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EAN : 9782296970007
206 pages
Editions L'Harmattan (19/03/2012)
4.12/5   4 notes
Résumé :
Eté 1572. Depuis bientôt un an, le 24 de chaque mois. le cadavre d'un homme est retrouvé dans une église de Paris. Onze sont déjà tombés sous les coups d'un mystérieux tueur en série. Tous sont musiciens et appartiennent à l'académie de musique et de danse créée par le roi. A l'exception d'une seule, les victimes portent toutes, gravé au creux de la main droite, un étrange symbole. La rivalité qui oppose la police de la prévôté à celle du diocèse porte préjudice à u... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
J'ai entendu parler de Jean-Michel Lecocq via un ami, instituteur dans le Var et qui avait beaucoup aimé ce livre, « 24 » (merci JF). Et j'ai découvert à cette occasion que Jean-Michel Lecocq était né à Bogny-sur-Meuse dans les Ardennes… où je vis (les Ardennes, pas Bogny lol) et qu'il était désormais installé dans le Var. Il a été longtemps inspecteur de l'Éducation nationale de la circonscription de Sedan. Et si j'ai bien compris, un de ses premiers livres prend Sedan comme lieu de son histoire. Donc je m'étais dit, je lirai ce monsieur… j'ai forcé un peu le destin, en demandant « 24 » pour mon anniversaire (merci les copines !).
Et voilà je viens de le terminer, et franchement je ne suis pas déçue !
J'ai beaucoup aimé. Très bon suspens, agréable à lire, bien écrit qui nous emmène dans Paris aux veilles de la Saint Barthélémy (et oui je retrouve ce fou de Charly 9 même si ce n'est pas lui le personnage principal et que le style d'écriture est bien différent de celui de Jean Teulé). Décidément, nous n'avions rien à envier à tous les Serbes, Hutus et autres génocidaires actuels ! Et nous n'avons aucune leçon à leur donner… nous avons bien fait les choses, quelle horreur !!! Je ne m'y habituerai jamais, même si je « connais » les faits.
L'intrigue : Des crimes rituels tous les 24 du mois. Les victimes dans le monde la musique. Une enquête qui piétine… Catherine de Médicis fait venir de son Florence natal, son filleul, Vincenzo, jeune prodige musicien, dont elle espère qu'il pourra mener, discrètement, l'enquête et trouver enfin le nom du criminel et mettre fin à ces meurtres qui mettent en péril, la très fragile paix entre Catholiques et Réformés. Enigme trouvée trop tard pour éviter la Saint Barthélémy….
Je ne vous dirais rien d'autre… à vous de lire pour connaître le dénouement.
Franchement, je vous conseille vivement cette lecture, et moi je vais me mettre en quête des autres livres de Jean-Michel Lecocq car j'aime son écriture ! Yauque nem ! 

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L'histoire :
Les faits se déroulent du 24 février 1572 au 24 octobre de la même année.
Depuis bientôt un an, le 24 de chaque mois, le cadavre d'un musicien appartenant à l'académie de musique et de danse, créée par le Roi, est retrouvé mort dans une église parisienne.
Presque toutes les victimes portent un curieux symbole gravé au creux de la main droite.
La forte rivalité qui oppose la police de la prévôté à celle du Diocèse freine inexorablement l'enquête qui piétine.
Les tensions montent, la guerre civile gronde et les réformés sont des suspects tout désignés.

Marie de Médicis, femme de tête, refuse ces différentes versions et fait appel à son filleul Vincenzo, jeune musicien originaire de Florence. Elle lui demande d'enquêter discrètement dans le milieu de la musique avec l'aide de Robert de Caulaincourt, écuyer à son service.

On croise, au cours de cette histoire, Nicolas Mauclerc, ex prêtre devenu prédicateur calviniste.
Une bande d'argotiers menée de mains de maître par La Grenouille, de son vrai nom Abel Valembois.
On y aborde les fiançailles de Marguerite avec Henri de Navarre, la liesse qui secoue la Capitale où les journées de fête se succèdent.
On découvre avec intérêt le fonctionnement de l'école de musique et de danse que le Roi a créée.
On est présent lors de L'attentat sur l'Amiral Coligny.
On assiste impuissant à la St Barthélémy, où une minorité devient le bouc émissaire, et pas seulement elle, car la cupidité et la vengeance s'expriment elles aussi.
Nous découvrons un Roi dépassé et dont la folie grandit.

L'enquête avance, péniblement. Les fausses pistes sont nombreuses. La vérité n'est pas forcément celle souhaitée par les puissants, à commencer par le Roi.
Il est bien connu que la raison d'Etat s'accommode de sa propre vérité.
Vincenzo subira les foudres de sa marraine. Les colères des Médicis sont légendaires. Mais le vrai coupable sera découvert et les meurtres cesseront.

J'ai pris un énorme plaisir à lire ce roman.
Mes passions pour l'histoire et les enquêtes ont été comblées.
La qualité d'écriture est là. J'étais totalement immergée dans l'époque.
Un pur bonheur. Rare.
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Le hasard de mes récentes programmations de lecture a voulu que je sois replongée consécutivement dans la période Renaissance, que j'affectionne particulièrement d'un point de vue historique et culturel, par le biais de deux polars atypiques, dont celui de Jean-Michel Lecocq intitulé sobrement 24.

L'intrigue se déroule dans le Paris sanguinaire du massacre de la Saint Barthélémy avec en toile de fond les affrontements politico-religieux entre Réformés et Catholiques ultras.
Nous sommes en 1572, le 24 de chaque mois, le cadavre scarifié d'un membre d'une académie de musique est retrouvé dans une église de Paris.
Inquiète de l'impact de ces assassinats sur le pouvoir fragile de son fils Charles IX, Catherine de Médicis requiert les services de son filleul florentin, lui-même musicien, pour percer cette énigme et découvrir ce coupable que le tout-Paris a surnommé le Scarificateur.

Etant personnellement passionnée d'histoire, et plus particulièrement par cette période extrêmement riche à tous points de vue, j'ai pris un immense plaisir à lire ce polar, qui est à la fois palpitant et pédagogique.
On sent derrière chaque description un constant souci d'aller au plus juste dans le fait historique.
J'ai eu très souvent la sensation d'être à l'intérieur de l'intrigue tant les détails étaient évocateurs.

Bien au-delà de simplement servir l'intrigue policière, les différents personnages nous brossent le tableau d'un climat social, politique et religieux extrêmement fin dans lequel, page après page, le lecteur se sent à l'aise.

Quant à l'écriture, elle est fidèle aux codes comportementaux de l'époque, et probablement aussi aux modes de pensée de l'auteur, toute en finesse et en élégance.

Le talent de l'auteur est bien là, dans cette précision d'horloger suisse à nous relater des situations imaginaires dans lesquelles le lecteur se sent comme happé...pour son plus grand plaisir.
Une sorte de tableau impressionniste, bâti par petites touches successives, et dont le rendu final nous transporte dans un imaginaire quasi-palpable.

Un polar riche que je recommande avec grand plaisir.

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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Paris, le mardi 26 août 1572, l’après-midi

A l’image de la fièvre qui avait embrasé Paris trois jours durant, la chaleur était retombée d’un cran. Pour autant, si la canicule ne sévissait plus avec la même force, l’atmosphère était devenue lourde et l’orage menaçait. La capitale était semblable à une ruche où chacun s’activait à redonner aux rues l’aspect paisible que Vincenzo avait découvert à son arrivée. La tâche était rude. Les cadavres s’entassaient aux carrefours, attendant les chariots qui devaient les emmener hors des murs, vers les faubourgs où des fosses avaient été creusées. Des femmes éplorées, des hommes hagards, traînant parfois derrière eux une progéniture dépenaillée, cherchaient dans les monceaux de dépouilles l’un des leurs disparu depuis la veille ou l’avant-veille. Les visages, rendus la plupart du temps méconnaissables, ne permettaient plus d’identifier un parent, un enfant ou un ami. Il était impossible de se fier à un objet, à un bijou, tous les cadavres ayant été dépouillés. On s’en remettait aux vêtements souillés de sang et de poussière quand ils n’avaient pas été totalement déchirés.

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Alors ? s’impatienta la reine, à l’adresse du mage.
Les tissus sont déjà en partie détériorés, répondit Pulverini mais la disposition des taches est encore lisible.
J’attends ! s’énerva Catherine.
Ce sont bien les Réformés, Majesté, lui annonça le mage.
Et c’est tout ? insista-t-elle.
Pulverini avait commandé à Tasquin d’ouvrir plus profondément. Le scalpel avait poursuivi son œuvre. Le cerveau du pauvre Delforti était présent presque séparé en deux. Le bailli n’observait plus la scène. Il avait ostensiblement tourné les talons et, d’un air désaprobateur, il affectait de regarder le plafond voûté. Au contraire, Desmeliers était ravi et son visage, d’ordinaire si dur, s’était figé dans un sourire presque béat.
Les Réformés, je l’avais bien dit, se permit-il de clamer, en regardant le bailli d’un air triomphant.
Silence ! ordonna la reine. Ce n’est pas terminé ! Continuez Pulverini !
Le mage s’était penché jusqu’à toucher du nez le crâne ouvert.
L’assassin est un Calviniste. C’est sûr. Ils sont même sans doute plusieurs si j’en juge par le nombre des taches. Mais je vois aussi autre chose, à présent.
Vas-tu enfin te décider à être plus précis ? s’emporta Catherine.
Eh bien ma reine, je vois qu’un homme est venu en ces lieux. Il a posé des questions. Cet homme connaît la vérité. Il est venu ces jours derniers.
La reine était rouge de colère. Grandfontaine, qui la connaissait, s’attendait au pire et pressentait l’explosion qui allait s’abattre sur le mage ou sur eux tous, sans distinction. Catherine était capable de colères violentes et, dans ces instants-là, il ne faisait pas bon se trouver dans les parages.

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Lorsqu’il eut mis son butin en sécurité, le bedeau se décida à alerter le curé.

Paris, le lundi 25 février 1572, 10 heures, le matin

Pierre Talbot, le curé de la paroisse, avait fait prévenir les services du diocèse avant de se rendre à l’église. Il savait que le prévôt viendrait bien assez tôt et qu’alors, comme cela était devenu une habitude, les deux juridictions se querelleraient sans fin, sans pouvoir déterminer laquelle des deux était compétente pour enquêter sur ce crime. Déjà, l’année précédente, la rivalité entre les deux avait desservi l’enquête et sans doute permis au criminel d’échapper aux foudres de la justice. En ce qui le concernait, son choix était sans équivoque. A ses yeux, l’autorité diocésaine était forcément la seule habilitée à gérer cette affaire. Il avait beau ne pas être toujours d’accord avec son évêque, il avait le sens de la hiérarchie et une haute idée de son devoir. Au grand dam de ses paroissiens, il avait dû annuler la première messe, le temps d’effectuer les constatations d’usage et de remettre en ordre les lieux.
- La même chose que l’été dernier ! répétait Séverin, son bedeau. La même chose, monsieur le curé !
- Et, mon pauvre Martin, c’est encore toi qui as eu la malchance de découvrir ce crime.
- Aucun problème, monsieur le curé, le rassura Séverin. Avant d’être à votre service, j’étais fossoyeur à Saint-Etienne du Mont. Les cadavres, je connais, ça ne me fait pas peur.
- Alors pourquoi as-tu l’air aussi inquiet ?
- Ce n’est pas le cadavre, monsieur le curé, mais le signe.
- Quel signe, Martin ?
- Le même signe que sur l’été dernier. Dans la main. Ce dessin.

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- Comment empêcher ça ? éructa Poilblanc, remonté par le discours de son ami, en même temps q'excité par le vin.
- En les massacrant tous, avant qu'ils ne nous massacrent ! lui avait répondu, en hurlant, Delforti don l'alcool commençait à lever les inhibitions.
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Quinze clefs qu'il connaissait une à une, qu'il était capable d'identifier rien qu'au toucher tant il les avait manipulées depuis dix qu'il dirigeait sa milice. Un véritable arsenal de serrurier ou de voleur, c'était selon.
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