AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782357207806
Editions Hervé Chopin (04/01/2024)
4/5   25 notes
Résumé :
Plus qu'un roman, Théodore est une fresque historique étourdissante, un héros que l'on déteste et que l'on adore... une histoire qu'on ne lâche pas.
Théodore naît en 1871 à Paris, où ses parents meurent tragiquement durant les événements de la Commune. Recueilli par son oncle, capitaine d'industrie à l'ambition dévorante, il n'est pas un enfant comme les autres. Remarquablement intelligent, hypersensible – notamment au froid – virtuose, il est convaincu d'êtr... >Voir plus
Que lire après ThéodoreVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
4

sur 25 notes
5
7 avis
4
7 avis
3
2 avis
2
1 avis
1
0 avis
Voilà un personnage de roman que la Littérature n'est pas prête d'oublier : "Théodore" !
Mais qui es-tu vraiment Théodore Laborie ?
Un demi-Dieu déchu boursoufflé d'immortalité qu'une vieille religion ubuesque aurait oublié sur terre ...
La réincarnation d'un vieux mage arrachée d'une antique hérésie barbare ...
Un diable surgi des enfers que Thiers avait entrouverts pour faire payer à Anselme sa dévotion à l'argent ...
Quoi qu'il en soit, sitôt apparu, Théodore s'est réfugié dans le premier roman de Laurent Laviolette, paru le 4 janvier 2024 aux éditons "Hervé Chopin".
Peut-être est-il venu y chercher l'immortalité que seule la Littérature pouvait lui offrir.
Théodore était orphelin lorsque son oncle Anselme et sa tante Irina l'ont recueilli.
En mai 1871, ses parents avaient été malencontreusement embrochés comme communards par un sabre versaillais.
Théodore est un peu spécial.
Il souffre d'une sévère intolérance au froid.
Mais surtout il possède un don qui lui permet par consentements mutuels de s'emparer de l'âme de ses concitoyens qui, en contrepartie, peuvent vivre éternellement à l'intérieur de son corps.
Étonnant non ?
Ce roman de Laurent Laviolette est étrange, original et atypique.
Il est très bien écrit, d'une manière à la fois stylisée et rapide.
Le récit est captivant.
Il s'écoule fluide et attachant.
Il est construit de manière efficace et élaborée.
Mais est-ce donc un drame ou une comédie ?
Faudra-t-il une éternité pour le percevoir ?
Bizarre !
Déconcertant !
Mais n'est-ce pas déjà une réussite de romancier que de déconcerter ?
Les personnages ont ceci de particulier et de vivant qu'ils sont tous ambivalents.
Théodore est à la fois monstrueux et touchant, et derrière sa stature de roi du fer Anselme cache une silhouette de colosse émotif, enfin Irina saura se montrer aussi impitoyable et accusatrice qu'aimante et inspirante.
Aucun des personnages n'a été négligé.
Ils auront tous un rôle à la démesure de leur destin de papier sur lequel l'art et la Littérature font judicieusement arrière-plan.
Que diriez-vous de ne plus vieillir, de ne jamais mourir, d'être imperméable au temps qui passe, sans être seuls puisqu'il sera toujours là ?
Avant toute réponse de votre part, prenez le temps, puisqu'il semble maintenant devoir vous appartenir, de lire ce livre et de bien y réfléchir ...


Commenter  J’apprécie          724
« Que dirais-tu de ne plus vieillir, de ne jamais mourir, d'être imperméable au temps qui passe, sans être seule puisque je serai toujours là ? » ● Théodore (qui signifie « don de Dieu » en grec) naît en 1871 pendant la Commune. Ses deux parents sont assassinés lors des émeutes et Théodore est recueilli, encore bébé, par son oncle Anselme, un capitaine d'industrie à l'entreprise florissante, et sa tante Irina, d'origine russe. Théodore est un enfant particulier, handicapé par une neuropathie qui le rend hypersensible au froid, surdoué notamment dans le domaine de la musique, mais aussi obnubilé par l'éternité et la question des âmes. ● C'est un roman très original qui ne peut laisser indifférent. Il m'a bien sûr rappelé le mythe de Faust mais aussi ce magnifique livre de Simone de Beauvoir, Tous les hommes sont mortels (1946). ● Je ne veux pas trop en dire pour ne pas déflorer l'intrigue, mais j'ai beaucoup aimé ce roman qui se distingue de la production habituelle, malgré des dialogues qui ne sonnent pas toujours juste, des problèmes orthographiques et des fâcheries avec la conjugaison du subjonctif (mais où sont passés les correcteurs ?). ● Je me suis laissé emporter par ce récit très romanesque qui se double d'une fresque historique et que je recommande. Merci à Lalitote de me l'avoir fait connaître grâce à son billet.
Commenter  J’apprécie          612
Que dirais-tu de ne plus vieillir, de ne jamais mourir, d'être imperméable au temps qui passe, sans être seule puisque je serai toujours là ?

Si Théodore s'adresse ainsi à sa mère adoptive, c'est parce qu'il se sent investi de pouvoirs surnaturels, héritier d'un don divin. L'orphelin né pendant la a Commune de Paris, a perdu tragiquement ses parents. Accueilli chez son oncle, qui a pour lui des ambitions loin des aspirations artistiques de l'enfant, il développe des dons exceptionnels, assortis d'un ego quelque peu boursoufflé. Mais cette mégalomanie est peut-être justifiée lorsqu'on a le pouvoir de se saisir des âmes de ceux que l'on aime pour les conserver en soi indéfiniment !

Même si le diable n'est jamais nommé et qu'aucun pacte n'ait été signé, on côtoie les feux de l'enfer, avec cette déclinaison du mythe de Faust.

Cette fresque qui traverse le vingtième siècle et ses tourments est un récit de facture classique, qui aurait pu être écrit à n'importe quelle époque du passé. A l'instar des victimes de Théodore, on est captif de ce héros et de ses frasques.

279 pages Hervé Chopin 4 janvier 2024
Lien : https://kittylamouette.blogs..
Commenter  J’apprécie          440
Tout d'abord avant de débuter cette chronique, un grand merci à toute l'équipe Babelio pour cette nouvelle masse critique. Merci également aux éditions Hervé Chopin pour l'envoi de ce livre.

Passionnante, cette lecture s'impose dès les premieres pages en nous livrant les clés de l'éternité auprès de Théodore, né sous la commune en 1871, débute alors les prémices d'un chemin intérieur peuplé d'âmes aimées subtilisées.
Une trame surprenante s'érige et éclos alors une certaine beauté aux airs inquiétants, se dégage une atmosphère sensorielle et insolite qui ne manque pas d'éclat.
La musicalité des lignes s'impose auprès des virtuoses, que ce soit Théodore ou Tchaïkovski rencontré dans une propriété; Laurent Laviolette, lui, écrit une oeuvre nous rappelant un des livres de chevet de Bach "Temps et Eternité" et c'est bien une composition littéraire troublante et distinguée qui nous happe et prend corps dans un temps qu'on sait déjà infini, à l'image de Dieu.
Mais qu'est ce que le temps pour qui n'est pas Théodore , si ce n'est de toujours entrevoir une finalité, la mort, déceler la vulnérabilité de tout à chacun et sa propre solitude éphémère sur le seuil vacillant de la vie.
L'immortalité incite t'elle l'audace d'une liberté sans condition, d'être , sans les entraves du matérialisme et de l'arrogance; l'amour et l'art sont-ils alors les seules valeurs essentielles au même titre que l'humanisme une fois délivrés de la peur du non-être ...

"Il faut être toujours ivre, tout est là ; c'est l'unique question. Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve.
Mais de quoi? de vin, de poésie, ou de vertu à votre guise, mais enivrez-vous!
Et si quelquefois, sur les marches d'un palais, sur l'herbe verte d'un fossé, vous vous réveillez, l'ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l'étoile, à l'oiseau, à l'horloge; à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est. Et le vent, la vague, l'étoile, l'oiseau, l'horloge, vous répondront, il est l'heure de s'enivrer ; pour ne pas être les esclaves martyrisés du temps, enivrez-vous, enivrez-vous sans cesse de vin, de poésie, de vertu, à votre guise." [ Baudelaire]

Hymne incontestable à l'art, le mécène Théodore, alors trentenaire éternel , ne vit que dans une dimension se voulant civilisationnelle, cherchant à atteindre le perfectionnement de l'humain, la permanence des âmes au travers des oeuvres et de l'exaltation perçues comme capitales voire vitales. "Théodore" convoque Charles Péguy, Charlotte Salomon et soulève au travers des grandes figures de l'histoire la seule liberté existant lors des deux guerres mondiales, à savoir, lutter contre l'asservissement et les injonctions par le seul art qui nous est donné de magnifier: être soi, se confondre dans la munificence de l'esprit, la libéralité ; contrer le paralogisme tristement répétitif dans l'ascendance des hommes composés d'une proportion à l'oubli d'une imperméabilité irréfutable.

Nous vivons cette fresque historique tel un immortel enfermé avec l'âme de Théodore de 1871 aux années 1990 et sous ses airs Faustien et ses clins d'oeil à Dorian Gray, le roman "Théodore " aurait pu être casse gueule, il n'en est rien. Il est art, érudition , philosophie, liberté, un écho intemporel et sans époque qui donne la part belle à la création et à notre condition humaine.

Et vous, êtes vous prêts pour traverser les époques avec Théodore, que diriez-vous de l'éternité ?

Un premier roman ébouriffant, un coup de coeur total
Commenter  J’apprécie          150
« Théodore » est un de mes coups de coeur de ce début d'année. Porté par un personnage complètement singulier, ce roman transporte le lecteur entre la Commune et les années 90. Cette fresque historique ne vous laissera certainement pas indifférent…

Tout commence en 1871, à Paris, lors de la naissance dudit Théodore. Alors que ses parents sont tués lors des émeutes, il est recueilli par son oncle maternel Anselme et son épouse d'origine russe, Irina. Mais Théodore n'est vraiment pas un enfant comme les autres : souffrant d'une pathologie le rendant hypersensible au froid, il développe des dons très forts en matière de musique notamment et est obnubilé par les questions d'éternité et d'âme.

Au sujet de l'histoire, j'en resterai là pour laisser une bonne part de mystères…

Ce roman est envoûtant et captivant dès les premières pages. Rappelant le mythe de Faust mais aussi le livre « le portrait de Dorian Grey » d'Oscar Wilde, on traverse le XXème siècle et ses nombreux tourments aux côtés de ce personnage de Théodore, si ambivalent.

Il est parfois attachant mais devient de plus en plus insupportable par les actes posés, on ne peut s'arrêter de tourner les pages afin de découvrir quel destin connaîtra Théodore. La plume emprisonne le lecteur comme les âmes par Théodore.

Cette histoire inclassable a le don certain d'attractivité. J'ai été épatée par les très nombreuses qualités de ce premier livre de Laurent Laviolette. Ce dernier a placé la barre très haut avec cette oeuvre que je vous conseille très vivement!
Lien : https://www.musemaniasbooks...
Commenter  J’apprécie          270

Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
- Attendez ..., reprit Eugène, faites dire à monsieur Laborie que j'ai été témoin d'un drame qui vient de frapper sa soeur cadette Louise et son époux Constantin, boulevard de Ménilmontant ...
Commenter  J’apprécie          221
L'ivresse, c'est une porte qui ouvre sur l'infini, sur la liberté, une rébellion contre l'injonction que l'on se donne à rester prisonnier de ses regrets, de sa condition de mourant. L’ivresse, c'est escroquer le temps en lui volant un peu de présent.
Commenter  J’apprécie          110
"Tout grand peintre naît disciple, fait des œuvres influencées et les détruit en lui-même, pour arriver à faire ses propres œuvres". (André Malraux, "La métamorphose des Dieux").
Commenter  J’apprécie          50
Les domestiques eux-mêmes le surnommaient le « malbâti ». De surcroit, sa neuropathie l’amenait à adopter un algorithme vestimentaire souvent en décalage avec les saisons, les codes de la société bourgeoise à laquelle il appartenait.
Commenter  J’apprécie          00
[...] utilisez votre art plutôt qu'une arme pour résister, refuser l'ordre établi, désobéir, vous insurger, manifester votre opposition au viol de votre âme.
Commenter  J’apprécie          00

Videos de Laurent Laviolette (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Laurent Laviolette
3 questions posées à Laurent Laviolette sur son premier roman "Théodore".
autres livres classés : faustVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus

Autres livres de Laurent Laviolette (1) Voir plus

Lecteurs (55) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

Françoise Sagan : "Le miroir ***"

brisé
fendu
égaré
perdu

20 questions
3670 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..