Alexandre Blok

Alexandre Blok, poète russe né en 1880 à Pétersbourg.

Bon Alexandre Blok est ce beau jeune homme ténébreux aux grands yeux gris qui va planter tous ses pairs à l'entame du siècle, fort de son talent insolent et de sa solitude teintée d'amertume. Son style poétique est d'essence symbolique, impressionniste..

C'est un fils de bonne famille, d'essence aristocratique, les étés il les passe dans son monde choyé et nanti, digne d'un conte, au manoir familial de Chakhmatovo proche de Moscou qui appartenait au grand-père qui répond au nom de Beketov, homme fortuné, personne en vue dans la haute société pétersbourgeoise. Dans la lignée familiale, on retrouve des gens attachés à la cour du tsar .. Une ombre au tableau cependant : ses parents se séparent peu après sa naissance. Son père qu'il aime tant qui est un grand professeur de droit, versé dans les arts en esthète, il le voit peu, aux fêtes, il lui manque ; dès l'adolescence, il engage avec lui une correspondance régulière. Un drame se produira plus tard, en 1909, puisqu'il perdra ce père qu'il aimait tant. Ce fut pour lui très cruel, s'il on veut dire un mot de son chagrin d'alors !..

Il entama comme son père des études de droit qu'il délaissa au profit de la littérature, de la poésie. Il découvrit des poètes comme Fet, Tiouttchev, Lermontov, Pouchkine, Verlaine, qui vont hâter sa vocation, il sera poète..

Il se marie avec la belle Lioubov Mendelevieva en 1903 qui lui restera fidèle jusqu'à ses derniers jours et qui lui survivra jusqu'à la guerre. Néanmoins sa vie conjugale fut instable, dissipée même, tziganes, prostituées, patati, patata.

Mais, Alexandre Blok, c'est encore un grand artiste que la révolution russe a sacrifié sans aucune espèce d'état d'âme. Pour autant que la politique n'était pas son crédo, c'est en candidat candide qu' Il avait cru en la révolution, était actif et sur les rangs en 17, tout semblait prendre le bon chemin pour un avenir meilleur, débarrassé des excès des tsars, de l'autocratie, de la censure. Il ne lui a pas fallu plus de quelques mois en 1917 pour s'apercevoir que les bolcheviks qui prirent le pouvoir n'étaient pas animés de meilleures intentions, elles semblaient pire encore, et cela il ne l'a pas supporté. Ne voyant autour de lui, à l'extérieur, qu'adversité, sa liberté intérieure lui manquera et sa création se tarira. "Tous les sons se sont tus, dira-t-il, vous n'entendez donc pas qu'il n'y a plus un bruit..". Il était malade, dans un premier temps il a pensé pouvoir échapper à son sort en restant sur le sol russe, et quand, souffrant trop, il a demandé l'exil pour se soigner, les bolcheviks ont temporisé sur sa demande et il est mort dans la souffrance, la pauvreté, plus le froid, refusant même de s'alimenter sur les derniers jours.

Voilà décrit en quelques mots le profil de celui qui fut un des plus grands poètes russes né dans le siècle des légendes.

Alors je ne peux pas conclure sans citer un extrait de sa poésie :

Tu vois, mon coeur est joyeux !
La terre est ensevelie sous la neige
Le printemps ne viendra plus !
Mon troisième baptême sera la Mort

J' aime " les douze" qui dit que le Christ, couronné de roses blanches, marche en avant, invisible et silencieux dans la tourmente de neige, les douze gardes rouges leurs fusils braqués sur Pétrograd.