AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782226180803
361 pages
Albin Michel (30/01/2008)
3/5   3 notes
Résumé :
Le 4 octobre 1999, Bernard Buffet se suicide dans sa propriété du Midi. Son nom est imprimé sur toute la surface du sac en plastique noir qui recouvre son visage. Ultime signature, dernière touche à sa prochaine exposition sur la mort. Une mort de samouraï pour ce peintre encore aujourd'hui très controversé. Lauréat à vingt ans du premier prix de la Critique, internationalement reconnu dix ans plus tard, Bernard Buffet est une des grandes figures artistiques du XXe ... >Voir plus
Que lire après Bernard Buffet : Le samouraïVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Voici une bien belle biographie de Bernard Buffet, quoi que j'ai plutôt envie de dire enquête, signée de Jean-Claude Lamy. Il raconte tout : son enfance et ses débuts modestes, sa gloire précoce, son compagnonnage avec Pierre Bergé, la Rolls et les châteaux, le tout Paris de l'époque, les fidèles et les haineux, le rejet de la critique d'art, et l'amour d'Annabel, l'égérie de Saint Germain des Prés… On en croise du monde ! Jean Giono, Cocteau, Aragon, Simenon qui l'admiraient, Jacques Chazot, Françoise Sagan, Mireille Darc, Pompidou et sa femme Claude qui ne l'aimait pas, Malraux et Picasso qui le détestaient, Salvador Dali, itou (qui ironisait « Bernard Buffet froid »), Pierre Descargues, Maurice Garnier son fidèle marchand, Yves Saint Laurent bien sûr…
Au milieu de cette foule hétéroclite et flamboyante autant qu'impressionnante (l'index des noms cités fait 14 pages) apparaît un peintre singulier, farouche et secret, pas vraiment mondain et animé d'une seule passion, la peinture à laquelle il aura consacré les ¾ de sa vie comme un sacerdoce. Vie qu'il choisira de quitter en se suicidant en 1999, par asphyxie avec un sac en plastique noir revêtu de sa signature si singulière.

Pourtant, si Bernard Buffet, qui reçut le prix de la critique à 19 ans, fut reconnu parmi les plus populaires, sinon célèbres peintres du XXe siècle, si le Japon lui consacra un musée, et la Russie deux expositions, à Moscou et Saint-Pétersbourg, il ne fut guère prophète en son pays comme dit le proverbe, et le désamour survint vite et s'installa, et jamais rien ni personne ne réussit à le sortir du purgatoire dans lequel la critique d'art et ses autorités l'avait jeté, et ni sa nomination au grade d'officier de la Légion d'Honneur et son élection à l'Académie ne lui auront été d'aucun secours. Aujourd'hui on dira qu'il était clivant.

Pas étonnant que d'aucuns subodorent que l'actuelle exposition que lui consacre actuellement le Musée d'art moderne de la ville de Paris serait une manoeuvre spéculative de collectionneurs pour remonter leur cote… Mais qu'on ne s'en laisse pas conter, et que surtout ce ne soit pas une raison pour bouder cette magnifique rétrospective d'une oeuvre parmi les plus fascinantes qui soient.

Ne la manquez pas (jusqu'au 5 mars 2017) d'autant que vous pourrez en profiter pour acheter à la boutique cette excellente et touchante biographie en forme d'hommage, de Jean-Claude Lamy, en lieu et place du catalogue de l'expo que, comme chacun sait, on abandonne aussitôt dans un coin.
Commenter  J’apprécie          110

Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Avant de peindre New York, Buffet avait lu "Trois chambres à Manhattan" de Georges Simenon. Comme le romancier, il voit la quatrième fenêtre à droite, au quatrième étage, où brille la lampe du petit tailleur juif qui travaille si tard et que Kay, l'héroïne, la Hongroise exilée, regarde pleine d'espoir. Bernard accroche à cette fenêtre une légère touche jaune. Cette faible lumière, mise comme une lampe éternelle, éclaire l'univers du rêve et symbolise l'amitié entre eux créateurs trop populaires pour être aimés sans arrière-pensée malveillante.
Commenter  J’apprécie          40
La signature de Bernard Buffet ressemble à un fagot d'épines. Quand il peint un bouquet c'est un bouquet de chardons ; un animal, c'est le homard ou le grondin, une bête tout en pinces, en arêtes et en griffes ; en piquants et en barbelé. Ses personnages n'ont que des os ; ses poires aussi, il a inventé la poire en bois, longue, noire et mince comme un fil, pour jours de deuil et de famine. Tout ce qu'il peint naît en carême...
Commenter  J’apprécie          50
Le plus grand danger pour lui est de verser dans une "manière". Quand une lumière donnée, un parti pris, sont ceux d'une saison, c'est un moment de la pensée d'un artiste. S'il les répète au-delà, parce que cela lui a réussi, cela tourne à être une manière, et le peintre ne fait que se copier, il perd de vue ce qui était la raison profonde de ce parti pris, de cette lumière, pour les restituer comme le jongleur sort son numéro.
Commenter  J’apprécie          30
Tout le monde veut comprendre la peinture. Pourquoi n'essaie-t-on pas de comprendre le chant des oiseaux ? Pourquoi aime-t-on ne nuit, une fleur, tout ce qui entoure l'homme, sans chercher à les comprendre ? Tandis que pour la peinture on veut comprendre.
Commenter  J’apprécie          30
Il est étrange que cette idée simple qu'il peu y avoir plusieurs langages ne soit pas admise plus communément et qu'on veuille à toute force déclarer l'un mort et l'autre vivant, ou au moins l'un retardataire et l'autre avancé.
Commenter  J’apprécie          20

Videos de Jean-Claude Lamy (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Claude Lamy
La Trilogie royale (François 1er, Henri IV, Louis XIV) de Gonzague Saint Bris et Jean-Marie Rouart aux éditions Télémaque https://www.lagriffenoire.com/la-trilogie-royale-francois-1er-henri-iv-louis-xiv.html • Gonzague Saint Bris le dernier dandy de Jean-Claude Lamy aux éditions L'Archipel https://www.lagriffenoire.com/gonzague-saint-bris-le-dernier-dandy.html • • • Chinez & découvrez nos livres coups d'coeur dans notre librairie en ligne lagriffenoire.com • Notre chaîne Youtube : Griffenoiretv • Notre Newsletter https://www.lagriffenoire.com/?fond=n... • Vos libraires passionnés, Gérard Collard & Jean-Edgar Casel • • • #lagriffenoire #bookish #bookgeek #bookhoarder #igbooks #bookstagram #instabook #booklover #novel #lire #livres #conseillecture #editionstelemaque #editionslarchipel
+ Lire la suite
autres livres classés : pompidouVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (4) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1725 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}