La ballade de Lila K

J'espère que beaucoup d'autres lecteurs auront la chance d'avoir l'histoire de Lila entre leurs mains.
Dans un futur très proche, je dirai même en cours de construction, Lila nous raconte le quotidien des générations futures. Acquiesçant aux discours sécuritaires, aux privations des libertés les plus fondamentales, à la surveillance à outrance, les individus tout au long de leur vie sous la coupe de l'Etat qui maîtrise absolument tout. Flippant...

Au milieu de tout ça Lila.

Elle rejoint les héroïnes au passé douloureux, à l'avenir incertain, à une rage de vivre inhabituelle: Evy (V pour Vendetta), Lisbeth (Millenium), Sarah (The Crow), et les autres....

Une magnifique histoire, des rencontres salvatrices, un avertissement.

Lila m'a fait chavire, le coeur et l'âme, sans parvenir à faire sortir les larmes de mes yeux: verser une larme aurait été un manque de respect.

Comme souvent, j'ai choisi ce livre pour sa quatrième de couverture mais sans lire de critique avant. J'ai donc été assez surprise de comprendre, au bout de quelques pages, que l'histoire se déroule dans le futur. Elle est pourtant tout ce qu'il y a de plus réaliste. On ne ressort pas indemne de la vie de Lila K. Difficile de raconter...c'est poignant et dure mais en même temps il y a beaucoup d'amour et la force du pardon.
"J'oubliais qu'on m'avait confisqué ma maman. J'étais ailleurs, loin du monde, loin de moi. C'est parfois reposant de se perdre de vue."

Au delà de l'histoire de cette petite fille, Blandine le Callet porte un regard très noir sur l'évolution de notre société : le clivage intra-muros/banlieue ("la zone"), la surveillance extrême, la censure, etc. Ce n'est pas très optimiste pour nos enfants...
"Moi aussi, certains jours, j'aimerais que tout s'arrête : l'analyse de mes urines chaque matin au réveil, le passage au scanner chaque fois que je pénètre un bâtiment public, le contrôle de mes achats, les conseils des nutritionnistes, la convocation pour mes premières injections dans le visage, l'émetteur que Fernand me presse de faire implanter derrière mon sternum, et cette caméra qui tourne en permanence derrière le grand miroir."

Ses inventions imaginaires font parfois sourire et adoucissent un peu la dureté de ce récit : le chat arc-en-ciel, le gouvernement qui offre des sex-toys, etc.

Un livre intense et surprenant, si réaliste dans un décor futuriste.

"C'est cela, sans doute, faire son deuil : accepter que le monde continue, inchangé, alors même qu'un être essentiel à sa marche en a été chassé. Accepter que les lignes restent droites et les couleurs intenses. Accepter l'évidence de sa propre survie."
Lien : http://lebacalivres.blogspot..

Lila est brutalement arrachée à sa mère par des hommes en noir et conduite dans ce qui semble être un Centre de rééducation. Commence alors un étrange apprentissage où, au gré de ses rencontres, en particulier avec ses différents éducateurs, l'on découvre progressivement un monde futuriste ultra sécurisé et ultra normé où les livres sont considérés comme dangereux, et qui rappelle évidement, entre autres, la vision d'Orwell et son "1984". Lila K (nom qu'elle s'est elle-même choisi) en grandissant n'aura qu'une obsession et une seule quête : retrouver sa mère.
Après "Une Pièce Montée" (chronique caustique d'un mariage adaptée au cinéma et hautement recommandable !), Blandine le Callet surprend avec ce récit d'anticipation extrêmement très bien mené et intrigant, absolument impossible à lâcher et passionnant de bout en bout. Avec pour toile de fond ce futur aseptisé vers lequel on risque fort de foncer tout droit si on n'y prend pas garde, elle raconte surtout la force de la relation entre une petite fille et sa mère, elle parle de résilience et d'amour. A lire !!
Lien : http://anyuka.canalblog.com/..

Wouahhhh ce livre ! J'ai adoré ! Lila m'a happée en contant son histoire. Emouvant, fascinant ...je ne pensais qu'à elle, je voulais savoir, pourquoi, comment, où, quand, et toutes ces questions m'ont hantée de la même manière que Lila en était imprégnée.
MA Lila K. quelle héroïne avec son coeur plein d'amour ! Quelle fin, inattendue et pourtant si logique dans cette vie réglée comme un métronome. Je n'osais pas tourner la dernière page pour ne pas la quitter.
J'ai dévoré ce livre. de mon point de vue, je l'ai largement préféré à 1984 de G. Orwell, mais il s'agit d'une simple question de goût et je ne souhaite rallier personne à ma cause.
Je vous le conseille vivement et même plus encore !!

Très bon petit livre d'anticipation dans lequel l'héroine doit se reconstruire après une 'petite enfance très traumatisante dans une société où le principe de précaution a gagné, où les bien-pensants, les conformistes, l'élite, s'isolent dans une société hygiènistes.
J'ai vu ca et là, y compris en quatrième de couverture, des allusions à des politiques ayant existées récemment.
Ce n'est pas, de mon point de vue ce qui fait la qualité de ce livre.
Le trait manque de finesse pour des situations que beaucoup d'auteurs du 19 eme ont su autrement mettre en scène sans le vernis politique totalitaire.
Non, j'ai beaucoup plus apprécié l'amour aveugle d'une fille pour sa mère, moteur exceptionnel d'une reconstruction soutenue par un professeur-père et un patron qui ont en commun leur non-conformisme. et leur humanité... Toujours caricatural, mais si agréable: les coincés bien obtus, les intelligents parfaitement parfaits.
Un bon moment de lecture.

Ça vous est déjà arrivé d'imaginer une connexion entre deux romans ? Imaginer une rencontre entre deux personnages ?
Eh bien je vous propose un pont entre Lila K et Chien 51 de Laurent Gaudé. Les fêlures de la première partie de leurs vies ont des similitudes. Ils parviennent à rester eux-mêmes malgré la noirceur de l'avenir impitoyable dans lequel ils évoluent. Et j'aimerais aussi provoquer une rencontre entre Lila et Liv Maria de Julia Kerninon. Elles pourraient parler de liberté, des choix amoureux et de l'amour filial.
La balade de Lila est une sacrée épopée. C'est un roman d'apprentissage et de science-fiction. Un hymne à la littérature contre l'obscurantisme. Une déclaration d'amour à l'amour entre une mère et sa fille. le tout servi par un scénario qui vous donne envie de tourner les pages inlassablement, allez une dernière pour lever un peu plus le voile et comprendre enfin ce puzzle étonnant. Lila est fragile, touchante, délicate, patiente, persévérante, incroyablement belle. le monde autour tente de la modeler pour gommer les aspérités, mais elle a compris que ses différences, ses blessures étaient sa plus grande force. le monde ultra normé est-il une prison ou un refuge ? le silence est-il synonyme d'apaisement ou de mensonge ?
Je salue aussi le chat inventé par l'auteur : je n'en dis pas plus, mais on a envie d'en croiser un.
Alors, faut-il le lire ? Vous l'aurez compris : très beau roman de science-fiction avec un magnifique personnage féminin. Je ne sombre pas dans du féminisme intégriste, mais il est vrai que la science-fiction a souvent (au siècle dernier surtout) relégué les femmes au rang de rôle secondaire. Là je mettrais bien Lila finaliste voire lauréate du Grand Prix de l'héroïne Madame Figaro.

Décidément, on ne nait pas tous égaux… Certaines personnes ont des destinées qui ne les épargnent guère. Lila K nous relate son existence en utilisant le JE. On vit avec elle tous ses moments de doutes, ses angoisses mais aussi ses petits bonheurs qu'elle s'autorise ou pas, ses colères haineuses et ses apathies ténébreuses! Enfant, elle vit un traumatisme lié à sa séparation violente d'avec sa mère lorsque des policiers embarquent sans ménagement sa maman et qu'elle est conduite dans un établissement de tutelle, entre soins et emprisonnement. Commence alors sa quête, celle de retrouver sa mère quoi qu'il lui en coûte. Cela pourrait s'être passé il y a des décennies, mais non, l'auteure, Blandine le CALLET choisit de se projeter dans les années 2100 dont les us et coutumes nous déroutent, mais résonnent étrangement et nous renvoient au présent… La censure, une politique sécuritaire, une surveillance à outrance, un ordre établi, le numérique. Une étonnante société dont l'héroïne se joue mais s'y perd aussi. Un récit d'une grande humanité, sensible qui interroge les libertés individuelles et les relations à l'autre. Je n'oublie pas la qualité de la plume. Un petit bijou.

Le lieu ? Paris, la Zone. Intra muros - extra muros. le temps ? 22e siècle, 22e monde.
Ce monde ? La sécurité. La sécurité qui de fait exclut celles et ceux qui n'ont pas droit de cité.
Lila K c'est l'enfant qui n'a plus de mémoire. « Delete », effacée, censurée.
L'enfant trouvée, l'enfant sauvée par la cité. Lila K.
Alors elle fera le choix de retrouver sa mémoire, son histoire, et échappera à la sécurité pour pouvoir exister. C'est par l'écrit, les livres qu'elle y parviendra. Au delà des murs de la Cité.
La cité numérise, scanne, coupe, tranche, nettoie, déforme, transforme livres, et journaux.
Elle enferme les livres après les voir digérés.
Sécurisation des informations et donc des esprits.
C'est un regard d'aujourd'hui sur un monde que certains nous promettent pour demain.
Un lieu où certains au nom de tous feront le tri entre ce qui peut rester, ce qui se doit d'être conservé..
Le tri. Entre ce et ceux qui peuvent résider ou à jamais s'effacer.
Ce roman a obtenu le prix du Livre numérique..Petit post-scriptum à nos pensées ?
Blandine le Callet anticipe- t- elle vraiment ?
Lorsqu'on songe qu' « à la rentrée 2014 les écoles élémentaires de 45 états américains ne seront plus obligées d'enseigner l'écriture cursive aux élèves », que « la maîtrise des lettres bouclées a disparu des objectifs communs d'apprentissage », qu' "au collège les élèves sont tenus de maîtriser l'écriture au clavier et l'utilisation d'Internet, mais restent dispensés de savoir tenir un crayon.. ».( source : Fabien Trécourt- l'écriture va-t-elle bientôt perdre la main-mai 2013 ). On se demande si le temps n'est pas entrain de nous emballer. Peut être par mesure de sécurité ?
La ballade de Lila k, une cavale vers la liberté.

Astrid SHRIQUI GARAIN

Quelle découverte ! La ballade de Lila K, qui ne m'attirait pas spécialement au départ, m'a finalement régalée ! Un roman se science-fiction qui traite de l'identité, des livres et de manipulation.

Nous sommes environ dans les années 2100 lorsqu'une fillette est arrachée à sa mère par des hommes cagoulés. A partir de là, elle est placée dans un foyer dans lequel elle est surveillée par des caméras à longueur de temps (pour sa protection, argumentent-ils). Lila va y passer 14 ans, jusqu'à sa majorité, avec une seule obsession en tête : retrouver sa mère. Pendant ces années, elle est isolée des autres car elle ne supporte aucun contact physique et a beaucoup de difficultés à se socialiser. Les seules personnes qu'elle côtoie son ses éducateurs, qui vont chacun à leur manière l'aider à se construire.
Lorsque Lila K réussit enfin à sortir de ce foyer, elle est toujours animée par la même volonté, retrouver sa mère qui, elle en est certaine, l'aimait profondément, et cela malgré les multiples fractures et cicatrices que l'on a retrouvées sur l'enfant au moment de l'arrestation de sa mère.

Je vous conseille vivement la lecture de ce roman très rapide à lire, qui vous emportera dans un autre univers où les autorités et les caméras sont surpuissants, où l'information est intégralement contrôlée et, enfin, où les livres sont considérés comme des objets physiquement dangereux, décrits un peu à la manière de la nicotine.

Je ne me souviens plus des raisons qui m'ont poussé à cocher La Ballade de Lila K dans ma PAL, en cet fin d'été 2010. Probablement, et comme souvent, j'ai été accroché par la quatrième de couverture. Il y avait du mystère dans ce résumé : une enfant enlevée à sa mère par des hommes en noir pour être élevée dans un Centre et qui cherchera à retrouver celle à qui elle a été arrachée. C'est racoleur !

A la lecture, il n'en est rien. Ce n'est pas l'univers voulu comme autoritaire, pas assez approfondi et qui ne sert que de décor de fond, qui mène ce livre. J'avoue ne pas comprendre comment certains d'entre nous y ont trouvé quelque chose d'Orwellien. On est loin de 1984, en écriture comme en récit. Rien de sombre, d'étouffant. J'ai trouvé que l'auteure, Blandine le Callet, flirtait plutôt avec le Meilleur des mondes d'Huxley. Mais la ressemblance s'arrête là.

Je ne considère pas ce roman comme une analyse inquiétante d'une intrusion autoritaire d'un gouvernement dans la société. Oui, il y a des caméras qui vous surveillent même chez vous. Oui, il y a de la censure. Oui, cette autorité promeut une société parfaite et saine qu'il oppose à la Zone, aire de misère et de décadence. Mais ce décor, ce contexte est tellement peu employé par l'auteure, que cela ne marque pas.

En fait, ce que j'ai lu c'est un roman d'apprentissage. En ce point, je rejoins la quatrième de couverture. C'est la reconstruction d'une petite fille arrachée à la misère pour devenir une femme adulte, cultivée et autonome, et qui va essayer de comprendre celle qui fut sa mère. C'est un roman sur la recherche de la vérité et sur le pardon. Cette histoire n'a donc rien de fictionnelle. Cela peut être la vie actuelle. Celle de la déchéance dans la société parce que le sort s'acharne et qu'il vous faut faire face pour élever et soutenir ceux qui comptent pour vous.

Ainsi, cette lecture a été une déception, ce n'était pas ce que j'attendais. Cela aurait pu ne pas être rédhibitoire à un bon avis si le récit n'avait pas manqué d'approfondissement dans le décor autoritaire. Cela aurait pimenté et dynamisé le roman. Je n'ai donc pas accroché et cette ballade n'a pas été un calvaire mais elle aurait mérité que je ne la fasse pas.