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L'Épopée Vaudoise tome 1 sur 3
EAN : 9782950917621
MILLEPERTUIS (01/06/2004)
4.67/5   6 notes
Résumé :
Ecrivain, conférencier, dramaturge, Hubert LECONTE est aujourd'hui un auteur reconnu. Après les LARMES DU LUBERON et le GLAIVE ET L'EVANGILE, dont le succés ne se dément pas, il offre aujourd'hui à ses lecteurs le troisième volume de l'Epopée Vaudoise.
LA CROIX DES HUMILIES.
Cette croix jaune de la conversion forcée que les vaudois devaient porter sur leurs habits et qui lesdésignaient à la colère des foules.Cette croix les marquait... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
J'ai entrepris de relire la trilogie de Hubert Leconte relatant l'épopée vaudoise des Alpes vers le Luberon. Les Vaudois que l'on présente parfois comme les précurseurs du protestantisme sont les disciples de Pierre Valdo. Ce riche marchand lyonnais du XIIème siècle avait fondé La fraternité des pauvres de Lyon à qui il avait légué ses biens. Il a été excommunié par l'Église. Sa faute : avoir fait traduire la Bible en langage vernaculaire, le franco provençal, pour la rendre intelligible au petit peuple. Un comble serait-on tenté de dire.

Pierre Valdo qui s'ouvrit de cette déconvenue à un ami érudit s'entendit répondre " … tu te rends compte où cela nous entraîne. Savoir lire c'est peut-être un jour contester tout le savant édifice de règles, de canons, de dogmes que l'Église a élaborés depuis plus d'un millénaire".

La croix des humiliés, premier tome de la trilogie, situe son intrigue romanesque à la fin du XVème siècle dans les vallées alpines. Pourchassés par l'église officielle de Rome, les Vaudois avaient essaimé. Forcés qu'ils étaient d'investir les lieux les plus inhospitaliers pour pouvoir vivre leur foi en relative tranquillité; foi qui n'était, rappelons-le, rien d'autre que la stricte observance des évangiles.

Or, parait-il que les évangiles n'envisagent pas de vivre dans le luxe et la luxure. Pierre Valdo avait donc eu le tort d'ouvrir les yeux de ses disciples à ces travers dans lesquels se vautraient la curie romaine et toute sa hiérarchie épiscopale dont on connaît trop la toute puissance en ces temps d'obscurantisme. Cette dernière a donc mis sur pied cette formidable juridiction ecclésiastique d'exception taillée sur mesure pour préserver ses monopole et intérêts, et faire retourner le manant éclairé aux ténèbres de l'ignorance : l'inquisition.

Et l'évêque menaçant Pierre Valdo de haranguer : "Il serait trop long de vous expliquer les mystères de la Sainte Trinité, de l'incarnation, et de la consubstantialité. Nous avons pensé pour les pauvres qui n'ont qu'un seul effort à fournir : croire."

Procès en sorcellerie, qualification d'hérésie, les Vaudois ont eu les faveurs de cette épouvantable machinerie tyrannique dont on connaît trop les méthodes barbares pour faire avouer les martyres pris dans ses carcans. On en connaît aussi trop la conclusion brûlante. Hubert Leconte, au travers de ce roman historique parfaitement documenté nous fait vivre l'errance de ces disciples convaincus d'une foi dictée par les évangiles en laquelle ils pensaient assurer leur salut, et qui fit leur malheur. On ne peut s'empêcher de faire le rapprochement avec la foi cathare qui a enflammé le sud-ouest de notre pays dans les mêmes temps alors qu'elle prêchait elle aussi le retour à la pureté du dogme, aux textes originels des évangiles.

En ce XVème siècle d'illettrisme et d'ignorance, l'Église toute puissante règne sur les esprits et les consciences. Elle n'admet ni contradiction ni concurrence. Elle a tout prévu, y compris un moine pour absoudre l'inquisiteur des violences – ce terme étant en la circonstance un doux euphémisme - qu'il se voit contraint d'infliger à ceux qui osent prêcher une autre parole que l'officielle. Y compris et surtout si cette parole est de nature à faire éclater aux yeux des puissants briguant la pourpre cardinalice leur déviance au regard de ce qu'ils n'ont de cesse de ressasser dans leurs sermons : les fameux dix commandements que leur comportement propre violent impunément tous les jours.

Expulsés de leurs vallées alpines vers une région qu'ils espèrent plus accueillantes pour leur sincérité biblique, les Vaudois n'en ont pourtant pas fini avec les faussaires de la foi. Les larmes du Luberon, le deuxième tome, va me le remettre en mémoire. Les quelques pierres vestiges de leurs modestes masures au creux des vallées et les grottes perchées à flancs de falaise qui parsèment la campagne provençale dans lesquelles ils cherchaient refuge gardent la mémoire de ces pauvres hères à la foi, la vraie foi, chevillée au corps.
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J ai découvert la vallée de Freissinières il y a une vingtaine d'années et y ai séjourné plusieurs fois depuis pour randonner . J'y retrourne cet été et enfin j'ai lu ce livre précieux qui me fait comprendre l'histoire de ses habitants les vaudois disciples de Pierre Valdo, chrétien du XIIème siècle dont l'enseignement chrétien est combattu par l'église catholique au XVème siècle, époque à laquelle se déroule le roman. La croix des humiliés, titre du roman, en tissu jaune, est cousue sur les vêtements de ceux qui ont rejoint l'église de Rome sous la menace et la torture souvent.
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J'ignorais tout de ces exactions envers les vaudois, menées par l'Eglise catholique ( qui en a commis beaucoup, hélas ), par intolérance, et par les seigneurs, par appât du gain. J'en suis révoltée, car ils ne faisaient de mal à personne. Ils ont précédé le protestantisme auquel, d'ailleurs, ils se sont ralliés.
Ce livre m' énormément intéressée et appris. Surtout que l'intolérance est le pire des maux... qui hélas, a toujours existé et existera toujours. L'époque actuelle en est la preuve.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Etre vaudois ce n'est pas sempiternellement ressasser le passé, vivre du sang des martyrs, ni pleurer sur nos frères morts. Ce n'est pas seulement lire les Evangiles mais c'est aussi les vivre, faire ce que commande le Christ. Il nous demande de nous aimer les uns les autres. Ce n'est pas toujours facile mais l'acte n'en est que plus méritoire. Marthe avait su convaincre, en tenant le langage direct que les montagnards appréciaient. Langage de vérité qui ne se paie pas de vaines paroles. L'acte posé avait, à leurs yeux, plus de valeur que les discours sur la vertu. -Cest difficile de pardonner à ceux qui nous ont meurtris, mais comme disaient nos anciens, les enfants doivent-ils payer pour les fautes de leurs pères ? Il se dirigea vers la petite Florette toujours assise sous son noyer. Viens ma fille, ma maison est la tienne pour le temps que tu voudras. Nous partagerons le pain, la prière, le travail.
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L'inquisition lui avait pris son père, sa mère, ses frères, mais le malheur n'avait pu entamer sa farouche détermination. Il n'avait plus ni maison, ni terre à cultiver et ne connaissait que l'errance.
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les deux hommes burent longuement, à petites gorgées.Le vin le associait dans un commun partage, les réchauffait et quelque part, au tréfonds de la tripe, les réjouissait. Il endorait les réticences, les pudeurs, donnait la parole à celui qui ne l'avait pas. Le vin aidait à oser.
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