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EAN : 9782896983834
566 pages
Le Quartanier (09/06/2018)
4.01/5   416 notes
Résumé :

Nous sommes à Montréal au début de l’hiver 2002. Le narrateur n’a pas vingt ans. Il aime Clive Barker et Lovecraft, le métal, les comic books et les romans de science-fiction des années soixante et soixante-dix que lui prête son père.

Étudiant en graphisme, il dessine depuis toujours et veut devenir bédéiste et illustrateur, comme ses idoles Moebius et Tibor Csernus. Mais depuis des mois, il évite ses amis, ment, s’endette, aspiré dans une sp... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (56) Voir plus Ajouter une critique
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“Le clignotement des écrans lumineux, les fruits multicolores qui tournoient et le tic-tac des crédits qui s'accumulent à mesure que se succèdent les combinaisons gagnantes”, c'est l'univers du protagoniste de ce roman noir qui nous vient du Québec. Joueur compulsif, qui joue dés qu'il a de l'argent, angoisse quand il n'en a plus, empêtré dans un amalgame de dettes, promesses et mensonges, ce garçon qui n'a même pas vingt ans, étudiant en graphisme, est pris dans le maelström d'un problème qui le dépasse. Se retrouvant dans “la marde”, il est obligé d'accepter un job de plongeur dans un restaurant en vogue de Montréal. Ce nouveau maelström, celui de l'univers de la restauration va l'éloigner temporairement de sa lutte avec les démons du jeu, lui donnant l'impression de reprendre le contrôle de sa vie, mais,.....
“J'avais l'impression d'être entré dans une longue nuit hallucinée, de vivre dans une temporalité fiévreuse, tour à tour dilatée ou compressée.”........

L'auteur sait de quoi il parle puisqu'il raconte son propre vécu. Une plongée dans le monde de la restauration, doublée de la frénésie du jeu et du passage à l'âge adulte arrosé copieusement d'alcool et autres matières illicites nous donnent un roman aussi bien sombre que lumineux. Bien que la trame n'ait rien de particulier, la prose fluide, riche en descriptions et portraits détaillés, le rythme trépidant sur fond de musique métal et les personnages haut en couleur nous accrochent dés les premières pages. Ça se lit comme un thriller et on quitte à regret ce joueur/ plongeur, qui a toujours un bouquin de science fiction dans la poche arrière de son pantalon.
Et pis, et pis, une crisse de belle langue ce québécois et décapante cette couverture gothique man !
Enwèye, faut le lire ce tabarnac de bouquin ! C'est l'fun !

« The other side of the platinum door; another day in quicksand; still feel close to nowhere; I hope this is the right way. »
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Très , sinon hyper réaliste. C'est décapant pour le portrait qu'on nous fait des cuisines de restaurant, du mouvement de personnel, des ego des chefs, de ce travail harassant . Un portrait qui n'est pas qu'en couleur, loin de là. C'est aussi un livre sur l'addiction et la quête de rédemption. Malgré le réalisme de l'écriture et la justesse du ton et du propos, je n'ai pas vraiment adhéré. Je n'ai éprouvé aucune sympathie pour le personnage principal. Rien. Zéro émotion. Je ne me suis pas senti interpellé du tout. Pourtant, l'auteur, Stéphane Larue, est un observateur très fin de l'urbain, de ses moeurs et de ses démons. Mais sérieusement, malgré tout ce qui arrive au personnage principal, ce fut pour moi, une lecture sans joie. Mais peut-être était-ce le but justement ?
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Poussez pas les chums, y'aura à boire et à manger pour tous au resto La Trattoria de Montréal ! Vous y serez accueillis comme des Kings. Servis comme un pape par Greg le noctambule. Régalés aux Fournaux par Renaud l'arsouille. Bousculés aux cuisines par Bebert à la gouaille bien fournie qui dépote en envoyant valdinguer les casseroles sales et les vannes au plongeur qu'à les pognes dans le bac à jus. Ostie de criss de calisse de tabarnak, faut que ça récure, que ça brille comme un sou. le petit étudiant en graphisme accroc aux vidéopoker va mouiller son maillot. Et après le taf, c'est pas fini.Faut encore lever le coude le reste de la nuit avec tout le gang dans les bars en folies de Montréal...
Stéphane Larue raconte sa véritable plongée dans le monde des cuisines, des machines à sous, de la musique métal et des nuits de folies de Montréal. Ayant fait aussi la plonge il y a des plombes , j'ai retrouvé en live les rushs , l'ambiance bruyante, le bruit des machines, les odeurs de graillon, l'eau crasseuse qui colle à la peau, les sorties after entre potes...Mais ce qui en fait un véritable conteur, c'est sa manière de rendre vivant les personnages qui vous poursuivent encore après avoir refermé son premier roman. Une petite préférence pour le Bebert qui "ressemble à Frank Black qui jouerait Kurtz dans Apocalypse Now, mais aussi un peu bouddha sur le speed. " Pis merci à Bookycooky, la cheffe cuistot de Babelio pour le bon tuyau.
Le plongeur, mon criss, il en brasse à un rythme infernal !

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Chaud devant ! chaud !
C'est le coup de feu, les clients sont présents et dans les cuisines, tous s'activent. Pas de place pour l'improvisation, tout est calibré, tout est millimétré. Ça suinte de partout, des fours chauds qui exhalent de délicieuses odeurs de focaccia, des poêlons où rôtissent des tendres osso-bucco, des verres où se réchauffent des préparations glacées et alcoolisées mais surtout des chemises et autres vêtements de travail. le rythme est dingue, l'ambiance est surchauffée.
C'est dans ce climat infernal que se présente le narrateur. Il a besoin d'un job pour couvrir ses dépenses, ses frais, ses besoins... de l'argent, il lui en faut plus, toujours plus. Il emprunte mais ne rembourse jamais. Il ment à chacun, s'enfonce dans son délire. Il claque tout dans les machines à sous. C'est son addiction, sa malédiction. Il se croit tombé au fond du trou, mais le travail de plongeur qu'on lui propose dans ce grand restaurant montréalais va lui révéler une autre facette de lui-même. Entre espoir et désespoir, le lecteur suit la trajectoire de ce jeune étudiant en graphisme, fan de musique (metal) et lecteur assidu.

Jamais, je n'ai ressenti une telle intensité de ruche bourdonnante. Stéphane Larue décrit, avec forces exemples, les multiples tâches qui incombent au personnel de cuisine. Tout y est décortiqué avec précision. Une avalanche de mots submerge le lecteur et le noie dans le travail à accomplir et le tout à un rythme hallucinant. Et quand le coup de feu s'apaise et s'éteint, quand la nuit est bien présente ou que l'aube pointe déjà, l'auteur nous entraine cette fois dans les bars où la bière coule à flot pour soulager l'âme et le corps meurtris par ces heures d'activité intense.
Mais ce n'est pas tout ! L'addiction au jeu y est également décrite de manière très physique, presque fiévreuse, ainsi que la musique metal qui entre en résonance avec le corps. Brrrr, que des décharges d'adrénaline !

Il y a du Zola dans ces descriptions. On y retrouve les ambiances de Germinal ou de l'Assommoir. L'écriture est riche, le rythme intense. La play-liste metal est fournie et les références littéraires bien présentes.
Un premier roman réussi pour cet auteur, et quelle claque !


Ce jeune auteur est canadien, québécois plus précisément. le roman est donc truffé d'expressions typiques du langage de nos cousins d'outre-atlantique, ce qui le rend encore plus réaliste. C'est son premier roman et la restauration il connaît très bien puisque c'est dans ce domaine qu'il travaille. Et j'avoue que la plongée dans les coulisses d'un restaurant est remarquablement décrite. Malgré tout, je lui souhaite d'autres succès littéraires pour le sortir de cet « enfer ».
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Le pari était audacieux : 600 pages à raconter les déboires d'un narrateur paumé dans sa vie, entre son travail dans un restaurant chic à Montréal dans les années 2000, ses beuveries avec ses collègues et ses problèmes de jeu. Et… on ne s'ennuie pas une seule ligne. La lecture coule toute seule, la plume est très fluide, ni simpliste ni ronflante. J'ai souvent des difficultés avec la narration à la première personne, mais ici, le choix me semble judicieux et parfaitement adapté à l'histoire – peut-être parce que le narrateur a quinze ans de recul sur les événements qu'il raconte, qu'il n'entretient aucune illusion sur son état d'esprit de l'époque et qu'il brosse un autoportrait dénué de toute complaisance. On n'éprouve pas tant d'empathie envers lui, plutôt un mélange de pitié et d'exaspération à le voir s'enfoncer et mentir à son entourage sans admettre qu'il a besoin d'aide. Plutôt que l'action elle-même, il me semble que c'est là que se crée la tension dégagée par le récit. L'exercice était difficile et le résultat habile.
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critiques presse (1)
LeMonde
01 avril 2019
L’écrivain emmène le lecteur dans les bas quartiers de la métropole québécoise comme Zola nous faisait descendre à la mine. Rinçant.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (40) Voir plus Ajouter une citation
Des mains marquées par vingt ans de cuisine, par les brûlures quotidiennes, le couteau à coquillage qui glisse et se plante dans la paume, les mauvais coups de lame qui retranchent les bouts de doigt, par les milliers de shifts passés à écosser, éplucher, émincer, touiller, éviscérer, désosser, hacher, par les manipulations répétitives et interminables des aliments crus ou en train de cuire, par l’infinie succession des poêlons, par le récurage des comptoirs en stainless et des ronds de poêle en fonte à l’aide de laines d’acier et de dégraisseurs aussi abrasifs que du solvant.
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Bébert avait un visage rond et des joues charnues de bambin, mais on n'aurait pas osé les lui pincer. Son menton se perdait dans sa gorge large. Il lui manquait une dent et il remplissait sa veste de cuisinier de sa carrure trapue mais solide. Une bedaine commençait à lui pousser. Ses manches retroussées laissaient voir sur ses avant-bras épais deux ou trois tatouages inachevés. Il n'avait pas de toque comme les autres cuisiniers, il portait une casquette des Indians de Cleveland sur ses cheveux rasés à trois. Son pantalon était trop large pour lui, comme celui d'un rappeur. Il devait avoir vingt-quatre ou vingt-cinq ans à l'époque, pas plus, mais il me donnait l'impression d'être plus vieux que cela.
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J'ai voulu me commander un autre verre, mais je me suis rappelé que je n'avais plus un clou. J'ai regardé autour de moi. Depuis mon brouillard, j'observais un à un les visages fendus de sourires, ces gens beaux sur lesquels une belle étoile brillait sûrement. J'étais redevenu un ti-cul cassé qui lave de la vaisselle.
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- Perds pas le beat, sinon t'es faite. Si ça rushe et que ce n'est pas propre, checke les savons pis le filtre. Rince bien avant d'envoyer le stock dans la machine pis change ton eau souvent. Essaye d'enlever la marde qui tombe dans le dish pit au fur et à mesure, pour ne pas boucher l'évier.
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Le Saint-Laurent était noir et immense en contre-bas et chatoyait de flammes orange frémissantes et de mille lueurs fantastiques. Des décorations de Noël battaient au vent, lugubres, accrochées aux garde-fous du pont de la Concorde. J'étais calme. Je me jetais des regards fuyants dans le rétroviseur, comme pour vérifier que c'était bien moi qui me trouvais sur la banquette arrière. Le taxi roulait, solitaire, ses phares éclairaient la voie d'une lumière blafarde. L'île Notre-Dame se profilait devant. Après avoir quitté le pont, on a roulé sur une route large qui longeait un plan d'eau. À ma gauche, j'ai aperçu les lueurs de la Rive-Sud, qui dansaient dans le brouillard rampant sur le fleuve. Une limousine est passée en sens inverse comme un vaisseau languide et silencieux. Devant, au loin, une forme hérissée, ivoire, illuminait la nuit. Une chaleur apaisante s'est propagée en moi et s'est convertie en cette lente détente qui précède la montée d'adrénaline. Cette sensation ne s'émoussait jamais.
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Le plongeur (Francis Leclerc) - Bande annonce
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