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EAN : 9782493213266
160 pages
NOUVEL ATTILA (13/01/2023)
3.97/5   72 notes
Résumé :
« J’ai eu peur de mon désir... Je me sentais aspirée vers le fond, vers une noirceur exquise. Je sentais que vivre, pour une fois, rivalisait avec l’intensité et l’ivresse de la mort. »

À force de désir, d’émotion, de douleur, l’auteure de ces lignes a connu plusieurs morts, pour revivre avec une ardeur insolente.

Depuis l’adolescence, elle teste les contours de son corps, de son être et de sa liberté, sans demander la permission d’exis... >Voir plus
Que lire après Y avait-il des limites si oui je les ai franchies mais c'était par amour okVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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💥Chronique💥


« Je suis transpercée par la vie à des moments où les autres ne sont qu'égratignés. »

Qu'est-ce qu'on choisit, dans cette vie?
C'est peut-être la seule question fondamentale qu'on peut se poser après cette lecture…
Est-ce qu'on choisit la non-fiction pour raconter l'indicible?
Est-ce qu'on choisit la poésie pour réparer le coeur, le corps et l'âme?
Est-ce qu'on choisit l'amour ou l'autodestruction?
Ce texte est incroyable. Incroyable de force. Incroyable d'amour. Incroyable d'incandescence. Incroyable de troubles. Incroyable d'excès. Incroyable d'émotions.
Ça coule, ça déborde, ça brûle, ça explose.
Ça exulte, ça expulse. Pulvérisation criss.
Je n'ai pas pu le lâcher. C'était impossible.
Ce texte est bouleversant à bien des égards. Il pose le problème des limites. Où sont-elles? Qui les fixent? Qui les dépassent? Qui les brûlent? Qui les outrepassent? Qu'est-ce qu'on en fait, s'il n'y en a plus? À quoi servent-elles?
Ce texte est hypnotisant. Tantôt manifeste, tantôt récit intime, il parle de survivre après la dévastation. Il t'accroche jusqu'à bousculer tes propres limites, jusqu'a déglinguer tes propres codes de pensées, jusqu'à déconstruire l'idée d'un éventuel champs de limites. Il conduit au pouvoir manifeste de la liberté. Il vire de l'ardeur à l'aspiration vers la profondeur, en dansant négligemment sur la douleur.
Il est incendie régénérant.
Ce texte est amour. Il parle d'amour sans limites, d'aimer dans la démesure, d'aimer jusqu'à tout donner, de mourir d'aimer. Il n'est qu'amour, mais toutes ses formes limites aussi. Il est amour avec ses pertes, ses abandons, ses travers, ses maux et ses déchirures. On ne se remet jamais de l'amour. Je pense que j'ai laissé dans cette lecture, des bouts de moi par terre, que je ne vais pas pouvoir reprendre, tellement il m'a arraché, mais…
Ce texte est un coup de coeur comme on en fait peu. À la limite je vous trouble en vous disant cela, mais c'est juste par amour ok. C'est par amour pour l'émotion. de manière générale, j'aime le TROP. le trop me va mieux que le trop peu. le trop, pour moi, contient une authenticité, une vérité indéniable. Qu'est-ce qu'on foutrait là, sinon, si ce n'était pas pour aimer TROP? C'est évident qu'il est troublant ce texte, avec cette réalité du trouble de la personnalité limite, mais personne ne m'en voudra d'aimer crissement l'énergie tonitruante et sans concessions, qu'il dégage.
Je choisis donc de vous dire de tout mon coeur, quitte à y laisser ma peau et plus encore, que c'est LE livre à lire cette année. Je ne nuance même pas mon propos, lisez-le et voyez par vous-meme comme il fait de la magie! de la magie bouillonnante, criante, hurlante, révoltée et courageuse!

« J'ai envie de créer de la magie pis de filer dans le ciel comme une étoile, de laisser derrière moi une traînée de poudre magique et brillante. Mais on dirait que la magie fait peur au monde, pis y a personne qui a l'air capable de s'émouvoir encore des étoiles. Même les petites qui brillent super fort. »
Lien : https://fairystelphique.word..
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« Tout a commencé quand ma mère est morte ».
Comment résister aux graines de la grenade si juteuse qui éclate dans nos mains ? Cette parabole sur la couverture qui annonce une valeur sûre.
Certes c'est un choc littéraire, mais il régénère nos regards et nos interpellations. C'est un pas de côté éditorial courageux, vertigineux, nécessaire et convaincu.
Sans fioritures, implacable, dévoué aux dires, ce livre comble le vide et ose. Ce témoignage devrait se trouver en urgence dans tous les CDI, les lieux où gravite la jeunesse.
Michelle Lapierre-Dallaire, c'est elle, le plein de ce livre.
L'écriture est une noria d'oiseaux noirs en plein vol. Délivrances sans pathos, les cheveux devant les yeux et le corps qui se retrouve à contre sens. Ici, tout est vrai.
« je prends cette photo avec l'énergie du désespoir, celle qui vient quand la douceur est suffocante, quand on donnerait tout, même trop, pour garder la beauté qu'on a une fois touchée… J'entre dans la chambre comme une bourrasque… Des petites fleurs brillantes reprenaient leurs droits sur mes champs de mine ».
Marie Lapierre-Dallaire est une jeune femme dont l'enfance fût un chaos. Inceste, mère as de coeur ou de pique, un beau-père qui confond une petite fille de 5 ans avec une femme majeure. L'horreur au garde-à-vous prête à mordre de nouveau comme un chien méchant. Les crocs sont des caresses cauchemardesques et plus encore. Michelle Lapierre-Dallaire s'affronte. Provoque les défis, cherche le paroxysme de la jouissance. Sans tabous, avec cette admirable liberté. Elle aime, exclusive, entière, malheureuse comme la pierre.
« On cherche du monde pour nous abandonner, parce que c'est tout ce qu'on connaît, être abandonné. C'est le seul sentiment réconfortant dans lequel on sait agir: se battre pour être voulu et gardé ».
Le corps, cartographie lacérée au scalpel. S'abandonner dans les ressacs, quand bien même les cruautés. Elle est en advenir. L'architecture torturée, elle qui aimait sa mère au-delà de tout entendement. La fusion, lave de volcan.
« Mon corps, c'est mon seul barrage contre moi-même. Même s'il est peu fiable, c'est le seul. C'est pour ça que j'offre toujours à tout le monde de baiser… Ma mère faisait plus d'erreurs que le monde pouvait en supporter… Ma mère n'est pas devenue folle du jour au lendemain ».
Passation, comment cette jeune femme peut-elle renaître virginale et cardinale ? L'identité massacrée, les violences assignées dans le huis-clos des antres, où la masculinité est déviante . Elle est pourtant lumineuse, intègre, loyale et libre si libre. En pleine conscience malgré les plein phares qui éblouissent. La narratrice conte sa mère, cherche l'écueil où logeait la proie, les intestines malfaçons, un mal gémellaire au sien.
« j'ai cherché une explication à son manque de ressources. J'ai voulu trouver un coupable, l'homme qui l'aurait détraquée à l'adolescence, qui aurait sali de barbouillages noirs son coeur d'enfant ».
Elle écrit pour elle et nous, entre tout ce qui fait éclater son âme en mille morceaux, la drogue, les soumissions, les viols et les emprises, et sa foi en l'amour.
« Quelqu'un avait fucké ma mère et ma mère m'avait fuckée… Sauf que ma mère conservait une espèce de grâce dans sa déchéance. C'est là où elle me battait. »
Retenir de ce livre, cette liberté de parole. L'exécution au cordeau de cette vie chaotique, rebelle. Femme recroquevillée comme un foetus. le sang coule. Les rémanences étincellent. Elles font tomber des étoiles sur la trame.
« Cinq ans- Ma boîte à lunch des « 101 Dalmatiens » est ouverte devant moi et je ne suis pas capable de retenir mes larmes… mais c'est plus fort que moi, mes larmes coulent, dégouttent sur les petits dalmatiens ».
Elle qui regarde une photo, une petite fille blonde, « entre les sourcils froncés, une première ride. La plus vieille ride du monde. »
Offrir à l'homme, les révoltes, l'absolu d'un acte éreintant, rebelle et cruel. Il m'a dit « t'es belle » et j'ai entendu « t'es morte » ».
Ce texte politique (car oui), humain, profondément humain, intime et confiant en notre écoute, est un murmure, un bruit sourd. Un livre intègre, un plaidoyer à déposer au fronton des coeurs. Il faut être attentif au passage des exutoires des souffrances de cette enfant, femme, mère et mère. Couper le cordon ombilical, les tragédies traversées, draps froissés et griffures sur le dos. La liberté de vivre en pleine conscience, même si.
Ce serait comme une larme sociétale, engagée et féministe. Un hymne à la mère. Un livre socle, « en contemplant notre chef-d'oeuvre de destruction, on verra bien qui l'a, le Soleil ».
Offrez-le aux jeunes gens grandissants entre les murs des écoles. Il est encore temps.
Une oeuvre magistrale, la littérature éminente car oui, « Y avait-il des limites si oui je les ai franchies mais c'était par amour ok ». Prenez chacune des lettres entre vos mains et vous comprendrez.
Un titre manifeste, qui ne laisse pas indemne et c'est bien ainsi. L'acuité vaillante qui résonne encore bien après le point final et laisse le jus sucré de la grenade se métamorphoser. Publié par les majeures Éditions Le Nouvel Attila

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La langue et le corps entièrement transparents, les plis de la peau qui révèlent leurs blessures comme la tentative d'un cri puisqu'il faut dire, témoigner, déposer. Ce texte, brut et alarmant, est peut-être celui d'une réconciliation, d'une nouvelle paix, avec soi. Au fond, l'autrice soumet une expérience intime mais parfois commune, celle de glisser dans ses interstices, dans l'obscénité : avant tout, la manifestation d'une urgence.

Tout d'abord, prenons cas de ce titre qui n'est que le présage d'un récit écorché mais sans doute aussi une première réponse. Il faut dès lors le préciser : il est éprouvant, inconfortable d'affronter le texte, les marques et la violence. C'est sans doute-là le miracle de la langue de Michelle Lapierre-Dallaire : malgré l'horreur, nous percevons les sévices et la cruauté comme des négociations et des coupures qui laissent filtrer, en creux, la lumière, l'espoir mais surtout l'amour.

Les mots sont alors des déflagrations, la prolongation des éclats, plus encore, la traduction fine et nuancée pour qualifier l'alerte, la peur, le dégoût des autres, de soi, de tout. Michelle Lapierre-Dallaire propose alors une nouvelle effraction de son corps, cette fois-ci autorisée, où elle fait le choix de nous partager ce qui a été indicible, la sourde inquiétude du quotidien et la solitude dans l'héritage.

En deçà du langage reste une crainte, une violence incontrôlée, tapies, qui grattent le corps, sa porosité et qui laissent entrevoir la marque du courage et de la résilience. Toujours, en filigrane, un équilibre entre la cicatrisation et la destruction. Alors, l'autrice réfléchit et propose une autre réponse, de nouvelles compréhensions, car au fond, la langue sert surtout à se comprendre, à rendre compte le plus justement de ses sentiments. Après tout, écrire c'est exister au monde et peut-être même, espérons-le, déborder.

Lien : https://acajoupoli.wordpress..
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Y avait-il des limites, si oui je les ai franchies mais c'est par amour ok
Michelle Lapierre-Dallaire

Une autofiction qui sans réserves tape au plexus. le sujet s'entend ! La forme est très moderne , un peu de V. Despentes dans ces 160p. On s'adapte.
Une petite fille soumise aux hommes , son beau-père d'abord, dès l'âge de 5 ans , initiée à certaines pratiques par sa mère à peu près au même âge.
Sa jeunesse gâchée à vouloir tout donner à ceux qui la consomment , et à chaque fois elle se donne en espérant être aimée et gardée en retour. Et chaque fois c'est l'abandon. Sa mère s'est suicidée, l'abandonnant aussi et cet abandon là la fait souffrir sans arrêt. ; l'alcool et les drogues n'y peuvent rien.
L'autrice, québécoise finit son livre en écrivant qu ‘elle déteste les hommes...on comprend
Mais plus loin, dans ses remerciements cette trentenaire remercie quand même ses parents, sa blonde et "cellceux" qui l'ont aidée ;
Quant à "cellceux "que ce texte pourrait choquer elle termine par un tonitruant :
« You can all go fuck yourselves » Voilà.
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Percutant, époustouflant, bouleversant… Eblouissant !
Le livre comporte un avertissement :
« Ce roman aborde des sujets sensibles : troubles de santé mentale, suicide, agressions sexuelles, pédophilie, violence, troubles alimentaires, alcool et drogues. »
Je me suis demandée pourquoi tant de livres depuis tant de siècles ont échappé à cet avertissement, est-ce parce qu'écrits par des hommes ?
Michelle Lapierre-Dallaire invente une langue, aligne les mots au plus juste pour dire l'incandescence où se consume une enfance ravagée par la perversion et la folie des adultes, pour dire l'enfermement dans une bulle de souffrance absolue qu'en grandissant il faudra régulièrement faire exploser pour tenter de survivre, pour arpenter le deuil jusqu'à y dénicher -joyau qui rend à la vie- un NON… Eblouissant.
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critiques presse (1)
LaPresse
06 août 2021
Ce n’est pas tous les jours qu’un roman mérite un avertissement. Attention : sujet choc, propos crus, récit carrément révoltant. Mais lisez-le néanmoins, ou justement, serions-nous tentée d’ajouter.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
Ma mère disait de l'intérieur vers l'extérieur, en parlant de l'énergie qui doit toujours partir de soir. Ne pas absorber l'énergie des autres. Être son propre château fort. Je pense que c'est ce qu'elle voulait dire, mais je n'ai jamais vraiment compris. Car moi, je prends tout ce qui est extérieur et donne tout ce qui vient de l'intérieur. Les contours de mon corps sont floutés, indéfinis. Préserver une intimité ou patienter, ne pas tout dévoiler, aller au fur et à mesure, ce sont des concepts que je ne connais pas. J'explose et j'implose sans arrêt. Mes émotions dégoulinent de mes yeux, de ma bouche de mon sexe. Tout le monde voit à travers de moi et moi, je ne vois à travers personne.
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C'est toujours aux femmes de guérir. Il y a des moments où ma fatigue est si lourde que je doute parfois de pouvoir encore la porter. Tout ce travail à faire, ces batailles à mener, la fatigue à dompter. Je pense à moi, à nous, à mes sœurs, mes amies et nos mères qui ont voulu mourir, essayé de disparaître. Pour les hommes. Pour leur faire plaisir, les délester, les délivrer.
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Nous sommes courageuses, audacieuses, concupiscentes, irrévérencieuses et indépendantes. Nous sommes viriles, nous aussi. Le courage, la vaillance; la force ne leur appartiennent pas.
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C'est peut-être parce que je sais comment disparaître, m'effacer, que les cicatrices son transparentes, qu'on ne me voit pas, ne m'entend pas. Les seules visibles sont sur mon avant-bras. Celles que je me suis faites toute seule. L'automutilation discrédite les cicatrices que les autres ont laissé sur mon corps. En voulant moi-même mourir, je leur ai donné l'argument qu'ils attendaient pour justifier leur violence. Les cicatrices viennent avec plein de secrets qui ne se racontent pas.
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Tu es la mer, la jungle. Un cheval sauvage. Tu es libre. Tu cours, les cheveux fous, les yeux brillants. N'aies pas peur de toi. De tes élans d'appétit, de quêtes inexplicables, de ton passé qui indisposera, incommodera les gens. De tes repères qui ne sont pas les mêmes que ceux des autres. N'aies jamais peur de te lever, de prendre la parole, de t'opposer. Tu as gagné ta place. Tu as le droit d'exister, toi aussi. Tu es ici.
P.145
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Videos de Michelle Lapierre-Dallaire (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Michelle Lapierre-Dallaire
Philippe Fortin-Villeneuve présente «Y avait-il des limites si oui je les ai franchies mais c'était par amour ok» de Michelle Lapierre-Dallaire (La Mèche), finaliste dans les catégories Roman et Découverte des Prix littéraires du Salon du livre du Saguenay–Lac-Saint-Jean 2022.
La cérémonie de remise des Prix littéraires aura lieu lors du Salon du livre, le jeudi 29 septembre dès 19 h, au Centre des congrès du Delta Saguenay. Les 6 lauréat.e.s seront dévoilé.e.s le soir même.
Une production du Salon du livre du Saguenay–Lac-Saint-Jean Réalisation : Marc-André Bernier
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