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EAN : 9791031202815
128 pages
Editions Ateliers Henry Dougier (23/09/2021)
3.96/5   12 notes
Résumé :
À travers Alexandre Corréard, l’un des survivants du naufrage de La Méduse, l’auteur retrace les secrets de la conception et de la réalisation de la première oeuvre de l’histoire de la peinture française, inspirée d’un fait divers scandaleux et tragique. Cette immense toile de trente-cinq m2 acquise par le Louvre en 1824 a provoqué un scandale considérable. Le thème bousculait le régime monarchique, le personnage principal de l’oeuvre symbolisait la lutte contre la ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
La Méduse

Dans cette magnifique collection "Le roman d'un chef d'oeuvre", j'ai choisi de lire ce roman mêlant récit romanesque et enquête sur un tableau.

J'ai toujours été subjuguée par le tableau "Le radeau de la Méduse" de Théodore Géricault.

Ce roman, à travers les propos d'un survivant de cette catastrophe, Alexandre Corréard, retrace l'histoire de ce radeau, les secrets de la rencontre entre cet homme et le peintre, Géricault, la conception et la réalisation de l'oeuvre.

L'histoire :
Le 17 juin 1816, une flottille de quatre voiliers militaires se dirigent vers le Sénégal.

Le 2 juillet 1816, la frégate "La Méduse" s'était échouée sur un banc de sable.

Des marins et scientifiques (147) sont laissés à bord d'un radeau qui va dériver en mer pendant 13 jours… Entre noyades, cannibalisme, agressions, la faim et la soif…

Le 17 juillet, un bateau sera envoyé à la recherche non pas des naufragés… mais trois barils contenant de l'or !


Cette affaire révèle le sectarisme et l'amateurisme du régime monarchique récemment revenu d'exil. le capitaine n'avait pas navigué depuis fort longtemps, refuse d'écouter les marins ayant servi Napoléon, distance les autres navires et s'échoue en mer.

Complétement réaliste, Corréard est vraiment un survivant qui a écrit un livre sur ses "aventures" pour dénoncer l'incompétence des officiers, la lâcheté du capitaine qui abandonne son bateau, se sauve dans une chaloupe et ordonne de couper les amarres qui trainent le radeau…

Ce roman est très prenant, par les souvenirs de Corréard et l'implication de Géricault ; le premier va réaliser une maquette du radeau pour le peintre et celui-ci demandera des précisions pour rendre en peinture cette catastrophe, allant jusqu'à faire venir des cadavres pour s'en inspirer !

Géricault, après avoir enfin visualiser son tableau, ira s'enfermer dans un vaste atelier, pour peintre une fresque immense de 35 m2 !


L'auteur, dont j'ai déjà apprécié un roman, sait vraiment nous immerger dans ce début du XIXe siècle. On assiste au plus près aux différents travaux de Géricault, son engagement, ses sentiments ; il souhaite réaliser une oeuvre retraçant vraiment le martyre de ces hommes !

Les aventures du tableau sont ensuite décrites puis la fin de vie de Géricault.

Des vraies émotions m'ont submergées et c'est le coeur lourd que j'ai terminé ce roman d'une vie.

Ces hommes du XIXe siècle étaient aussi des survivants, des géants !


Je vous conseille cette série de roman d'un chef d'oeuvre, une nouvelle collection datant de 2021 qui publie des vraies pépites.

Amoureux de l'histoire et de la peinture, je vous conseille vivement cette collection
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Le radeau des critiques !

Un grand plongeon dans un autre siècle, un chef d'oeuvre détaillé à la loupe par le pinceau de Géricault.
C'est à partir des récits de 2 survivants de ce naufrage que le peintre se lance dans une immense fresque historique. «  le radeau de la Méduse »
Esquisses, de nombreux détails préparatoires, des modèles dont celui de Delacroix, l'écrivain de ce naufrage, des morceaux humains pour mieux décrire la décomposition des corps, feront de ce récit un voyage hors du temps et surtout la dénonciation et la lâcheté d'un capitaine qui laisse à l'abandon de nombreuses victimes.

Un radeau qui fera critique dès son exposition au Louvre, et sera salué à Londres…
L'auteur retranscrit parfaitement cette époque sous Louis XVIII, démontre par le sujet de la toile, mesquinerie, sauvagerie, folie, racisme et le politiquement incorrect !

Un bon moment passé avec ce peintre de génie, mais par moment l'intrigue se meurt par un trop plein de vocabulaire trop proche du documentaire.
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Les Ateliers Henry Dougier ont, depuis quelque temps, une nouvelle collection "le roman d'un chef d'oeuvre". Celle-ci permet de découvrir l'envers du décor d'un tableau majeur par le biais d'un roman.

Ici, nous suivons Alexandre Corréard, survivant d'un des plus célèbres naufragés de l'histoire, celui du radeau de la Méduse. 

De ce naufrage, survenu en 1816 au large de la Mauritanie actuelle. 
Un événement pour lequel on peut blâmer l'incompétence du commandant Chamareys, nommé davantage pour ses relations que pour ses talents de marin. 

Mais l'incompétence n'était pas son seul défaut...une fois le navire perdu, les chaloupes de secours furent réservées aux plus puissants. Un radeau de fortune fut bricolé en urgence et réservé aux autres malheureux. 

Ce radeau était relié aux chaloupes par un filin. Lorsque celui-ci se rompit, le commandant n'hésita pas à abandonner les malheureux passagers du radeau qui dérivèrent pendant 13 jours avant d'être secourus.

130 personnes perdirent la vie.

En 1818, le peintre Géricault décida de peindre un tableau sur ce sujet. 

Ce roman est l'occasion d'en apprendre davantage, à la fois sur le naufrage mais surtout sur la naissance d'une oeuvre artistique majeure et sur le travail d'un peintre. 

À travers ce court récit, très fluide, c'est une véritable porte d'entrée sur la politique de cette époque, illustrant l'opposition entre les républicains et les monarchistes. 

L'auteur réussit à montrer toute la souffrance et les difficultés de la création artistique. Sur la difficulté de vivre de son art, financière mais pas seulement. L'acharnement qu'il faut se consacrer pendant des années sur un travail titanesque et de voir cette oeuvre jugée, critiquées sans que cela soit toujours fondé. Ce décalage existant entre la sensation d'avoir créé un chef-d'oeuvre et les critiques opportunistes. 

Ce roman est très réussi et j'ai hâte de découvrir d'autres titres de cette collection. 
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Comme beaucoup je pense, je connais le Naufrage de la Méduse de Géricault depuis l'enfance : c'est un des tableaux les plus célèbres de France (voire du monde ?) et je l'ai vu plusieurs fois au Louvre. Je connaissais aussi un peu l'histoire du naufrage de ce bateau pour avoir lu Les Grands Zhéros de l'histoire de France de Clémentine Portier-Kaltenbach (que je vous recommande d'ailleurs, il fait partie de ces essais historiques où l'on apprend des choses de manière ludique et amusantes, c'est une vraie réussite !). Il n'empêche que j'ai appris beaucoup de choses en lisant ce Scandale d'un naufrage : tout ce qui concerne la genèse du tableau, les échanges entre Corréard et Géricault, le choix de l'épisode à raconter, la réalisation du tableau en lui-même... est vraiment fascinant et instructif car on a une foule d'anecdotes sur la création de ce tableau (par exemple, une maquette du radeau réalisée par le charpentier survivant du naufrage a servi à Géricault pour représenter ses personnages sur son tableau, il a utilisé des cadavres à différents stades de décomposition pour représenter les naufragés décédés et trois des véritables naufragés survivants, dont Corréard, figurent sur le tableau). On a aussi le sentiment qu'avec ce tableau Géricault a en quelque sorte inventé le journalisme artistique, en voulant représenter un fait divers de la manière la plus réaliste qui soit et alerter l'opinion publique sur ce scandale.
Il y a enfin plein de petites informations sur des détails du tableau, du coup le fait d'avoir deux reproductions de ce dernier dans les rabats de la couverture (un en entier, l'autre en zoomant sur un détail) est vraiment très utile ici pour jeter un oeil de temps à autre aux éléments décrits dans le roman : on se rend notamment compte qu'on a beau connaître ce tableau quasiment par coeur, il y a des petits choses qu'on n'avait pas remarqué avant que l'auteur les mentionne dans le Scandale d'un naufrage.
Le roman ne s'achève pas avec la présentation du tableau au Salon de 1819, mais donne également des informations sur le devenir de la toile, de son auteur et de ses protagonistes : là aussi, c'est un aspect que j'ai trouvé passionnant car je ne savais pas que le Naufrage de la Méduse avait causé un tel scandale à l'époque (notamment car le "héros" du tableau est un homme de couleur) ni que son auteur était mort quasiment dans l'oubli et le dénuement le plus total quelques années plus tard.

Bref, on referme ce roman avec l'envie d'en apprendre plus sur Géricault et l'histoire du naufrage de la Méduse (le tableau comme le fait divers dont il s'inspire), tant on ressent le besoin d'approfondir les éléments évoqués dans ce livre. le Scandale d'un naufrage entre d'ailleurs dans mon top 3 de mes romans préférés de cette collection des Ateliers Henry Dougier, je vous le conseille donc avec grand plaisir !
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La collection "Le roman d'un chef-d'oeuvre" se propose de nous conter la naissance de tableaux passés dans la postérité. Klimt, O'Keefe ou Hopper par exemple font déjà partie du catalogue.

Place à Théodore Géricault, avec le mythique "Radeau de la Méduse". L'histoire est racontée par l'un des survivants, Corréard, auteur d'un livre avec le docteur Savigny, camarade d'infortune, sur le naufrage.

Géricault s'y dévoile, tour à tour expansif et concentré au possible, enquêteur affirmé et peintre en plein doute.
Sa toile se veut représenter une actualité, sur un format inhabituellement grand pour ce genre. Les échanges avec Dedreux-Dorcy et le jeune Delacroix sont tout à fais savoureux.

La chronologie est respectée dans la narration et permet de suivre le chef-d'oeuvre, de la naissance de son projet, à sa périlleuse vente finale, en passant par ses différentes compositions et son exposition au Salon sous un titre oblitérant son caractère d'actualité.

La quatrième de couverture présente le tableau comme un équivalent en peinture du "J'accuse" de Zola.
C'est Corréard qui y porte ses visées et sa lecture totalement révolutionnaire. Géricault lui ne se place pas dans cette voie. Même s'il reconnaît - revendique ? - une incarnation du triptyque républicain dans sa toile. L'engagement de Géricault réside surtout, si l'on sort des considérations académiques pour s'en tenir au fait sociétal, dans la présence au centre de la composition d'un homme noir. Deux autres figurent sur le radeau, et un même modèle incarna les trois : le fameux Joseph.

Une lecture agréable, intéressante et instructive.
J'attends maintenant avec impatience un volume sur une toile du Caravage - Judith décapitant Holopherne, ça serait l'idéal.
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
l'histoire a bien davantage d'imagination que les hommes. Elle révèle des tortures et des lâchetés insensées. Elle nous offre bien plus de preuves d'héroïsme et d'amour que toutes les idées et tous les rêves dont nos vies se chargent.
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Je n'avais aucune des qualités requises pour être le témoin privilégié d'un tel travail. Mon éducation était très éloignée d'une quelconque sensibilité à la création artistique, et mes préoccupations immédiates me tournaient davantage vers la librairie que j'allais ouvrir prochainement au Palais-Royal. Avec le Docteur Savigny, nous avions aussi la lourde tâche de répondre à tous les messages de soutien que collectait la revue Le Mercure de France qui était à l'origine d'une souscription en faveur des rescapés du naufrage. J'avais mon compte de soucis et d'efforts. Mais qui aurait résisté au charme, à la vivacité et à l'ambition de ce peintre qui travaillait sans relâche et avec tant d'enthousiasme ? Par ailleurs, la transposition en peinture de notre tragédie était une façon de poursuivre sous une autre forme le combat engagé contre la monarchie. C'était à mes yeux une cause supérieure.
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"Mon radeau portera entre dix et vingt personnes. Or, je n'ai pas l'intention de convoquer autant de modèles professionnels pour peindre des visages que tout Paris connaît déjà sous d'autres pinceaux. Grâce à Alexandre, j'espère la participation de plusieurs rescapés. Mais si je pouvais espérer faire figurer notre amitié dans cette œuvre, Eugène, j'en serais très honoré."
C'est ainsi qu'il fût décidé que Delacroix participerait à l'aventure.
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- [...] Oui, cher ami, cessons d'être des fonctionnaires de la peinture, mettons-nous à étonner le monde, à le surprendre...
- Ce n'est pas ce que l'Académie nous conseille !
- L'Académie, s'empourpra Géricault, ne nous apprend qu'à exécuter le mieux possible des compositions semblables avec une perfection désespérante. [...] Elle étouffe les étincelles du feu sacré. Elle nous fait perdre notre temps. Elle nous ligote au pouvoir qui nous y désigne. (32-33)
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Ce qui me maintenait encore en vie, vraiment, c'était ma rancœur, et aussi la volonté qu'un scandale flétrisse à jamais le nom de Chaumereys et de ses protecteurs : Louis XVIII et son ministre de la marine, monsieur Dubouchage. Ce sont eux qui l'avaient nommé capitaine de La Méduse, ils étaient responsables eux aussi.
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