entrer dans une bulle où j'étais seule (ok, avec le chat).
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