Enfin j'en arrive à un des récits fondateurs du mythe Lupin.
Celui de son entrée en scène. C'est la série diffusée en début d'année qui m'a donné l'envie d'y retourner. Gamin, j'avais plus ou moins tout avalé dans le désordre...
Et bien, je ne suis pas déçu (évidemment), les dialogues sont savoureux, la tension dramatique simplement parfaite... Je comprends pourquoi les auteurs de la série ont choisi de baser leur première saison sur cette affaire ... inaugurale.
Indispensable lecture.
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C'est une des histoires de Lupin que je préfère. Elle met en scène le premier vol d'Arsène Lupin, alors que ce dernier n'était qu'un enfant. le vol n'a jamais été résolu par les enquêteurs et il est raconté par Lupin lui-même à l'âge adulte lors d'une soirée mondaine. C'est ingénieux et amusant!
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Deux ou trois fois par an, à l’occasion de solennités importantes, comme les bals de l’ambassade d’Autriche ou les soirées de lady Billingstone, la comtesse de Dreux-Soubise mettait sur ses blanches épaules « le Collier de la Reine ».
C’était bien le fameux collier, le collier légendaire que Böhmer et Bassenge, joailliers de la couronne, destinaient à la Du Barry, que le cardinal de Rohan-Soubise crut offrir à Marie-Antoinette, reine de France, et que l’aventurière Jeanne de Valois, comtesse de la Motte, dépeça un soir de février 1785, avec l’aide de son mari et de leur complice Rétaux de Villette.
Pour dire vrai, la monture seule était authentique. Rétaux de Villette l’avait conservée, tandis que le sieur de la Motte et sa femme dispersaient aux quatre vents les pierres brutalement desserties, les admirables pierres si soigneusement choisies par Böhmer. Plus tard, en Italie, il la vendit à Gaston de Dreux-Soubise, neveu et héritier du cardinal, sauvé par lui de la ruine lors de la retentissante banqueroute de Rohan-Guéménée, et qui en souvenir de son oncle, racheta les quelques diamants qui restaient en la possession du bijoutier anglais Jefferys, les compléta avec d’autres de valeur beaucoup moindre, mais de même dimension, et parvint à reconstituer le merveilleux « collier en esclavage », tel qu’il était sorti des mains de Böhmer et Bassenge.
De ce bijou historique, pendant près d’un siècle, les Dreux-Soubise s’enorgueillirent. Bien que diverses circonstances eussent notablement diminué leur fortune, ils aimèrent mieux réduire leur train de maison que d’aliéner la royale et précieuse relique. En particulier le comte actuel y tenait comme on tient à la demeure de ses pères. Par prudence, il avait loué un coffre au Crédit Lyonnais pour l’y déposer. Il allait l’y chercher lui-même l’après-midi du jour où sa femme voulait s’en parer, et l’y reportait lui-même le lendemain.
Ce soir-là, à la réception du Palais de Castille, la comtesse eut un véritable succès, et le roi Christian, en l’honneur de qui la fête était donnée, remarqua sa beauté magnifique. Les pierreries ruisselaient autour du cou gracieux. Les mille facettes des diamants brillaient et scintillaient comme des flammes à la clarté des lumières. Nulle autre qu’elle, semblait-il, n’eût pu porter avec tant d’aisance et de noblesse le fardeau d’une telle parure.
Deux ou trois fois par an, à l’occasion de solennités importantes, comme les bals de l’ambassade d’Autriche ou les soirées de lady Billingstone, la comtesse de Dreux-Soubise mettait sur ses blanches épaules « le Collier de la Reine ».
C’était bien le fameux collier, le collier légendaire que Bohmer et Bassenge, joailliers de la couronne, destinaient à la du Barry, que le cardinal de Rohan-Soubise crut offrir à Marie-Antoinette, reine de France, et que l’aventurière Jeanne de Valois, comtesse de La Motte, dépeça un soir de février 1785, avec l’aide de son mari et de leur complice Rétaux de Villette.
– Savait-on dans votre entourage, madame, que vous deviez porter ce collier hier soir ?
– Certes, je ne m’en suis pas cachée. Mais personne ne sa-vait que nous l’enfermions dans ce cabinet.
– Personne ?
– Personne… À moins que…
je ne l’eusse [l'affaire] certes pas racontée si la participation d’Arsène Lupin ne l’éclairait d’un jour tout spécial. Cette participation, il en est peu qui la soupçonnent. Nul ne sait en tout cas l’exact et curieuse vérité. (p.37).
La jeunesse d'Arsène Lupin Cagliostro