Je ne connais pas du tout Alexis Lacroix. Selon le quatrième de couverture, il travaille à "L'Express" (l'hebdomadaire). C'est en 2018 qu'il a publié ce livre très bref, au titre emblématique. Dans un premier temps, il revisite l'antisémitisme qui s'est développé pendant l'affaire Dreyfus: Barrès, Drumont, Maurras et consorts sont épinglés. Mais les ambiguïtés de personnalités situées à gauche de l'échiquier politique - et de
Jean Jaurès lui-même - sont aussi pointées. A gauche, la question sous-jacente était: « L'antisémitisme est-il soluble dans le socialisme ? »
Après la seconde guerre mondiale, le PCF et l'extrême-gauche (
Sartre en tête) ont pris des positions nettement anti-israéliennes, en raison de leur solidarité avec les Palestiniens notamment; parmi les intellectuels de haut vol, seul
Raymond Aron s'est opposé à ce tropisme. Maintenant, des personnalités connues (parmi lesquelles on comptait
Manuel Valls) dénoncent l'islamo-gauchisme, dont le nom même indique la conjonction d'idéologies opposées; il envahit une partie de notre paysage idéologique. Personnellement je trouve que la situation actuelle du débat n'est pas assez analysée dans cet ouvrage.
Mais surtout, le problème crucial de bien distinguer entre l'antisémitisme, l'antisionisme et le projet de destruction de l'Etat d'Israël est très mal traité par A. Lacroix. J'ajoute que sa manière d'écrire m'a semblé pénible…