En peu de mots écrits blanc sur noir,
Gilbert Laffaille souligne l'effet (boeuf) produit par les images (vaches) d'
Henri Galeron. Et ça remue vivement les méninges de voir l'homme singer le singe. Bien plus percutant que de longs discours sur l'empathie ou la compassion qui nous passeraient sans doute au-dessus de la truffe, voici un petit chef d'oeuvre d'inventions graphico-poétiques qui nous met la tête à l'envers des idées toute faites.
Nous afficherons sans doute un sourire de connivence avec les auteurs devant la mine béate du bonhomme en costume cravate qui, dès la page de titre, avale sans broncher le sac de maïs qu'une oie lui déverse dans le gosier via un entonnoir. Nous nous réjouirons comme lui de voir les animaux défiler devant les barreaux de sa cage au zoo et nous partagerons sa joie de se balancer dans la nasse tirée de l'eau par un poisson. Scènes de chasse, scènes de classe, les occasions ne manquent pas d'inverser les rôles, même dans la famille humaine. Ce petit traité grand format de philosophie prend Monsieur
Descartes à rebrousse-poils. A sa célèbre formule « Je pense, donc je suis », il rétorque par une leçon à méditer « Éprouver, ressentir, telle est bien la vraie science ! En un mot pour tout dire : rien ne vaut l'expérience. » Sans jamais perdre son sens de l'humour, bien sûr.
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