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Vladimir Pozner (Traducteur)Ewa Bérard (Préfacier, etc.)
EAN : 9782020300513
469 pages
Seuil (31/10/1996)
4.19/5   56 notes
Résumé :
Dix jours qui ébranlèrent le monde de l’Américain John Reed (1887-1920) retrace avec une intensité et une vigueur extraordinaires les premières journées de la révolution russe d’Octobre 1917. John Reed parcourt en toute liberté Petrograd, la « capitale rouge », recueille les analyses des principaux acteurs politiques et écoute le peuple de Petrograd dans les cercles qui se formaient sur les places publiques, à la porte des boulangeries, à l'intérieur des casernes. P... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Ecrit par le journaliste américain John Reed, dont la vie inspira « Reds », le très beau film de Warren Beatty, ce livre est un témoignage extraordinaire décrivant au jour le jour, quasiment heure par heure, la révolution d'Octobre.
Une sorte de rêve de journaliste : pouvoir raconter l'Histoire, la grande Histoire, littéralement en train de s'écrire, dans sa temporalité.
Pour nous, c'est passionnant d'être aux premières loges pour suivre en temps réel la révolution qui se fait, en passant d'un camp à l'autre, en observant la lutte féroce entre les multiples courants ayant émergés depuis la première révolution de février 1917.
Description exhaustive, méticuleuse et, je trouve, assez équilibrée, des multiples forces en présence avec, de tous côtés, la propagande, les fausses informations, les calculs politiques, le courage, la lâcheté.
La révolution en direct donc, son ébullition, sa fébrilité, la détermination des Bolchéviks, les idéaux, les erreurs de jugement, le tumulte, la parole libérée en des joutes oratoires sans fin, la violence larvée puis finalement bien présente, même si elle est plutôt laissée à l'arrière-plan dans ce récit.
Puis, tout au bout, l'inexorable victoire des Bolchéviks, leur pari gagnant sur le soutien massif du peuple, la débandade de ceux qui, jusqu'à la fin, n'ont rien vu venir ou rien voulu voir venir, suffisants, aveuglés, bouffis par les siècles amassés de privilèges.
Le plus fascinant ? Voir, dans la description des échanges au moment du basculement final, les prémices, dès l'origine, de la dérive autoritaire à venir, les voix les plus mesurées peu à peu écartées au nom de l'efficacité et du « jusqueboutisme » révolutionnaire.
Soit, en germe, toute la tragédie à venir de l'idéal magnifique finalement dévoyé.
C'est assez vertigineux et, rétrospectivement, assez tragique à lire.
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Dix jours qui ébranlèrent le monde, ou le récit en interne de la révolution russe de 1917. John Reed y fait ici un travail remarquable. Jours après jours il est raconté de manière très détaillé le bouleversement politique en Russie. L'opposition forte entre les partis, les nombreux débats entre mencheviks et bolchevik, et les discussion enflammé avec les socialiste révolutionnaire. La destitution du gouvernement provisoire, la contre révolte de kerenski, la prise du palais d'hiver. Vient ensuite la guerre civile, la création de l'armée rouge et de l'armée blanche, l'entré en jeux des cosaques. Les nombreux congrès et soviet. Tout y est avec le sens détail, basé sur les notes prises par John Reed, mais aussi sur de nombreux communiqué et journaux de tout bord de l'époque. Ajouté à cela de nombreuse page d'annexe donnant des informations sur les partis, la retranscription de discours de Trotski, Lenine etc....
Tout simplement passionnant.
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Je l'ai lu et relu ce livre et ,avec "Octobre" et "Le cuirassé Potemkine" il a nourri les rêves de mes vingt ans ; c'est l'ouvrage d'un témoin engagé,pas d'un historien mais l'ouvrage est porté par un souffle lyrique enthousiasmant. Certes le réveil est difficile mais il est bon d'avoir rêvé et je garde envers ce livre une immense tendresse.
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Re-découvrir le sens des événements, le sens de la grande lutte, sans laquelle il eût été impossible d'écrire un tel livre. Les russes ayant vécu la Révolution d'octobre 1917 n'ont jamais parlé ainsi, pas plus que le jugement, ils se sont juste contentés d'en rapporter quelques épisodes. le livre de Reed donne un tableau d'ensemble de la révolte, et il ne fut pas un observateur indifférent, même en ignorant la langue et les moeurs de ce pays; et c'est pourquoi il aura une importance toute particulière, même si au premier abord, il paraît étrange qu'un tel ouvrage ait pu être écrit par un étranger. Ce n'est pas de cette façon que les étrangers écrivent sur la Russie, et il faut dire que bien peu furent témoins de la révolution, ou ne comprenaient rien, en généralisant des faits isolés.
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Un récit haletant et tellement plus rafraichissant que ce qu'écrivent les historiens les plus contemporains... « Ce n'est pas un compromis avec les classes possédantes ou avec des politiciens, ni un effort de conciliation avec l'ancien appareil d'État qui a porté les bolcheviks au pouvoir. Ils ne l'ont pas conquis davantage par la violence organisée d'une petite clique. Si, dans toute la Russie, les masses n'avaient pas été prêtes à s'insurger, l'insurrection aurait échoué. le succès des bolcheviks n'a qu'une seule explication : ils ont réalisé les vastes et simples aspirations des plus larges couches du peuple qu'ils appelèrent à démanteler et à détruire le monde ancien pour entreprendre ensuite, tous ensemble, dans la fumée des ruines écroulées, l'édification de la charpente d'un monde nouveau. »
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Un dimanche, nous nous rendîmes à un meeting aux usines d'Oboukhovo, fabrique de munitions de l'État, située hors la ville sur la perspective de Schlüsselbourg ; notre tramway à vapeur, avec son toit pesant, avançait péniblement entre de grands murs d'usines et d'immenses églises, à travers des océans de boue.

Le meeting eut lieu entre les hauts murs de briques d'un énorme édifice inachevé ; dix mille auditeurs, hommes et femmes, vêtus de noir, grimpés sur les piles de bois et de briques ou perchés sur des traverses, se pressaient autour d'une estrade drapée de rouge, passionnément attentifs et manifestant d'une voix de tonnerre. De temps à autre, le soleil perçait les nuages lourds et sombres, inondant d'une lumière rougeâtre, par les trous des fenêtres, cette masse de visages simples tournés vers nous.

Lounatcharsky, avec sa mince silhouette d'étudiant et son fin visage d'artiste, expliqua pourquoi le pouvoir devait être pris par les Soviets. Rien d'autre ne pouvait garantir la Révolution.
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Ce n'est pas un compromis avec les classes possédantes ou avec des politiciens, ni un effort de conciliation avec l'ancien appareil d'État qui a porté les bolchéviks au pouvoir. Ils ne l'ont pas conquis davantage par la violence organisée d'une petite clique. Si, dans toute la Russie, les masses n'avaient pas été prêtes à s'insurger, l'insurrection aurait échoué. Le succès des bolchéviks n'a qu'une seule explication : ils ont réalisé les vastes et simples aspirations des plus larges couches du peuple qu'ils appelèrent à démanteler et à détruire le monde ancien pour entreprendre ensuite, tous ensemble, dans la fumée des ruines écroulées, l'édification de la charpente d'un monde nouveau.
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Le Gouvernement provisoire est absolument impuissant. En réalité, c'est la bourgeoisie qui est au pouvoir, mais cela est masqué par une coalition fictive avec les partis jusqu'auboutistes. Les paysans fatigués d'attendre les terres qu'on leur a promises, se rebellent, et par tous les pays, dans toutes les classes laborieuses, le même dégoût apparaît.
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La vieille Russie n'était plus, la société humaine était revenue à l'état de fusion primitif et sur la mouvante mer de flammes, où se livrait, âpre et sans pitié, la lutte des classes, se formait en un lent refroidissement la croûte fragile de planètes nouvelles...
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Qu'on imagine par tout le pays des centaines de milliers de Russes ,les regards fixés sur les orateurs,ouvriers et paysans,matelots, travaillant intensément à comprendre et à se décider ,pensant de toutes leurs forces -et prenant enfin,si unanimement ,leur décision.Telle fut la Révolution russe...
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