On ne compte pas plus les années de prison effectuées par
Auguste Blanqui pour militantisme politique que les bons mots qui lui sont attribués et qui égrènent cette biographie : « Si l'esclavage n'existe pas en droit, il subsiste en fait », « Il n'y a pas de liberté quand on manque de pain », « Oligarchie des coffres forts », « - Accusé, quel est votre métier ? – Prolétaire », «
Ni Dieu, ni maître » …
Auguste Blanqui date lui-même précisément son opposition au régime politique de son temps : « La Rochelle. 21 sept 1822 : j'avais 17 ans quand j'ai appris à haïr cette société ». Il fait ici référence à l'affaire très médiatique « des quatre sergents de la Rochelle », soldats bonapartistes accusés d'avoir voulu renverser la monarchie rétablie puis guillotinés en place de Grève, le 21 sept 1822.
Républicain, socialiste, anarchiste, chancre de la violence politique et de l'insurrection de classe, sorte de
Louise Michel masculin dans une époque ou la lutte politique était vive, Blanqui concentre tous les superlatifs quant à la constance affichée de ses opinions et de son militantisme.
Au risque même de rebuter, le dessin rugueux, anguleux, sans concessions et fioritures de
Loïc Locatelli, n'accroche pas le lecteur. Les aplats de couleurs y sont globalement sombres et sages. Ce sont la biographie et le découpage qui retiennent l'attention tant le personnage de Blanqui intrigue et questionne. Car les 35 années cumulées passées derrière les barreaux, ne tarissent pas le sujet. Et c'est à ce niveau que je referme le livre sans avoir assouvi ma curiosité aiguisée par le personnage.