AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9791030203769
142 pages
Fauves (29/03/2021)
2.75/5   2 notes
Résumé :
Danseuse et chanteuse née à Lima, Nana de Herrera (1905-1991) a exercé ses talents dans le monde entier. À 15 ans, elle décide de sa carrière et c'est en autodidacte qu'elle réussit, partout, à attirer des foules dans des salles de concert, des music-halls, voire dans des cabarets. Adulée, courtisée, applaudie, elle connut à la fois le succès des vedettes internationales et l'existence ordinaire d'une locataire de la rue Lepic, au sommet de Montmartre. D'un côté, le... >Voir plus
Que lire après Nana de HerreraVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Voici une évocation d'une figure plutôt oubliée : Nana de Herrera (1905 - 1991), surnommée "la gitane de Montmartre", danseuse et chanteuse ayant exercé ses talents dans le monde entier.
Je ne sais pas vous, mais moi, la simple évocation des artistes de Montmartre des années 1930 m'attire irrésistiblement. J'ai aussi une certaine fascination pour la danse espagnole alors, remarquant ce livre dans les nouveautés des éditions l'Harmattan, avec sa belle couverture, j'ai pensé que ce livre était fait pour moi. Les spectacles inspirés par la musique espagnole sont habituellement hauts en couleur, des danses féeriques emportant loin dans le rêve : tristesse, courage, rythme, douceur, sensualité...
Ici les termes utilisés ont vite refroidi mon rêve : « le goût d'un certain standing », « bâtir ses chorégraphies », « organise sa carrière », « politique de relations publiques », « elle entend poursuivre sa route¬ [...] quand bien même les circonstances feraient obstacle à ses projets ». Les circonstances, ce n'est... que l'envahissement de la France par les nazis... « contingence qu'elle ignore ». Je pense à ce moment-là à l'attitude héroïque de Joséphine Baker malgré des difficultés gigantesques : enfance difficile, racisme, exil ! N'est-pas héros qui veut mais quand même. Et que penser du titre de chapitre « Pendant l'Occupation, les artistes s'occupent » ?

« L'année 1947 sera pour Nana de Herrera une année de sollicitations de toutes sortes, gratifiantes, voire valorisantes, qu'elle saura sélectionner selon des critères de temps et d'argent, d'utilité et d'opportunité. »

Nana de Herrera a de l'ambition. En femme libre elle veut réaliser son rêve de gloire et je pense que pour une femme, à cette époque, c'était une tâche particulièrement difficile. D'origine péruvienne, elle vit avec sa mère, se lie avec des hommes au gré de ses tournées, peut-être de ses intérêts. Elle vit dans le quartier des artistes qui regorge encore aujourd'hui de lieux de légende : Chagall, Modigliani, Soutine, Picasso, Max Jacob, Kisling... Un monde d'hommes où les femmes sont au mieux muses et modèles, si ce n'est la célèbre peintre Tamara de Lempicka qu'elle va rencontrer. Elle posera pour elle. Avec à la clé, un tableau torturé, évoquant le cubisme, tableau actuellement en la possession de la chanteuse Madonna... Nana a posé plus tard pour la SEITA (Société nationale industrielle des tabacs et allumettes), photos à l'origine de l'illustration des paquets de gitanes.

Nana donne des conférences sur les spécificités des fandangos et des soleares et sur les compositeurs classiques espagnols avec des séances de démonstration. L'auteur précise qu'on l'interrogeait alors sur « le rôle des castagnettes et celui des claquements de main (les palmas) » ! Accessoire qu'on retrouve ensuite pour une anecdote curieuse. Un de ses amis lui demande des castagnettes pour une de ses connaissances enseignant la danse classique. Celle-ci les utilise pour rythmer ses enseignements musicaux et a brisé une des siennes. Nana donne gracieusement une paire de castagnettes qui seront jugées mauvaises au final par cette enseignante. Hypothèse de l'auteur : Nana se serait débarrassée à bon compte de vieilles castagnettes usagées... Une simple anecdote mais révélatrice d'une artiste à la générosité peu présente, si j'en juge par cette biographie, et de faits trop ou pas assez évocateurs pour permettre d'entrer dans la réalité du personnage. Vous l'avez compris, je n'ai eu aucune empathie pour cette Nana là...

La multitude de noms et de notes de bas de pages peut constituer une base de recherche mais ne parvient pas à donner de la cohérence au récit. C'est une bonne monographie technique de collecte d'informations autour d'une artiste tombée dans l'oubli ainsi que des personnes célèbres qui l'on côtoyée.

L'auteur affirme en préambule « Si certaines gloires posthumes semblent injustifiées, certains oublis le sont tout autant ». Après avoir refermé cette courte biographie, je ne suis pas sûr d'être convaincu et même si j'ai découvert des éléments disparates de la vie d'une artiste, je suis loin d'avoir été conquis par son image. Reste l'évocation d'une carrière bien menée, des lieux de légende de Montmartre et de belles découvertes en cherchant des illustrations à cette chronique. L'Espagne est un pays de grande culture qui réserve bien des surprises ! Jugez-en vous-même en visionnant sur mon blog Bibliofeel la prestation époustouflante d'une soliste... aux castagnettes, tenant la réplique à un orchestre symphonique !!! ( vous tombez dessus en tapant Bibliofeel Nana dans le moteur de recherche...).

Ancien journaliste spécialisé dans les arts du spectacle, amateur d'arts plastiques et collectionneur, Jacques Lambert est l'auteur de plusieurs ouvrages sur les peintres de l'école de Paris. Il a été le président du Centre culturel de la Jonquière, à Paris (17e), dont le directeur était Ramon Creixams de Herrera, guitariste, pianiste, chef d'orchestre, fils de Nana de Herrera.
******
Pour finir Stephen Sevenair ne m'en voudra pas j'espère de citer son poème-commentaire :
Les sources de l'humanité
Elle était nomade
Elle était Gitane !
Et c'était une femme !
LA source de l'humanité !

Lien : https://clesbibliofeel.blog
Commenter  J’apprécie          253
Une lecture laborieuse, je regrette de l'avouer.
J'ai lu cette biographie par curiosité, car le personnage de Nana de Herrera me paraissait intéressant. Je viens de la terminer et en ressors avec une impression mitigée voire une certaine indifférence. Elle ne restera pas dans ma mémoire, tout comme Nana de Herreira qui connut un succès mondial durant les années 20 à 50 et qui semble maintenant sombrer dans un oubli posthume.
Qui était-elle ? Originaire de Lima, elle fut chanteuse, danseuse, parfois actrice ou modèle, puis conférencière spécialiste des danses espagnoles, elle parcourut le monde entier et fut applaudie par un public international. Ambitieuse, jouissant d'une grande intelligence, Nana était polyglotte et dotée d'un caractère bien trempé ; elle décida très jeune de l'orientation à donner à sa vie et à sa carrière artistique. Amoureuse de la Butte Montmartre où elle habita pratiquement toute sa vie, elle fréquenta les plus grands peintres et musiciens de l'époque. Elle s'éteignit à l'âge de 96 ans après avoir mené une existence passionnante auréolée des plus grands succès et avoir dédié sa vie à la scène, au mépris parfois des circonstances historiques. Elle se produisit notamment en Allemagne en période de guerre mais aussi de manière contradictoire à Paris pour le bénéfice d'oeuvres caritatives ou humanitaires.

Cette biographie de Nana de Herrera est bien écrite et parfaitement documentée, mais je trouve toutefois que le style de Jacques Lambert est froid, très factuel, sans passion. Dommage il n'a pas réussi à me captiver ni à me rendre sympathique son personnage principal.
Commenter  J’apprécie          30

Citations et extraits (1) Ajouter une citation
L’année 1947 sera pour Nana de Herrera une année de sollicitations de toutes sortes, gratifiantes, voire valorisantes, qu’elle saura sélectionner selon des critères de temps et d’argent, d’utilité et d’opportunité.
Commenter  J’apprécie          80

autres livres classés : flamencoVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (3) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1726 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}