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Laurence Leduc-Primeau (Autre)
EAN : 9782924898895
128 pages
La Peuplade (18/03/2021)
3.68/5   14 notes
Résumé :
Début 2020, le partenaire de Laurence Leduc-Primeau s’est donné la mort. C’est alors la fin d’une longue conversation. Quelques mois plus tard, l’autrice lui écrit cette lettre dans laquelle elle démêle les enfers, revient sur leurs dernières années, sur le plus horrible comme le plus beau. Aucune réponse, aucune stratégie de survie dans ce texte rédigé au cœur du choc et de la tristesse. Une voix, tout simplement, une voix littéraire qui a fréquenté le mystère de l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Universel, bouleversant, « Lettre à Benjamin » est d'une importance haute de lecture. Un livre qui happe, foudroie mais dont la lumière est-elle, qu'il est une étreinte fusionnelle avec Laurence Leduc-Primeau. Écrire dans cet après, la lettre ultime, départ à jamais pour l'être de sa vie, d'amour et de certitudes voûte lactée. On imagine le crissement du stylo-plume sur le papier à lettres. Les mots qui s'échappent savent l'heure exutoire et abandon. Elle assigne ce qui fût, vacille encore et retient, majestueuse, les chuchotements de la nuit noire.
« J'ai eu cette idée de t'écrire une lettre_ tant qu'à te parler à longueur de journée. Une lettre qui ira_ je ne sais pas, on verra.
Tout est encore vif, début 2020, c'est bien trop tôt encore pour que ce manque se métamorphose en mystère. Partenaire, compagnon, homme des jours, alter-égo, le néant à fleur de peau, les cris dans les couloirs des angoisses, l'abîme et ses griffes. L'homme n'est plus : suicidé. Malade, dans ce tourbillon d'un mal-être, un funambule en déséquilibre, vertiges et souffrances. Mourir, ne plus savoir vivre.
« le dernier livre que je t'ai donné est « Pas dans le cul aujourd'hui » de Jana Cerná. Une lettre. Je ne sais pas si tu l'as lu. Je pense que tu as commencé. le titre te faisait peur. Je trouvais sweet que ça soit une lettre. Les morts n'ont pas droit à la parole. Il y a dans ce livre-là une idée haute, absolue de l'amour. »
Laurence Leduc-Primeau avance, mots sur les maux, rappels et corde à noeuds. L'exutoire n'est pas pour elle. Il n'y a pas non plus de pathos. « Lettre à Benjamin » est le glas qui délivre une conversation qui ne peut vaincre seule la finitude.
« Tu sais, toi, ce que la lumière peut cacher. » « Et toi, comment tu vas ? T'es-tu fais des amis ? Cuisines-tu encore autant qu'avant ? »
Apprendre à revivre, et seule, broyée de solitude et de culpabilité.
« Apprendre, genre, à aimer le désert en feu. »
La lettre est rédemption, prière, le trou noir, l'amour au fond du bois de la belle intimité. Il y a la percée du jour, les bruissements du pavlovien. Ne serait-ce que les battements de son propre coeur, celui d'elle. Ailes de colombe.
Benjamin, le monde, la vie, le bruit de la chaise que l'on recule pour le passage inaltérable de l'impensable. Cette lettre est un bleuet, l'ode au sacré de l'autre, papillon de nuit. le macrocosme filigrane. Résurgence, interlude, cri dans la nuit noire. La mort après son premier jour. le plein de ce cruel, bête immonde.
« Mes choses sont teintées de toi. »
« Lettre à Benjamin » n'aura pas le retour à l'expéditeur. C'est une lettre adressée à l'homme-fée, suicidé, car trop malade. Un manège arrêté malgré le rire de l'enfant. « Lettre à Benjamin » est immanence. « L'amour sera toujours plus fort que la mort. » Publié par les majeures Éditions La Peuplade.

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Ne pas effacer l'absence dire la folie le manque cruel brutal l'impossibilité de percevoir la raison échouée sensible tortueux perdre en décloisonnant l'amour face trahison
Le drame grignote les lieux, le rose de la bibliothèque s'invente pansement temporaire
Où se trouve l'amour quand la mort choisie ? La réponse aux astres le ventre d'attente se plie et l'injonction bien être valse au vent la douleur finalement cicatrisera dans les doigts.
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Benjamin s'est suicidé.
Quelques mois après le drame, Laurence, sa compagne, lui écrit cette lettre que nous avons en main. Pour lui dire le manque de lui, le vide laissé, les journées passées, et aussi pour parler de ce qu'était la vie avec lui, les souffrances aussi.

C'était beau, émouvant comme vous pouvez vous en douter. Mais, et la question est toute personnelle, je me suis demandé pourquoi partager quelque chose d'aussi intime. Ce genre de récit me laisse l'impression d'une curiosité mal placée, d'être en trop, entre cette femme qui écrit et le destinataire, Benjamin.
Je peux comprendre aisément le besoin d'écrire mais jusqu'où peut-on partager cela. le « Tu » m'a mise mal à l'aise. Cette proximité m'a paru déplacée. Peut-être aurais-je davantage apprécié si l'autrice avait pris le biais de la fiction pour raconter son histoire.

Mon avis est très subjectif et le sujet du suicide étant un thème sensible pour moi, j'aurais préféré plus de distance. Je retiendrai de cette lettre une déclaration d'amour et de vie.
Lien : https://pagesversicolores.wo..
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Abandonné en cours de lecture mais je le reprendrai c'est certain ! Ce n'est pas un abandon en raison d'ennui ou pat manque d'intérêt. Il s'agit d'une lecture trop difficile pour moi actuellement. Je choisirai un meilleur moment pour me plonger dans cette oeuvre.
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critiques presse (1)
LaPresse
22 mars 2021
Lettre à Benjamin est un objet littéraire très personnel, à la fois introspectif et brutal, où Laurence Leduc-Primeau couche sur le papier ce qui se meut dans l'ombre, innommé et innommable.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Malgré la douleur, l’idée de t’effacer me rend malade. Et on oublie si on n’active pas constamment les chemins de la mémoire. J’ai l’impression, en parlant du difficile, de te trahir, de nous trahir. Comme si je rendais toute cette histoire confuse, tordue, compliquée. Il faut croire que j’ai besoin d’aller jouer par là, voir ce que ça peut m’apprendre.
Pourquoi est-ce que je n’ai pas parlé plus de ce qui t’arrivait, pendant que ça se passait?
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À ta veillée funèbre, on m’a donné une orchidée. Ma première pensée : quel geste étrange, comment quelqu’un peut s’attendre à ce que je garde vivant un autre être vivant – je ne suis, de toute évidence, pas qualifiée. Comment gérer ce stress supplémentaire ? Malgré que le geste m’ait touchée, c’était surtout un poids. La fleur a passé un moment dans notre cuisine avant d’atterrir à l’atelier. Aujourd’hui, elle a une drôle de forme. Elle a poussé comme un grand fouet incertain – mais elle vit encore. Il y a même des petites tiges qui poussent là où ça semblait mort il y a quelques semaines. Je la regarde pendant que j’écris cela : deux fleurs blanches qui ont, contre toute attente, survécu.
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Une présence à la fois lourde et immatérielle, pourtant si palpable, attachée à la base de ma colonne, au sacrum, un cancer, tiens, que j’essaie de garder sous contrôle. Est/ce que ça ressemble à ça, les résidus de l’absence ?
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Ça me fait câlissement chier que tout le monde, individuellement, se dédouane des problèmes des autres et que la société, dans son ensemble, considère que l’explication principale à la souffrance des individus se trouve à l’intérieur d’eux – non pas à l’extérieur. Combien il faudra sacrifier de gens trop intelligents et trop sensibles avant de saisir vraiment l’ampleur de ce que ça veut dire ?
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Comment réconcilier l’idée que tu m’aimais, que tu aimais notre histoire, notre vie, avec le fait que tu t’es tué ?
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