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3,63

sur 10598 notes
Ce livre est l'un que l'on ne présente plus tant on en parle quasi quotidiennement sur les blogs littéraires, dans les magazines, sur les comptes Facebook et Instagram consacrés aux bouquins,… Mais surtout, il a remporté le Prix Goncourt 2020. Curieuse de nature, j'ai donc chercher à en connaître l'histoire et quand j'ai lu son résumé, j'ai été totalement surprise car je trouvais que le pitch ne semblait pas rentrer dans les carcans conventionnels.

Ne voulant plus attendre, je me suis plongée dans ce livre, difficilement classable. Oui, il fait bien partie de la littérature blanche générale mais il y a aussi du fantastique, du philosophique, de l'espionnage, … C'est un mélange savamment dosé qui fait que le lecteur se pose mille et une questions quant à ces passagers d'un vol paris-New York qui devait être ordinaire mais dont le destin fut finalement extraordinaire.

C'est le genre de roman qui soit vous ensorcèlera dès les premiers passages ou qui, hélas, vous laissera de marbre aux premiers mots. J'ai bien apprécié ce récit, assez hors du commun, que l'on découvre au travers d'une pléthore de personnages qui par leurs histoires, somme toute loin d'être ordinaires font de cette dystopie un roman original, inventif mais aussi exigeant.
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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Je ne sais pas comment sont choisis les Goncourt, mais l'un des critères pourrait être: est-ce qu'il divisera les avis?

J'en avais plutôt entendu du bien, même si j'avais aussi entendu, comme tous les Goncourt, qu'il ne méritait pas son prix.
J'avais entendu parler de livre bien écrit, psychologique, qui nous baladait et d'un peu de science-fiction.

Je ne suis pas une pro du livre, je ne travaille pas dans ce milieu et n'ai pas une érudition à ce sujet. Je n'ai pas lu les exercices de style de Queneau, je ne sais pas ce que c'est "oulipien".

J'ai juste pris ce livre comme je l'ai trouvé:
- un roman facile à lire, bien écrit et bien construit, qui multiplie différents styles, dans lequel on ne s'ennuie pas avec une histoire assez originale pour que ça ne ressemble à rien d'autre de ce que j'ai pu lire avant.

Bref, j'ai vraiment bien aimé, et comme tout livre: à vous de vous faire votre avis!
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L'écrivain… et ses doubles. L'Oulipien (beaucoup d'indices dans son texte) Hervé le Tellier s'amuse avec une réalité dont il questionne l'absurdité. du haut de son âge et sans jamais faire le vieux con (quelle culture pop !), il contemple nos vaines existences, en déduit que le bonheur est probablement l'apanage des ignorants.
Les passagers d'un avion ont un point commun qu'on ne révèlera pas et qui m'a rappelé le vertigineux Pasternak dans le film « Les Nouveaux Sauvages ». Et puis se produit l'improbable, ce que les religions ne tolèrent pas, ce que la science n'explique pas, au point de convoquer tous les grands esprits à la table d'un crétin devenu président (passages jouissifs sur Trump et le cirque médiatique américain).
On suit une dizaine de passagers dans leur vie, dans leur vol, vers l'inconnu. le Tellier se glisse dans Leur peau, offrant ainsi son miroir informant. C'est bien lui, l'homme qui s'inquiète de vieillir, peut encore séduire, critique le microcosme littéraire, espère gagner un prix.
C'est un roman intelligent, à tiroirs, qui mérite plusieurs lectures tellement il renferme de richesses. Oh bien-sûr, il y aura bien un peine-à-jouir pour dire que Bernard Werber s'est invité dans la collection blanche. Qu'il aille au diable ! Car l'écriture de le Tellier est maîtrisée, son propos passionnant. Tout sauf une anomalie.
Rien à reprocher donc, sinon l'effet que nous fait une production hollywoodienne (dont il se moque) : virtuose dans l'installation de l'intrigue et un peu moins rythmé dans sa résolution (exemple typique : Men In Black).
Bilan : 🌹🌹
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"Veuillez attacher vos ceintures, nous allons entrer dans une zone de turbulences. ". Ne paniquez pas !
C'est juste que lorsqu'on lit un roman ayant obtenu un prix Goncourt, on s'attend à avoir un coup de coeur pour le livre, pas à un ressenti mitigé.

L'idée de départ est excellente, mais je ne la révélerai pas.
Un vol Paris-New York. Une zone de turbulence . Quelque chose d'inoui va se passer.

Mais il faudra attendre, pour nous lecteurs, la page 138, pour que ça arrive, pour que l'action démarre vraiment. Avant... des passagers trop vite "croqués" dont une avocate, un vieil architecte international épris d'une monteuse de cinéma qui s'en fout, une fillette, un chanteur africain, un tueur à gage, un malade du cancer stade 4, et un écrivain qui permet à le Tellier, une mise en abîme, le livre de son auteur s'appellant L'Anomalie... Il lui fait dire aussi la phrase suivante : " Combien de récits simultanés un lecteur consentirait-il à suivre ? "

Et bien, c'est, entre autre, ce qui pêche dans ce roman, le nombre de personnages ( passagers ou pas) , le survol de leurs caractères qui ne provoque pas autant d'empathie qu'on devrait en ressentir. le Tellier ne sait pas écrire" l'amour." C'est bourgeois, vieux et ennuyeux,
Comme une série télé au casting "idéal" et un peu superficielle ( un méchant/ un homo/ une noire avocate vindicative / un vieux beau, etc) . Ils ne sont pas de" vrais" gens, des gens en chair et en os, mais des "cas", des "exemples", des "prototypes" qui vont servir le propos, la démonstration de l'auteur, comme un exercice de style puisant dans différents styles littéraires. Mais, qu'est ce que le résultat est froid ! le Tellier est un auteur qui ne te prend pas par les tripes...

Le théme est : comment chaque personnage (et la société ) va réagir face à cette "chose inouïe" qui s'est passée ?
Certains vont très bien l'accepter, d'autres seront très malheureux, pour certains se sera une " chance", pour d'autres un renoncement, une tragédie, un sacrifice, certains seront cyniques et sans pitié...

C'est donc à partir de la page 138 ( de mémoire) , que cela devient intéressant , jusqu'ici le Tellier posait les bases. L'action peut ( ENFIN ) commencer . Et avec cet "événement", commence le cirque politique, sécuritaire, religieux , scientifique pour nommer cet événement, lui donner des contours, le gérer au mieux, et surtout, SURTOUT: l'annoncer au monde, faire passer la pillule. Et autant, les parties des débats religieux et scientifiques, me sont passées au dessus, autant j'ai bien aimé le côté "Men in black" et les décisions "pragmatiques " des grands de ce monde... On y croisera quelques vraies personnes, quelques réactions et réflexions sont amusantes.

Mais je déplore une accumulation de références culturelles parfois trop élitistes (Epithémée / Jankélévitch /Qqtelet, fils de David , la Gidouille du père Ubu ], suivi plus loin par : les stoïciens pensent ceci , et trucmuche pense cela ... [ " Miss Platon contre Spinoza," ]
Et le Tellier rajoute jusqu'à l'overdose, des citations ou des blagounettes racontées par un personnage-enfant qui viennent alourdir l"histoire, ralentir le rythme, supprimer toute tentative de suspens et éloigne le lecteur du genre SF.

L'idée de départ est excellente, ambitieuse, originale, mais le style de l'auteur, pour ces raisons évoquées plus haut, ne sert pas au mieux cette idée. Mais on sent qu'il s'est amusé, on sent aussi qu'il a subi l'influence de beaucoup de films et séries télé.
Pastiche, humour, mise en abîme : oui, mais aucune jolie phrase, pas de poésie, et un humour facile... Pour un roman ayant reçu le prix Goncourt, je m'attendais à apprécier la plume, à admirer le style ... Je n'ai admiré que l'idée.
J'ai relu deux fois la fin pour être sûre ...Elle est très réussie , très originale dans sa mise en page.
C'est l'aspect visuel, ajouté à l'idée de départ ,qui fait que je ne regrette pas d'avoir lu ce roman.
Mais, qu'est ce que toutes ces références culturelles font prétencieux et pédant !

Je peux décrocher ma ceinture, je suis arrivée à bon port, je suis seule devant mon clavier : OUF !


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Offert en cadeau, je trouve que « l'Anomalie » est une trouvaille littéraire fort intéressante pour moi car je pense que mon choix ne se serait pas porté d'emblée sur le dernier "Goncourt".

Mais, fidèle à mes habitudes, je me « jette » dans le récit sans avoir rien lu (ou presque) sur le sujet du livre. Je me laisse toujours le plaisir (ou pas) de la découverte sans idées pré-orientées ni aprioris. Chaque nouvelle lecture est une « aventure » en soi repoussant toujours les limites de mes zones de confort.

Pour ce livre ci, me voici embarquée dans la lecture de ce qui semble être un roman choral ou roman « à tiroirs » déroulant une galerie de personnages divers et de tous horizons sans liens apparents entre eux.

En fait, chaque personnage se rattache à un style littéraire distinct (je ne m'en suis aperçue qu'après !). Pour exemple : l'histoire commence avec « Blake », un père de famille tout ce qui a de plus « banal » en apparence mais pourtant tueur à gages à ses heures. Et hop ! on part sur du polar. Comprendre « Blake »= noir = roman noir. Etc… 7 personnages au total plus 2 informaticiens qui feront « pivot ».

Au départ, je suis intriguée. Où veut en venir l'auteur, quel est le fil rouge qui reliera les personnages ? Et, là, surprise ! (eh oui, n'ayant rien lu auparavant sur ce livre, je n'avais pas du tout vu venir le côté SF du truc) Hum, sur le coup, ça me plait « moyen » n'étant pas fan du genre. J'hésite vraiment à poursuivre ma lecture. Mais après tout (et curieuse comme je suis), voyons où cela nous mène… Je ne renie quand même pas mes lectures de Stephen King, certes il y a plusieurs décennies de cela et même si j'ai « décroché » depuis.

Et bien …. Cela nous même à une troisième partie certes improbable et loufoque mais étonnante (et là, je suis contente de ne pas avoir abandonné ma lecture… persévérer, toujours…).

Autant sur la première partie, je me suis laissée embarquer par l'histoire, l'intrigue au premier degré, autant dans la deuxième partie j'ai été déstabilisée par le brusque virage SF. Mais, je me dis que, non, le Goncourt, ça ne peut pas être « que ça » ! L'incompréhension fait naitre un peu de déception. Mais cela m'amène à me poser questions et chercher le second, voire troisième degré très attentivement.

Et voilà qu'il pointe son nez dans la troisième partie. La mise en abyme de chacun des personnages. Tous face à eux-mêmes. Tous différents autant qu'ils sont, les réactions seront aussi variées que le sont leurs différences.

Voilà pour ma lecture avec cette fin en forme de sablier, un grand point d'interrogation invitant à la réflexion. Laissant place à l'imagination de chacun.

Puis comme (presque) toujours, après la dernière page tournée, je m'installe devant mon ordinateur et me penche prudemment sur quelques critiques, suivi de quelques recherches plus générales sur l'auteur, ses écrits, son style etc… Je remarque alors que l'auteur est Président de l' "OuLiPo". Quèsaco ?

Je me retrouve aussi sec sur leur site pour voir de quoi il retourne. Donc, on doit lire, Ou (pour « ouvroir » ou atelier), Li (pour littérature) et Po (pour potentielle). En d'autres termes de la littérature expérimentale qui propose de stimuler la création artistique en instituant l'écriture sous « contraintes » (Se référer à Wiki, les contraintes n'étant pas exhaustives, je ne peux toutes les citer ici sans « barber » le lecteur !). Une gymnastique littéraire donc avec quelques paramètres mathématiques pour pimenter le tout.

D'un coup, je considère le livre sous un tout autre angle. Celui-ci prend une autre dimension (c'est la cas de le dire !) : celle d'un vaste terrain de jeu où toutes les situations sont prétextes à autant d'ingéniosité pour rendre hommage ou pasticher certains genres littéraires. Autant de « clins d'oeil » et de références à débusquer au travers du récit.

Le recours à la distorsion du temps n'est que prétexte pour inviter à la réflexion sur le sens de la vie, de SA vie. Qu'est-ce qui est essentiel pour soi ?

Rétrospectivement et sous cet éclairage, le livre devient un exercice de style passionnant, novateur (pour moi qui découvre ce style d'écriture mais qui connais pourtant Raymond Queneau..) où l'on devine que l'auteur s'est amusé comme un petit fou.

On y trouve finalement beaucoup d'humour (j'apprécie de facto les théories délirantes et capillotractées des mathématiciens qui tout bien réfléchi sont ingénieuses).

Bref l'auteur m'a adroitement « baladée » comme il l'a voulu. Je trouve ça « démoniaco-comique » et terriblement astucieux ! Merci M. le Thellier, vous qui me réconciliez avec les « Goncourt ». Merci pour vos doubles saltos avant doublés de triples saltos arrière linguistiques. Merci de m'avoir « ouvert » l'esprit à d'autres littératures, inventives et imaginatives, modernes et participatives. Quelle idée formidable d'avoir introduit des notions de contraintes pour magnifier le verbe! (oui d'accord ça existe depuis des lustres, mais on ne peut pas tout connaitre non plus).

En tous cas, exercice concluant pour moi et je reste donc persuadée de toujours poursuivre au-delà des premières impressions surtout si elles sont négatives ! Chercher l'intention de l'auteur avant d'y trouver sa propre interprétation.
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Hors de mes sentiers de lecture, je préfère au prix Goncourt, le prix Nobel de littérature qui a le mérite de couronner l'œuvre d'un auteur, ma préférence à un livre.
Néanmoins, l'an dernier, j'ai lu par une occasion fortuite le prix Goncourt De 2020, de Jean-Paul Dubois: Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon.
Ce qui m'a tout de suite frappé avec celui de cette année : L'anomalie d'Hervé le Tellier, c'est une espèce de fil rouge entre les deux auteurs.
Tout d'abord, dans le choix des titres de leurs romans, assez longs et qui souvent sortent de nulle part ou des titres qui ne seraient pas "vendeurs" et pourtant ça marche.
En second lieu, une verve parfois inouïe, un humour grinçant et une dérision douce amère, des esprits malins qui dénoncent mine de rien avec une ironie mordante les failles de notre société libérale et démocratique.
Hervé le Tellier frappe encore plus fort pour disséquer nos manques, nos erreurs et le brouillard parfois épais dans lequel nous nous noyons.
Son roman raconte une drôle d'histoire, j'avoue que le côté distopique et science fiction m'est passé totalement à côté. Je n'ai fait que suivre paresseusement le roman et sans toujours tout saisir de cette "enquête".
Je ne connaissais pas Hervé le Tellier, je crois que je vais me risquer prochainement sur un autre titre:
Je m'attache très facilement.
Il adviendra peut-être, alors, certain ou possible que le Tellier deviene pour moi le camarade définitif de Jean Paul DUBOIS dont j'ai dévoré toute son œuvre lors du premier Confinement.

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Tout commence de manière très classique.
Une galerie de personnages tous très différents et dont le seul point commun est d'avoir partagé en mars 2021 le même vol Paris/New-York : un tueur à gages, une avocate, un couple en désamour, une petite-fille, un chanteur de RAP, un écrivain désabusé, un commandant de bord.
Oui, tout paraît très classique. On risque même de s'ennuyer à suivre la vie de ces personnes. Mais entre deux portraits – talent de l'auteur -, on brise la monotonie en découvrant que leur vol a subi de fortes turbulences.
Quatre mois plus tard, en juin, le vol Paris-New-York subit à nouveau des turbulences. A nouveau ? Pas vraiment, car il s'agit du même vol, avec les mêmes passagers… ceux du mois de mars.

Ai-je perdu du monde ?
Je ne l'espère pas car « L'Anomalie » est cette jolie surprise du Prix Goncourt 2020 qui vaut vraiment le détour. Enfin un roman qui sort des sentiers battus et qui est récompensé par ce prestigieux jury.
Roman inclassable, ô combien inventif et enthousiasmant, « L'Anomalie » nous plonge dans une histoire de science-fiction avec tout ce qu'elle peut avoir de fascinant et de choses profondément humaines où l'on ne peut s'empêcher de se mettre à la place de tel ou tel personnage. Désespoir pour les uns qui perdent tout ou nouvelle chance pour les autres à qui s'ouvre une nouvelle vie, répétition pour certains ou tournant majeur, tout dépend de ce que l'on a pu faire durant ces 4 petits mois qui ne représentent rien à l'échelle du temps. Et c'est là toute la magie de ce roman.
Le style de Hervé le Tellier est agréable, on sent poindre l'humour derrière des formules toutes simples. Il est également teinté d'une touche anglo-saxonne avec des personnages hauts en couleurs et une intrigue digne des meilleurs romans américains. Les nombreux personnages sont finalement assez faciles à suivre et le regret que j'ai vis-à-vis de ces derniers est qu'ils sont parfois un peu clichés, exception faite des chefs d'Etat plus vrais que nature ! Mais peu importe car au final ce ne sont pas eux qui m'ont le plus séduite mais bien l'histoire stupéfiante du fameux vol Air France 006.
Le concept –purement théorique – du trou de ver m'a tout d'abord fascinée car le hasard a fait que lorsque j'ai commencé ce livre, je venais de voir le film « Interstellar » - mentionné dans le roman – où j'ai découvert cette fameuse théorie. Les nombreuses références que l'auteur fait ensuite – « Matrix », « Dexter », « Rencontre du troisième type »… -n'ont pu que me parler, moi qui suis une adepte de ce genre de films ou séries. Et enfin, l'épisode de l'avion lui-même m'a fait penser à une série récemment diffusée sur TF1… Il est évident que lorsque l'on a les mêmes références que l'auteur, tout devient plus parlant. Je pense donc aux lecteurs qui ne sont pas forcément fans de séries ou films de science-fiction…l'attrait est-il le même ? Reste dans ce roman l'aspect humain où les personnages nous rappellent à notre simple condition d'homme ou de femme dans leur vie quotidienne et les événements extraordinaires qui peuvent tout enrayer… ou pas. Car au final, que le temps soit distordu ou pas, c'est toujours notre libre arbitre qui décide.

Enfin, je jette une bouteille à la mer… Je n'ai pas compris la fin car pour le coup, je ne suis pas une adepte de l'Oulipo !

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On peut dire que ce roman n'est pas courant, le sujet est vraiment original, tout est parfaitement construit et étudié, c'est excellent et je félicite l'auteur pour tout cela, par contre ce n'est pas une lecture coup de coeur pour ma part malgré toutes les qualités innombrables que possède ce livre ; je suis passée hélas à côté de l'engouement général et c'est bien dommage car on peut souligner combien ce roman a été minutieusement écrit avec beaucoup de talent. Je ne suis pas le bon public j'en suis désolée.
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Embarquement immédiat pour la quatrième dimension.
Le Boeing 787 du vol Air France 006 Paris-New York atterrit à JFK avec son équipage et ses passagers le 10 Mars 2021. Mais le même avion du même vol atterrit aussi avec le même équipage et les mêmes passagers le 24 Juin 2021. Quelle sorcellerie est-ce là ?

Ce bouquin est absolument génial, il possède le juste dosage de tous les ingrédients indispensables à un roman d'exception : une intrigue originale (enfin !), de l'humour, du mystère, de la métaphysique (facilement accessible), de l'émotion, et le tout servi par une écriture folâtre et légère (on sent que l'auteur s'amuse dans cette mise en abîme). Ce faisant, il brasse harmonieusement plusieurs genres littéraires (policier, fantastique, romance, sociétal...) avec une maîtrise admirable dans cet exercice d'équilibriste.
Certes, il y a de nombreux personnages -y compris notre Président, mais on parvient à les reconnaître et à les suivre, tant ils sont finement dépeints dans toutes leurs nuances -et certains d'entre eux sont vraiment attachants. L'histoire en elle-même est d'une imagination folle, et donne lieu à de nombreuses réflexions sur l'existence, dieu, la science, l'amour ("Aimer évite au moins de chercher sans cesse un sens à sa vie"), la (dé)raison, l'anthropocène etc. Ca fuse de partout, mais toujours de façon allègre malgré la gravité des thèmes abordés.

C'est donc un roman d'une grande et subtile intelligence, qui génère un intense plaisir de lecture, et que je recommande chaudement à ceux qui ne l'ont pas encore lu -une excellente façon de bien commencer l'année.
Attachez vos ceintures, et bon voyage !
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La première partie installe le roman. Hervé le Tellier met en scène ses personnages comme dans autant de petites nouvelles où il nous balade d'histoire en histoire, de pays en pays, avec moultes informations ad hoc.
Puis il développe les parties deux et trois comme une série télé, un thriller, un livre de science fiction, un livre psychologique, un livre d'aventures.

C'est un livre-scoubidou nous dit l'auteur, où les personnages sont comme des fils de couleurs dont les itinéraires sont à entrecroiser.

J'aime les livres clivants et je me range généralement du côté des avis positifs.
Les appréciations sont partagées sur ce Goncourt et pourtant je ne sais pas me ranger entre ces commentaires divergents.

Intéressé par la construction narrative, par l'originalité du propos, la mise en abyme du roman “l'anomalie”, je n'ai pas réussi pour autant à tresser le livre pour faire un scoubidou, je reste avec des fils qui pendent.
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