Un ouvrage de plus sur
les Templiers me direz-vous ! Oui et non, car l'auteur sort des sentiers battus en répondant à certaines questions soulevées par la lectures d'ouvrages plus basiques sur le sujet. En effet, l'auteur s'attache à soulever des côtés plus obscurs sur l'Ordre du Temple, non traités dans les ouvrages de vulgarisation. L'auteur lève en partie certains des mystères entourant les chemins non balisés de l'histoire secrète de l'Ordre en amenant des hypothèses bien étayées par des écrits d'autres historiens ou des témoignages architecturaux moyenâgeux.
Avant d'entrer dans le vif du sujet l'auteur nous rappelle brièvement sur l'histoire de l'ordre et de son évolution durant ses deux siècles d'existence de la fin du Xème siècle à sa dissolution le 19 mars 1314 sur l'ordre de Philippe le Bel qui voulait s'emparer de leur trésor.
En premier lieu l'auteur revient sur les réelles motivations qui vinrent la création de l'Ordre et de ses premières années d'existence. Créer à l'origine pour protéger les pèlerins qui se rendaient à Jérusalem, ce fait soulève une question primordiale : comment neuf chevaliers pouvaient-ils agir sur un si vaste territoire ? L'hypothèse avancée par l'auteur comme quoi le Temple travaillait pour l'Église sur des enjeux qui devaient rester secrets est fort plausible étayée par des écrits antérieurs, postérieurs d'historiens et par des témoignages architecturaux visibles sur les cathédrales notamment.
En deuxième lieu l'auteur remet en cause la rédaction de la Règle de l'Ordre qui serait rédigée à partir d'écrits Esséniens qui figureraient parmi les écrits des Manuscrits de la Mer Morte. Un deuxième point là encore plausible vu les sources avancées.
En troisième lieu l'auteur aborde les besoins immenses de l'Ordre en capitaux et le mode de fonctionnement de la trésorerie qui sont à l'origine de l'édification de Commanderies, des routes protégées, des agences bancaires, des prêts à gages ancêtres du Crédit Municipal. L'auteur à partir d'écrits revient sur le fonctionnement donc de l'Ordre et de ce fait remet en cause la découverte de l'Amérique par
Christophe Colomb. Garant du Trésor Royal, l'Ordre frappait la monnaie et pour cela avait un grand besoin d'Argent or n'existait à l'époque ni de mines en Europe , ni en Orient. Des nombreux témoignages du passé veinent renforcer de manière très claire cette possibilité : l'Amérique, selon d'autres historiens aurait vu avant
Christophe Colomb bien des visites, notamment celles des Vikings, mais aussi celles des pêcheurs Basques qui pêchaient dans l'Estuaire du Saint-Laurent et au large de Terre-Neuve. Là encore l'affirmation que le Temple se procurait de l'Argent au Mexique nous éclaire sur l'immense richesse des Templiers, un fait qui sera étayé plus tard par l'accusation faite contre Jacques Coeur, argentier du Roi de France, qui avait suivi les mêmes méthodes.
Dans la quatrième partie l'auteur s'intéresse aux accusations d'hérésie. S'il n'est pas prouvé que lors des cérémonies d'intronisation des pratiques douteuses, dont le rejet du Christ, l'existence d'un organe secret interne est bien effectif et il s'avérerait qu'il existait plusieurs degrés d'intronisation. Ces accusations ont pu être fondés sur certains faits : des textes bourrés de contradictions qui suggéraient que l'intronisation maçonnique aurait certaines similitudes avec les textes templiers, que l'Ordre était proche dans sa philosophie de Saint Jean-Baptiste qui lui a fait partie de la Gnose Essénnienne, mais aussi que les moines-soldats aurait pu être proche du Culte de Mithra de par ses accents martiaux, également que
les Templiers étaient proches des Cathares notamment en accueillant les chevaliers excommuniés – qui est un fait avéré- et en dernier que sur la croix du Christ il était inscrit Roi des Juifs, et qu'il serait possible que cette dénomination soit la synthèse de deux personnes. Une dualité qui expliquerait la symbolique de l'Ordre : d'un côté le saint et le guerrier de l'autre le moine et le chevalier.
Une autre accusation : celle d'adorer le diable en vénérant une tête de bois barbue. Après avoir passé en revue les nombreuses mythologies et relevé les analogies, passe en revue les différentes qui pourraient expliquer étymologies ce rapport pour finir par avoir une explication bien des années après le procès.
Les Templiers furent également accusés de s'être convertis à l'Islam et d'être en relation avec la Secte Ismaélite des Assassins. Des alliances somme toutes logiques, d'une part de part les les nombreux érudits orientaux, et d'autre part du fait qu'il ait eu des points communs avec cette secte, leur analogie de création et un but commun, la destruction du pouvoir arabe. On trouve également dans cette partie plusieurs références au Cycle Arthurien, la secte aurait été le dernier détenteur connu du Graal.
Dans la même partie et toujours pour les mêmes accusation l'auteur s'intéresse à l'implantation et à l'architecture des sites templiers. Il est a noter que de nombreux lieux sont situés près de sources telluriques importantes, une situation qui a mené à l'accusation de sorcellerie. On relève également des influences astrologique, astronomiques, à la culture orientale, mais rie, ne permet d'affirmer l'hérésie car bien souvent ces symboles par extension se rattachent à des saints de l'église. Dans leurs constructions
les templiers ont souvent fait appel aux Cagots que l'on considérés à l'époque comme hérétiques car on les reliaient faussement à la lèpre.
Dans la cinquième et avant-dernière partie l'auteur se penche sur le destin tragique et ses résurgences par la suite. Si certaines pistes s'avèrent exactes, la plupart des associations se réclamant du Temple sont en vérité des officines charlatanesques. Et de sur croit pour les pistes les plus vraisemblables rien n'a permit de déterminer que les archives du Temple et son éventuel trésor leur ont bien été léguées.
L'auteur, dans la dernière partie présente trois lieux emblématiques de l'Ordre : le Larzac où l'on découvre un culte curieux auxquels le Templiers s'étaient intéressés, et pour terminer Arginy et Gisors liés à l'éventuel trésor du Temple. Si le premier est plutôt inédit, les deux autres sont très régulièrement évoqués par de nombreux historiens.
Si l'auteur répond à certaines des questions que l'on se posait, il émet plus d'hypothèses et soulève plus de questions qu'il n'apporte de réponses vraiment fondées. Un très bon ouvrage qui permet toutefois de compléter les connaissances déjà acquises.
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