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3,63

sur 10597 notes
J'avais entendu beaucoup de critiques controversées sur ce Goncourt, aussi bien que je voulais avoir non seulement ma propre opinion mais ayant déjà beaucoup entendu parler de cet ouvrage avant même que ne lui soit attribué sa distinction, j'avais déjà envie de le lire et voilà qui est chose faite.

Je ne savais pas trop à quoi m'attendre en le commençant si ce n'est que j'aurai à découvrir quelque chose d'inédit, qui ne laisse pas indifférent, qui bouscule nos convictions et surtout qui est en plein dans l'ère du temps. Eh bien, voilà, pour cela, je suis loin d'être déçue car j'ai ressenti tout cela à la fois et même bien plus car cet ouvrage m'a surprises à de nombreuses reprises et est allé au-delà de mes espérances. Certes, j'ai trouvé qu'il y avait un peu trop de protagonistes mais en même temps, dans un Boeing, il est difficile de n'en retenir que deux ou trois mais le lecteur se les remémore rapidement. Que s'est-il réellement passé à bord de ce Boeing Paris-New-York sensé avoir atterri au mois de mars 2021 ? Pourquoi en existe-il une exacte réplique ayant lui aussi atterri mais au mois de juin de la même année et en quoi cela perturbe-t-il les lois de la nature et remet en cause toutes les lois de nos croyances au point que tous les présidents constituent un conseil de défense, font appel à des scientifiques renommés et font intervenir les plus grandes références des diverses religions ? Nous sommes d'accord qu'un avion, Boeing ou pas, effectue des nombreux trajets, souvent les mêmes et que différentes personnes effectuent cde même trajet plusieurs fois, voire même les mêmes personnes de nombreuses fois alors que s'est-il réellement passé cette fois-ci pour que tout ce en quoi l'être humain croit soit subitement remis en question ?

Ils et elles s'appellent Blake (ou Jo), Victor, Lucie, David, Sophia, Johanna, André et j'en passe. Ils n'ont rien en commun si ce n'est d'avoir été à bord de ce long courrier qui va à jamais changer le cours de leur existence et de tous les hommes et femmes croyants ou non mais ayant foi en la vie. Mon premier le Tellier et je n'en suis qu'au commencement ! Une lecture que je vous recommande et qu'en tant que bibliothécaire, je ne manquerai également pas de conseiller à mes lecteurs. Pour une fois qu'un Goncourt et moi faisons bon ménage, je ne vais pas me priver !
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Titillée, bousculée, tourmentée, perdue ! J'ai jubilé tout au long de ce roman hors-normes, digne d'un auteur oulipien, pour lequel les contraintes d'écriture sont monnaie courante. C'est qu'il joue avec nous, Hervé le Tellier, il gratte nos nerfs comme des cordes d'une guitare pour en tirer une mélodie cacophonique du plus haut niveau.

Ca commence doucement : huit personnes ayant pris le Boeing d'Air France le 20 mars 2021 sont décrites une à une. Jusque là, tout va bien, enfin, ça dépend des personnes… Leurs tracas, leurs grands problèmes, leurs satisfactions, tout y passe, avec beaucoup d'humour, de psychologie, un style percutant, une construction originale, avec des va-et-vient de mars à juin et même une mise en abyme.

Et puis, on arrive à l'Anomalie. Et là, c'est la totale. Je ne vous en dirai pas plus, ce serait déflorer tout le plaisir que vous allez prendre à la découverte. Mais je peux vous assurer que j'ai été complètement retournée ! J'ai adoré !
Je me suis posé beaucoup de questions sur moi-même en tout cas. La philosophie, la religion et la science se mélangent au suspens et à la fantaisie.

Je suis contente que les voyages sont déconseillés pour le moment, car j'aurais les pires craintes à prendre l'avion. Jamais je ne voudrais être confrontée à cette anomalie…
Mais quel plaisir de la vivre par procuration !
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Je lis rarement les "prix", à l'exception de ceux décernés par les lycéens, j'ai fait une exception pour celui-ci, parce que faut pas être bornée quand même ! le sujet m'attirait, il me rappelait une nouvelle de Stephen King lue il y a une trentaine d'années : "Les Langoliers" (dans le recueil "Minuit 2"). Il y a effectivement quelques similitudes, notamment le fait qu'on suit une dizaine de personnages très différents les uns des autres, que l'histoire s'articule autour d'un décalage temporel vécu par les passagers d'un avion ou encore qu'un des passagers en question est un tueur.
Mais, j'allais dire hélas, les ressemblances s'arrêtent là. L'aspect fantastique est assez réduit, deux "experts" seront appelés à la rescousse pour expliquer comment un avion ayant décollé de Paris en mars 2021 atterrira en juin de la même année...pour la seconde fois, avec exactement les mêmes passagers à son bord, alors que ceux-ci auront poursuivi leur vie entre-temps. Il va falloir activer le Protocole 42 pour tenter de tirer la situation au clair. le Protocole 42, c'est celui qu'ont élaboré Adrian et Tina, deux jeunes génies scientifiques, 20 ans auparavant, un peu par jeu, pour répondre à toute situation totalement inédite et improbable. Ils ne s'attendaient pas à ce qu'on fasse un jour appel à eux pour le mettre en oeuvre, et c'est pourtant ce qui arrive lorsque cet avion surgit de nulle part après avoir traversé de fortes turbulences.

Chacun des passagers que nous suivrons est raconté dans un style un peu différent suivant qu'il est tueur à gages, architecte, auteur sans grand succès, petite fille ou avocate, entre autres. le titre du roman, "L'anomalie" est celui choisi par Victor Miesel (l'écrivain, vous vous en doutez !) pour son livre au succès fulgurant, publié après son suicide...ou pas !

L'idée est intéressante, et l'écriture souvent agréable, il faut le reconnaître. Mais j'ai ressenti une certaine déception quand j'ai compris vers quoi on se dirigeait. Et certains personnages m'ont agacée, notamment l'écrivain Victor, Lucie, une cinéaste égoïste et prétentieuse, et son amant André, un architecte qui n'a aucune estime de lui et ne se sent pas digne d'elle.
J'ai davantage apprécié Slimboy, chanteur de rap Nigérian qui doit dissimuler ses véritables inclinations, ou David, dont le sort m'a ému, ou encore Sophia, une petite fille de huit ans qui a bien des soucis.
Ce qui m'a vraiment exaspéré, c'est l'explication donnée à l'événement, et la troisième partie, aucune vraisemblance, il y avait pourtant matière à tirer quelque chose de bien plus captivant de cette situation. Je trouve qu'il aurait mieux valu aller carrément dans le fantastique, au lieu de cette solution "bâtarde" un peu en queue de poisson. Certains penseront que je n'ai pas tout compris, je pense que si, mais que l'auteur s'en est tiré par une pirouette facile.
Je n'irai pas jusqu'à dire que je regrette le temps passé sur cette lecture, mais honnêtement je ne crois pas que je m'en souviendrai encore d'ici quelques mois.
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J'ai hésité avant de me lancer dans cette lecture. Un prix Goncourt ! de nombreux avis positifs et négatifs ! Une amie m'a conseillé ce livre sans m'en dire quoi que ce soit...

Et je me suis laissée happée. D'abord on suit un certain nombre de personnages sans rapport les uns avec les autres, à part le fait d'avoir prix un avion entre Paris et New York en mars 2021. Là, semblent s'arrêter les points communs.
Puis tout s'accélère. On comprend ce qui se passe, enfin, on le visualise... Quant au fait de comprendre, c'est inimaginable.
Une histoire de science fiction, de réalité virtuelle ? La politique s'en mêle, la religion également, l'incompréhension a le dessus... Quelle que soit la direction que prennent les explications, la réponse n'est pas à portée de main !
En refermant ce roman, je reste dubitative. Je ne réalise pas vraiment. Ai-je aimé l'histoire ? Y a t il une morale suite à cette éventualité incroyable ? Que dire ?.... La seconde chance, le pouvoir de vivre autrement, de repartir à zéro ? C'est tarabiscoté, c'est alambiqué, c'est complètement tordu.
Et cela a beau être un roman, ce n'est certainement pas un roman comme les autres...
Je décide de ne pas chercher plus loin. C'est un prix Goncourt que j'ai lu, point barre.
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Abandon...
Un fait rare en ce qui me concerne.
Ai-je été victime de la campagne publicitaire autour de ce livre ? Sans doute...
Ai-je été victime de mon attirance pour la science-fiction en général et pour les uchronies, en particulier, sûrement...
Il se trouve que le livre était acheté avant que je ne découvre la relation de l'auteur avec l'oulipo, cher à Perec...

Et même si l'auteur, page 171, fait s'interroger l'écrivain Victor Miesel : " Pourquoi marcher à l'ombre de Perec ? " (ne s'interroge-t-il pas lui même ?), il n'en sort pas.

Un roman que je lis façon "La vie mode d'emploi" de Perec, justement ... que je n'ai pas pu terminer non plus...
"L'anomalie" que je ressens comme "La vie mode d'emploi" à l'horizontale... Et puis cette ambiance à l'américaine... On se croirait dans E.T. quand la machine scientifico-médicale se met en branle.

Il y avait bien longtemps que je n'avais pas acheté un Goncourt à sa sortie... Goncourt, une académie qui depuis la présidence d'Edmonde Charles-Roux à bien du mal à m'attirer...
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On en pense ce que l'on veut , "L'anomalie" est un livre singulier, de part sa construction, ses thèmes et finalement sa conclusion. C'est bien écrit, cela se lit bien. On ne part pas trop mal avec une telle base.

Divisé en trois parties distinctes, j'avoue que la première m'a scotché avec son tableau de personnages aussi hétéroclites que bien amenés par l'auteur :
Un écrivain , une avocate , une petite fille, une metteuse en scène , un musicien, un tueur. Français , Américain , Nigérian...
Si j'ai été moins convaincu par la suite (que mon esprit cartésien en soit excusé), je reconnais à l'auteur un formidable talent pour mener à bien son projet.

Pour autant, j'ai eu un sentiment bizarre dans la dernière partie , non pas un sentiment de dédoublement ahah, mais celui de lire du mauvais Karine Tuil , : Exercice qui consiste à empiler les thèmes sociétaux en les abordant de façon aguichante mais creuse et non fouillé. le poids des religieux, les réseaux , les shows télévisés à la con , le complotisme , la manipulation. En 40 pages aérées...

Dommage , mais fallait bien sortir du cul se sac où l'auteur s'était volontaire fourgué.
Et , selon moi, il y arrive sans trop de dommages dans ce qui , je me répète, est pour moi une prouesse de construction.
Enfin , il y a des passages très drôles, d'un humour très fin , bien plus en tous les cas que dans un livre de Virginie Grimaldi. Ce qui ne gâche rien même si sans vouloir trop trahir l'auteur je ne pense pas que ce soit le but du livre.

Reste pour moi un mystère que d'autres babeliotes m'aideront peut être à lever ? Pourquoi des lieux de naissance différents lors de la deuxième partie dans les interrogatoires ?????
Un lecture dont on se souvient.
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Blake entre ses deux vies. Victor l'écrivain, entre deux désillusions. Lucie entre son film, son fils et un amant envahissant, et ainsi de suite. Chacun des premiers chapitres pourrait être une magistrale ouverture brossant le portrait sur le vif d'un personnage sur le point d'être secoué par un coup de théâtre. Dont on n'a pas le temps de se remettre que le décor change et que c'est reparti pour un tour avec un autre protagoniste, voire même un autre genre littéraire…

Kaléidoscope de destins exécutés d'une plume incisive et malicieuse, formant une fresque très bien sentie de notre époque. Qu'il s'agisse des milieux de l'édition parisiens, des grands travaux des métropoles mondiales, d'un géant de l'industrie pharmaceutique, du milieu de la pop nigériane ou du Massachusetts Institute of Technology, on s'y croirait. La justesse féroce et la finesse avec lesquelles l'auteur campe tout cela sont bluffantes et jubilatoires.

Chaque chapitre se déguste, donc, mais sans traîner non plus puisque nous voilà suspendue à une dizaine de cliffhangers successifs. On n'est pas non plus sans remarquer que tout ce petit monde a en commun d'avoir voyagé à bord du même vol Paris-New York où quelque chose de très intriguant s'est manifestement produit… Attendez de savoir quoi dans la deuxième partie du roman et dites-moi que vous n'avez pas été sidéré.e ! Quelle délectation d'être prise de court par un scénario aussi invraisemblable que plausible où la science tutoie la magie et la littérature la pop culture. Je me suis laissé très volontiers embarquer par l'hypothèse folle imaginée par l'auteur, rien que pour le plaisir d'en explorer les implications vertigineuses dans la troisième partie.

Un ovni littéraire – intelligent, addictif et très divertissant. Disons-le, voilà mon favori de la rentrée littéraire !

PS: j'apprends au moment de poster cette chronique que L'anomalie remporte le prix Goncourt !
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Lire un lauréat du Goncourt, c'est souvent tout au long de la lecture se demander si le prix est mérité. Mais lire un lauréat qui a été très relayé dans les médias, encensé par pas mal de critiques, ça met la barre encore plus haut !

Envisager un début de résumé de l'intrigue, c'est déjà divulgacher toute la première partie du roman qui joue sur le mystère autour d'un certain vol aérien... j'en ai presque déjà trop dit, reportez vous à la plupart des nombreuses critiques si vous voulez comprendre avant mais je ne vous le conseille pas. C'est l'animateur Nagui en quasi face à face (la classe !... Non.) qui m'a révélé le pitch... et en le lisant je me suis dit que quasi toute la première partie perdait de son intérêt... À vous de voir.

Le propos est en tout cas brillant, drôle, l'idée que je vous cache très intéressante et avec de nombreuses implications. La recherche des hypothèses d'explications avec notamment la réunion des différents religieux est diablement (ah, ah!) bien menée. Un Goncourt amplement mérité donc ?

Vous commencez à vous douter qu'il va y avoir un bémol (quelle perspicacité bravo, ou alors peut-être l'oreille musicale)... Un indice qui pourrait mettre la puce à l'oreille est l'appartenance de l'auteur au célèbre Oulipo. Son plaisir est donc totalement dans la contrainte, l'exercice de style, la démonstration brillante. Mais la littérature c'est aussi une histoire, des personnages... et là l'auteur lui même se questionne (parce qu'il y a un livre dans le livre, évidemment ) sur le risque de multiplier ces mêmes personnages... et il est en effet brillant, c'est par là que le bât blesse. Non que la multiplication de personnages ne puisse faire de grands romans. Mais ils donnent tellement l'impression d'être conçus pour répondre aux expérimentations que l'auteur mène avec son hypothèse de départ qu'ils en perdent totalement en épaisseur. Leur statut familial, leur état de santé ou psychologique, chacun incarne un rôle précis qui permettra à l'auteur d'explorer une facette de son idée.

C'est dommage parce qu'on sent pourtant un vrai potentiel pour inventer des personnages aux histoires denses, une vraie plume humaine mais trop mise au service d'un concept. On ne s'ennuie pas, l'intérêt est maintenu tout le long du récit, le sens de la formule est attesté par les nombreuses citations relevées. Un très bon livre donc avec le potentiel sous exploité d'un grand livre. Mais peut-être avons nous fini par devenir trop exigeant avec le Goncourt. Quand je compare avec d'autres millésimes, je reste plutôt séduit, même s'il restera un goût d'inachevé.

Merci en tout cas à tous les partenaires de la lecture commune menée sur ce livre de m'avoir accompagné dans l'aventure !
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Voilà une semaine que j'ai terminé la lecture de cette anomalie. Voilà une semaine que tous les soirs je remets l'écriture de ce billet au lendemain. Je tourne en rond, j'évite de poser le regard sur le livre bien en vue sur le buffet dans la pièce de séjour – il faut que je le rende à la bibliothèque avant la fin de la semaine, je suis donc aussi un peu pressée par le temps, et peut-être que ce n'est pas plus mal… Alors, je m'assieds à ma table, je me relève, envie d'un thé, je reviens, je regarde par la fenêtre, il neige, ah, ne faudrait-il pas déblayer encore le trottoir ?, je me rassois, contemple le téléphone, n'ai-je pas encore une connaissance à appeler ? Je tergiverse, je procrastine … En plus de six ans de présence sur Babelio, c'est la première fois que ça m'arrive, cette absence totale d'envie d'écrire un petit billet, un tout petit billet de rien du tout.

Exercice extrêmement pénible, donc, d'autant plus que la plupart de mes amis virtuels ont apprécié ce prix Goncourt. Il va donc falloir que j'argumente, que je défende mon avis, que je présente des motivations fondées et solides. Car oui, je lâche le morceau : je n'ai pas aimé ce roman.

C'était mon deuxième rendez-vous avec le Tellier romancier. Rendez-vous raté. Complétement raté, même si je dois reconnaitre avoir lu certains passages (trop rares, beaucoup trop rares) avec plaisir, surtout dans la première partie du roman. le reste : beaucoup de répétitions, beaucoup de longueurs sans réel intérêt, comme ce dialogue entre responsables religieux, qui n'apportent vraiment rien au livre. Et à côté de cela des passages bâclés, des personnages qu'on n'entend à peine. Problème de rythme et d'intensité. le dénouement est lui aussi téléphoné et sans aucune originalité.

L'auteur prétend s'amuser, j'en doute. En tout cas, moi, lectrice, je me suis ennuyée. Et pourtant je me suis déjà amusée avec le Tellier – mais il est vrai, jamais à la lecture d'un de ses romans- je me suis déjà tenu le bide à lire ses descriptions déjantées, ses nouvelles rocambolesques et inclassables, à décortiquer ses jeux de mots et contresens élégants. Mais trop peu de tout ceci ici.

Vraiment dommage, d'autant plus que le Tellier avait dans son jeu d'excellents atouts, comme ces personnages avec une gueule, du bagou, une histoire cabossée. Je pense à ce tueur en série, à ce romancier déprimé, ou à ces deux frères attachants, l'un pilote de ligne l'autre oncologue. Ou encore ces mathématiciens qui élaborent le protocole 42 … Mais l'auteur préfère courir derrière son histoire, probablement dépassé par cette pléthore de personnages, peut-être aussi pressé d'arriver à la fin, sans trop d'encombre. le roman en devient léger, très léger et il me reste une désagréable sensation …. de vide.

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C'est vraiment étrange de constater les idées préconçues qu'on se fait dès qu'il s'agit d'aborder un roman ayant été distingué par un prix littéraire fameux, dont la première vague de critique est éminemment élogieuse et dont on entend beaucoup, beaucoup parler.

Ainsi en est-il de "L'anomalie", Goncourt général 2020. Dans le concert de louanges, mon avis va faire figure d'anomalie, c'est certain. J'ai lu avec attention ce roman de la première à la dernière page ; je dis bien "avec attention" car il faut une bonne concentration pour comprendre et rassembler la narration puzzle proposée par Hervé le Tellier. le roman qui débute comme un thriller est voué à se transformer très vite au gré des chapitres courts mettant en scène des personnages d'horizons très divers ayant pour point commun de s'être trouvés réunis à bord d'un avion transatlantique pris dans un orage. Un orage qui aurait engendré une distorsion temporelle, faisant prendre conscience à l'Humanité qu'elle pourrait en réalité n'être qu'un exercice virtuel d'une intelligence supérieure, plus extra-terrestre que spirituelle. le roman devient alors clairement un récit de science-fiction qu'on situe mal entre uchronie et dystopie.

N'ayant ni l'esprit mathématique ni la posture cartésienne, j'ai eu beaucoup de mal dès que l'auteur est sorti du simple descriptif de ses protagonistes à ne pas m'enliser dans des considérations de physique quantique et astro-philosophie. J'ai lu sans bien comprendre, essayant de ne pas trop m'éparpiller. Mon intérêt, hélas, au lieu de se dédoubler à l'instar des personnages du roman a eu tendance à s'amenuiser. Je n'attribue cependant pas une note trop sévère car j'ai reconnu une vrai recherche dans le style et une originalité de sujet à saluer ; mais de là à décrocher le Goncourt, je reste dans le doute. Cherchez l'anomalie...


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