AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782253061922
318 pages
Le Livre de Poche (01/01/1993)
3.52/5   65 notes
Résumé :
Nez-de-Cuir (Roger de La Tainchebraye) règne sur une cour innombrable en Normandie. Et l'on ne connaît guère de femme qui ait longtemps résisté à son charme. Sa prestance, son regard de feu, son audace resplendissent sur un fond de triste légende : il porte un masque de cuir pour cacher l'horrible blessure reçue pendant les guerres de l'Empire et il séduit pour se rassurer...
Que lire après Nez-de-Cuir, gentilhomme d'amourVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
3,52

sur 65 notes
5
1 avis
4
6 avis
3
2 avis
2
3 avis
1
2 avis
Frotté* étant mort, fusillé à Verneuil, Napoléon proposa à quelques gentilshommes de Normandie, puisqu'il n'y avait plus de chouans, la gloire et la guerre.
Roger Tainchebraye tomba en Champagne, aux côtés de son piqueur.
Ce dernier, qui n'avait rien qu'une estafilade à travers la lèvre, fouilla les morts à coups de bottes et, parmi les cadavres, reconnut son maître à sa ceinture.
Vivant, sa tête n'était plus qu'une bouillie sanglante.
Le piqueur acheta à Beauvais un cercueil qu'il ficela sur le toit d'une voiture.
Et dans un extraordinaire cortège de blessés, de bancals et de bancroches, il ramena son maître à son château du pays d'Ouche.
Alors, vint la guérison, grâce à la puissante constitution du jeune homme mais aussi aux soins d'un étrange médecin-major, en convalescence lui-aussi d'un mystérieux mal.
Un jour, Roger se dressa, soudain, athlétique, quoiqu'un peu maigre encore et sa plus terrible blessure disparaissait sous un large loup noir.
Tainchebraye était de retour !
L'on en parla depuis Valognes jusqu'à Rouen.
La légende du beau jeune martyrisé, du jeune seigneur pantelant, avait couru et grossi et toutes les jeunes filles regardaient les fenêtres voilées.
Mais, de ce jour, le jeune seigneur, accumulant les conquêtes féminines, ne fut plus gouverné que par son désir.
Ce n'était plus, aujourd'hui, Hélène de B...abandonnée, peut-être Sylvie de Chenestre, Lise d'Orlandhes ou Sébastienne de Montceau et très certainement, demain, Marie-Madeleine de Hautemer !
Seule, Judith de Rieusses semblait devoir résister à la séduction du jeune seigneur.....
Moins passionnant, de style moins flamboyant que bien d'autres récits de Jean de la Varende, "Nez-de-cuir", paru en 1936, est pourtant un ouvrage central de son oeuvre.
Peut-être aussi est il le plus connu.
L'ombre du grand-oncle est omniprésente dans l'imaginaire littéraire de l'écrivain normand.
La silhouette d'Achille Périer de la Genevraye, car tel est le véritable nom de "Nez-de-cuir", se dresse partout dans le château familial de Bonneville.
Le personnage romanesque apparaît dans la double-nouvelle "Le caducée", dans plusieurs récits, dans "Man d'Arc puis réapparaît dans " "le centaure de Dieu", dans "Coeur pensif".
Mais le récit de ces tumultueuses amours n'est pas, à mon avis, si bien réussi.
Il semble s'étirer, rendant parfois fastidieuse une lecture dont l'intérêt n'est pas soutenu par le style élégant et flamboyant auquel nous a accoutumé Jean de la Varende.
Peut-être trop personnelle pour être richement retranscrite, cette histoire romanesque à souhait, est pourtant plaisante.
Peut-être a-t-elle trop vieilli ?
En 1937, une adaptation cinématographique est réalisée par Yves Allégret avec, je vous le donne en mille, dans le rôle du gentilhomme d'amour le formidable et non moins attendu Jean Marais.
Françoise Christophe y campait une troublante Judith de Rieusses.

* Marie Pierre Louis de Frotté fut le meneur historique de la chouannerie normande
Commenter  J’apprécie          262
Roger de Tainchebraye revient des guerres napoléoniennes mutilé. Pour cacher son visage défiguré il porte un masque de cuir. Pour cacher les blessures de l'âme il fuit la réalité dans les bras de nombreuses femmes.

Cette bande dessinée est l'adaptation du roman de Jean de la Varende datant des années 30. Je ne sais pas à quel point la BD est fidèle au roman, vu que je ne l'ai pas lu, néanmoins j'ai trouvé le style vieillissant et les tournures de phrases un peu lourdes.
Au niveau de l'histoire nous sommes sur une pure histoire d'amour. Il n'y a pas grand chose d'autre même si en grattant un peu on peut y déceler ce qu'on appelle le stress post traumatique à travers ce jeune homme défiguré par la guerre et qui ne trouve sa place dans le monde qu'à travers les bras des femmes.
Je n'ai pas trop adhéré à l'histoire d'amour entre nez-de-cuir et Hélène de rieusses. Jai trouvé que ça manquait d'un peu de punch.
Niveau dessin c'est assez joli mais un peu raide.
Commenter  J’apprécie          123
C'est un ami passionné par la vie de marin et les bateaux qui m'a parlé de Jean de la Varende, écrivain peu connu, pour lequel toutefois, une page est consacrée dans le Lagarde et Michard du XXe siècle. Cet auteur est doté d'une riche personnalité et doué de nombreux talents. Fils et petit-fis d'officiers de marine, il sera profondément déçu de ne pouvoir réaliser une carrière de marin à cause d'une santé fragile. Après son baccalauréat, il entre à l'École des Beaux-Arts de Paris. Cette formation lui permettra de mettre à jour sa nature créative et son sens artistique. Doué d'un réel talent de peintre, il réalisera de très belles oeuvres notamment le portrait de son grand-père. Habile artisan et fin connaisseur des choses de la marine, il réalisera aussi des maquettes de bateaux et constituera une grande collection composée de plus de 2000 éléments. Cette collection est encore partiellement visible aujourd'hui dans la demeure familiale au château de Bonneville à Chamblac dans l'Eure. Il s'est mis tardivement à l'écriture et publia, après de nombreux refus d'éditeur, une vingtaine de romans, une dizaine de biographies (dont une sur un autre Normand Guy de Maupassant) ainsi que des centaines de nouvelles. L'un de ses romans le plus connus est publié en 1936, il s'agit de "Nez-de-cuir, gentilhomme d'amour". Ce livre, qui fera l'objet de plusieurs adaptations au cinéma, est inspiré par la vie de son grand-oncle gravement blessé en 1814 à la Bataille de Reims dans les troupes de Napoléon. Jean de la Varende, chrétien, fervent monarchiste nostalgique de l'Ancien Régime, était attaché aux traditions et vivait dans une sorte de nostalgie des temps anciens. Cela se ressent dans sa manière d'écrire et dans le choix de ses thèmes. Ceux qui l'on connu appréciait sa chaleur humaine et son ironie souriante.

 Ce tableau ainsi présenté ne peut qu'inciter à découvrir son oeuvre, c'est ce que j'ai tenté de faire en lisant "Nez-de-cuir". Hélas, a part les premiers chapitres qui témoignent d'un réel talent d'écriture au service d'un univers à la Dumas, je suis bien obligé d'avouer que l'histoire est devenue ennuyeuse et j'ai finalement fermé ce livre après avoir lu une centaine de page. le style est trop désuet et l'intrigue insuffisante, il s'agit plus de souvenirs et d'anecdotes que d'une réelle intrigue construite. Mais je comprends que cette oeuvre ai pu rencontrer, en son temps, un grand succès car elle est écrite par un authentique écrivain au souffle épique. Je reste donc ouvert pour une autre lecture de cet auteur qui présente par son parcours de vie une originalité certaine.

Bibliographie :
Nez de cuir- Jean de la varende Editions GP, 1963. 255 p. - 15 x 21 cm - Reliure toile, illustrations couleur de Jacques Pecnard
Commenter  J’apprécie          40
Une histoire d'amour assez classique autour d'un thème, intéressant, même si déjà traité, celui des défigurés de guerre, qui sans visage, n'envisagent plus justement d'aimer, et se perdent progressivement dans les 1001 dispersions qu'offre la vie. On imagine que le roman traite plus à fond ce thème, celui de l'amour vrai qui nécessite qu'on se démasque un jour pour l'élue de son coeur : ici, on ne fait que l'effleurer, et de ce côté, on reste sur sa faim. La souffrance n'est qu'évoquée, cette fuite en avant touchée du doigt. de même pour cette aspiration à être de nouveau aimé en vérité malgré la mutilation. Et ces questionnements sur l'amour : pourquoi est-on aimé ? Aime-t-on pour soi, par la jouissance retirée de l'autre, ou pour l'autre, par le sacrifice de soi, comme le choisit Roger de Tainchebraye en laissant sa bien-aimée libre. L'exercice est évidemment difficile, presque impossible. Ceci dit, la BD est splendide, les dessins magnifiques avec une très belle mise en couleur. Les paysages de campagne, de chasses en forêt (p37 et 38), de châteaux dans la nuit (p23), ou dans les après-midi de fêtes qui s'éternisent (p9), de galops en forêt (p12), de courses au crépuscule (p45), sont splendides. le héros malgré son masque reste beau, il a du style et de la classe ! Son attrait reste du coup crédible. Les personnages féminins sont désirables avec un bémol toutefois : l'héroïne n'est pas la plus attirante (certes question de goût). La fin se termine hélas trop brutalement. Appréciables : ce texte de fin sur l'auteur du roman Jean de la Varende et cet ex-libris offert dans certaines éditions.
Commenter  J’apprécie          30
Une adaptation BD assez fidèle du roman de Jean de la Varende, qui, remise dans son contexte risque de paraître un peu "naïve" à beaucoup, mais justement, c'est là toute la difficulté d'adapter des textes anciens.

Roger de Tainchebraye est un vétéran de la Grande Guerre.
Napoléon est défait, un certain ordre revient s'installer en Europe.
Les grandes batailles entrent en masse dans les livres d'Histoire, les hommes ont eu leurs moments de gloire et d'Honneurs.

Mais derrière les médailles, les masques tombent. Bon nombre de ces soldats sont désormais marqués à vie, dans leur âmes et dans leur chair.
Quand il ne manque pas un bras, une jambe, on pourrait presque s'estimer heureux d'être toujours en vie.

Mais Roger est aussi marqué à vie, au visage, et si les masques sont tombés, il doit désormais, lui, se cacher derrière le sien, un vrai.

Qu'à cela ne tienne, la vie lui a pris beaucoup, il va lui rendre la pareille, et tant pis pour tous ces pauvres maris qui auront bien raison de lui en vouloir.

Ses nouvelles victoires, conquêtes, c'est dans son lit qu'il va les mener sans trop accorder d'importance aux prénoms qu'il aurait pu inscrire derrière chaque médaille gagnée.

Mais voilà, à force de se jouer de l'Amour et des sentiments, le risque n'est-il pas d'y succomber un jour à son tour ?

Pour Roger, c'est inconcevable... vraiment ?
Commenter  J’apprécie          40


critiques presse (6)
LeSoir
10 octobre 2019
L’hymne à l’amour et à la liberté de « Nez-de-cuir » fait tomber le masque d’une société corsetée dans l’image du politiquement correct.
Lire la critique sur le site : LeSoir
ActuaBD
10 octobre 2019
En dépit de quelques raideurs, notamment dans les mouvements, le dessin de Jacques Terpant est élégant et les couleurs très réussies. Le tout sert un scénario fluide, mais qui pêche par un excès de récitatifs. [...] Quoique très classique, le récit est rythmé et vif. On lira avec plaisir cette adaptation très fidèle de l’univers romantico-historique de l’écrivain du terroir normand.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
LeSoir
09 octobre 2019
L’hymne à l’amour et à la liberté de « Nez-de-cuir » fait tomber le masque d’une société corsetée dans l’image du politiquement correct.
Lire la critique sur le site : LeSoir
Sceneario
19 septembre 2019
Dufaux signe, avec Nez-de-Cuir, une belle adaptation, empreint de mélancolie et de vie. [...] Depuis Sept Cavaliers et Le Royaume de Boré, personne n'a de doute sur le grand talent de Jacques Terpant. Il nous montre ici qu'il est encore au sommet. Ses planches sont magnifiques.
Lire la critique sur le site : Sceneario
BDGest
27 août 2019
Romance flamboyante maîtrisée de bout en bout et admirablement illustrée, Nez-de cuir réjouira les amateurs d'histoires d'amour contrariées ou tout simplement, les lecteurs qui apprécient la bande dessinée de qualité.
Lire la critique sur le site : BDGest
BDZoom
20 août 2019
Un album qui réjouira les amateurs de belles histoires d’amour et de sang dont l’origine romanesque ne doit pas faire reculer ceux qui redoutent les adaptations. Jean Dufaux et Jacques Terpant nous offrent une histoire d’hier, résolument moderne aux personnages intemporels.
Lire la critique sur le site : BDZoom
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Défunt "nez de cuir" survit dans la mémoire des humbles comme un grand trouble historique. Il y a trente ans nulle histoire paysanne de force, de guerre ou d'amour, ne se passait de lui, de sa forme vigoureuse et mutilée.
Quant aux gentilshommes ?
Le fantôme masqué du comte de Tainchebraye les poursuit encore, les poursuivra toujours...et pour cause !....
Commenter  J’apprécie          20
Il y a trop longtemps que je mène cette vie de fou — il parut se décider à un aveu si dur qu’il s’en courbait et que la jeune fille en eut peur. Il se penchait — j’ai vraiment, écoutez Judith... perdu mon âme, articula-t-il... Je ne suis qu’un corps animal, qu’un corps... et en perdant mon âme j’ai perdu l’âme des autres... comprenez-vous? Je n’ai plus qu’un corps que rien ne gouverne autrement que son désir, son appel, que j’ai cru noble, jadis, mais que maintenant je ne discute même plus... seul ce qu’il veut est bien...
Commenter  J’apprécie          10
Tainchebraye tomba en Champagne entre son frère de lait et son piqueur. Ce dernier n’avait rien, rien qu’une estafilade qui de ses deux grosses lèvres en faisait quatre ! Revint au soir, enragé et pleurant, pour retrouver le corps de son jeune maître (vingt ans !). Il fouilla les morts à coups de bottes et le reconnut à sa ceinture... Ah... bon Dieu ! la tête n’était que bouillie sanglante, et, sur le corps déshabillé par le sabre, rien que du sang, toujours, et des lambeaux mous. Le piqueur colla son oreille sur la plaie du cœur et l’entendit battre
Commenter  J’apprécie          00
Roger ne cherchait jamais l’amour pour l’amour, mais seulement pour la victoire... Mieux que la victoire, la preuve. Plus difficile était la conquête, plus la réussite devenait rassurante
Commenter  J’apprécie          00

Lire un extrait
Videos de Jean de La Varende (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean de La Varende
Mademoiselle de Corday Jean de la Varende Éditions Via romana
Initialement paru en 1939, ce portrait psychologique de Charlotte Corday est l'occasion pour l'auteur, royaliste et contre-révolutionnaire, de reconnaître la diversité des oppositions à la Révolution française. Il résume l'essence de l'assassin de Marat à une identité fantasmée : fille de gentilhomme, païenne, vierge, viking et normande. ©Electre
https://www.laprocure.com/product/303006/mademoiselle-de-corday
autres livres classés : Normandie (France)Voir plus
Les plus populaires : Bande dessinée Voir plus


Lecteurs (155) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages de Tintin

Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.

Tintin
Milou
Le Capitaine Haddock
Le Professeur Tournesol
Dupond et Dupont
Le Général Alcazar
L'émir Ben Kalish Ezab
La Castafiore
Oliveira da Figueira
Séraphin Lampion
Le docteur Müller
Nestor
Rastapopoulos
Le colonel Sponsz
Tchang

15 questions
5225 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd franco-belge , bande dessinée , bd jeunesse , bd belge , bande dessinée aventure , aventure jeunesse , tintinophile , ligne claire , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur ce livre

{* *}