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Danièle Bondil (Traducteur)Pierre Bondil (Traducteur)
EAN : 9782743608668
310 pages
Payot et Rivages (07/11/2001)
3.86/5   28 notes
Résumé :
Warren "Chip" Ganz vit à Miami, au bord de la mer, dans le palace de sa mère internée dans un hôpital. Mais ce vieux gigolo, séducteur de filles mineures, n'a plus un sou et doit une grosse somme au bookmaker Harry Harno. Plutôt que de payer sa dette, Warren préfère faire kidnapper son créancier par deux anciens taulards, Bobby et Louis. Abusé par une voyante qui le plonge en état d'hypnose, Harry est enlevé, puis emprisonné dans la maison de Warren. Ses ravisseurs,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Ami-ami à Miami.
En ramenant Dale Crowe Junior, un délinquant fugitif à la prison, le marshal fédéral Raylan Givens montre en chemin une partie de son talent, entre flegme et compétence, attitude avenante et violence maîtrisée. Dale et deux pirates de la route remorqués en chemin, se croyant les rois du ring, vont prendre les gnons qui recadrent. Après ce premier chapitre introductif percutant et réjouissant, par le calibre des dialogues engagés et les situations à tir tendu mais cool quand même qui posent le personnage central, les chapitres suivants peuvent embrayer sur le coeur de l'histoire, une prise d'otage où le détenu monnaye sa rançon. le concept ne manque pas de sel surtout quand l'otage n'est autre qu'Harry Arno, un bookmaker de Miami venu réclamer, par l'intermédiaire de Bobby le jardinier, homme de main sans scrupule, son dû à Chip Ganz, loser prétentieux, adepte de la prise d'otage à la sauce libanaise. Tout pourrait sombrer dans la crapulerie anecdotique si Bobby ne s'alliait avec Louis Lewis, associé en indignité avec Ganz afin de doubler ce dernier et que Raylan Givens ne se sentait obligé d'intervenir pour retrouver son ami Harry Arno, ex de Joyce, son amante, tout un fatras bien humain, en somme.
Dans les romans d'Elmore Leonard (1925-2013), la cool attitude voisine avec les mentalités torves. Dans le tempo d'une situation burlesque, la violence extrême peut exploser. C'est une des forces du romancier et Raylan Givens catalyse ce principe. Les dialogues sont sans faille. Ils sonnent juste avec une économie de moyen remarquable. Les personnages sont bien campés même s'ils ne sont pas fouillés psychologiquement. Avec Pronto (1993), Beyrouth-Miami (1998) met en selle le marshal au stetson vissé Raylan Givens, économe de ses paroles mais tireur d'élite quand la situation l'exige. La série Justified (2010-2015) transpose le personnage principal dans le comté de Harlan, au Kentucky et le confronte aux rednecks du cru, la famille Crowder versé dans le trafic de drogue, le clan Bennett non moins gangrené par la violence et la bêtise, aux Crowe de Floride, caïmans ayant des visées sur le Kentucky et à toute une panoplie d'affreux mafieux vicelards. Entre les dialogues ajustés et l'humour affûté, le lecteur ne s'ennuie pas. L'auteur a du souffle et surtout il se fait un devoir de s'effacer afin que ses personnages prennent tout le relief archétypal auquel ils aspirent.
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"Dans vingt ans, les gens ne se souviendront peut-être plus exactement de quoi parlaient mes films, mais ils se souviendront de mes personnages", présageaient Quentin Tarantino sur ce qui resterait de lui une fois à la retraite. Okay, c'est peut-être un peu répétitif comme manoeuvre que de commencer un papier sur Elmore Leonard par une allusion au cinéaste de Jackie Brown (adapté de Punch Créole, signé...Elmore Leonard). En même temps, l'idée est bien de démontrer le lien évident entre l'écrivain décédé en 2013 et le réalisateur/scénariste encore en activité. Prenez n'importe lequel de ses livres, même constat : ce n'est pas l'intrigue que vous retiendrez mais ceux qui la peuplent. La prouesse est de prendre un genre aux normes établies et le pirater de l'intérieur.

Première phase, on rencontre le héros Raylan, marshall plus cool tu meurs, le genre d'homme qui cultive son paradoxe d'homme réfléchi mais téméraire. Puis on arrive à un trio de brigands, Chip, Louis et Bobby, aussi différents qu'imprévisibles. Ils ont une combine, ils la mettent en application. Évidemment, leur route va croiser celle du redresseur de torts au chapeau de cowboy. Vous voyez ? Rien de particulier à signaler. Sauf que. Comme chez son fan Tarantino, c'est dans la manière que Elmore Leonard captive.

Allégé de certains tics d'écriture qui l'agacent, le style Leonard se caractérise par une concision et un génie du dialogue que fort peu de ses collègues partagent (le Hard-Boiled dans sa pureté). D'aucuns diraient que le scribe ne s'embarrasse d'aucune psychologie, ce qui n'est pas exact. Ses personnages vivent, parlent, réfléchissent en temps réel, ce qui ne les empêche pas de faire certains choix surprenants. Quoiqu'il en soit, plus on avance plus on arrive à s'en faire une idée qui peut évoluer au fil du récit, l'avantage de ne jamais rien planifier à l'avance. Beyrouth-Miami est à ce titre un digest du genre. Narration chorale mais en ligne droite, pas mal de suspense, certains rebondissements à couper le souffle et surtout de vrais protagonistes. le joker du roman vient d'ailleurs de l'un d'eux (Dawn) qui laisse infuser un soupçon d'ambigüité et de paranormal au milieu de ce duel sous le soleil de Floride.

Beyrouth-Miami n'est peut-être pas au niveau de la Loi de la Cité, mais il est tout à fait recommandable pour quiconque veut être bercé par la fraicheur, les bons mots et les quelques secousses que le polar peut offrir. Les 300 pages achevées, que retiendra-t-on ? Les personnages, comme par hasard. Ça tombe bien, l'ensemble tourne autour d'eux. Magie du hasard ? Non, magie de Elmore Leonard.
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La recette Leonard fonctionne à tout les coups: une bande d'escrocs dont l'entourloupe qui doit leur rapporter un gros paquet d'argent foire de manière assurée, des gâchettes faciles, des héroïnes fortes qui savent manipuler les hommes, des dialogues toujours très bien écrits, percutants et plein d'humour...
Ici, on a donc droit à une histoire d'enlévement calqué sur les manières dont ont été traité les otages à Beyrouth.
L'intrigue et les situations si elles amènent souvent à rire n'en sont pas moins empruntes de violence, l'auteur montrant bien que tout peut très rapidement basculer et s'achever par la mort des protagonistes.
A noter que le marshal Raylan Givens est le héros de la très bonne série télévisée "Justified", inspirée-adaptée de certains polars de Leonard, et qui transcrit à l'écran d'escellente manière l'univers de l'auteur, jouant notamment sur les codes propres au western (je conseille par ailleurs la lecture des oeuvres du genre écrites par Leonard).
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Drôle et imaginatif...
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
À l’âge de deux ans, j’ai compris que mon père n’était pas mon vrai père ; je ne le laissais pas me prendre dans ses bras et tout le monde trouvait ça bizarre. Je faisais des rêves qui se réalisaient, des prémonitions ; j’ai même fait une expérience de voyage astral. Une fois, à sept ans, quelques jours après la mort de ma grand-mère, je l’ai vue assise dans le salon. Elle portait une robe d’intérieur et une liseuse en laine blanche par-dessus. Je suis allée dans la cuisine et je l’ai dit à ma mère. Elle ne m’a crue que quand je lui ai décrit la liseuse, en laine blanche avec des petits rubans roses et l’étiquette du magasin encore attachée dessus.
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Au premier abord, vous faites bonne impression, vous pouvez exercer votre charme comme vous voulez et vous pouvez amener les gens à faire des choses qu’ils préféreraient ne pas faire. Certaines personnes en tout cas. Vous pourriez gagner beaucoup d’argent dans le commercial, mais il faudrait travailler, et ça, c’est hors de question. Alors vous vivez de votre cerveau et de la haute opinion que vous avez de vous-même, qui n’est pas a priori très objective, et jusqu’à présent il n’est pas démontré qu’elle ait la moindre valeur.
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La femme de votre relation, c’est quelqu’un de rationnel, c’est une personne sympathique mais elle peut être dure.
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À Beyrouth, les otages avaient dix minutes le matin pour se laver, laver leurs vêtements, se brosser les dents quand ils avaient des brosses à dents et se soulager. Dix minutes. Et s’ils avaient pas envie à ce moment-là et devaient y aller plus tard ? Il fallait qu’ils se retiennent jusqu’au lendemain matin.
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..il faut que vous sachiez que je suis Sagittaire, qu’à ma naissance il y avait un trigone au centre de mon ciel astral. Quand on a ça, on est pratiquement obligé d’avoir la vie que j’ai choisie.
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Videos de Elmore Leonard (14) Voir plusAjouter une vidéo
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Be Cool (2005) | Official Trailer | MGM Studios
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