J'adore la collection Heure-lumière des éditions du Bélial : en une centaine de pages, j'ai la joie de découvrir le style d'écriture et l'univers d'un auteur vers lequel je ne serai pas particulèrement allée soit par manque de temps, soit par méconnaissance. C'est ainsi que j'ai découvert
Ken Liu au travers de
L'homme qui mit fin à l'histoire et du Regard pour aller ensuite vers son recueil de nouvelles,
La ménagerie de papier. Je ne voulais donc pas manquer le coche avec le planet opera
Helstrid de
Christian Léourier. Mais, les chroniques que j'avais lues ça et là pointaient quelques défauts. Et force est de reconnaître que je me joins à eux, signant là ma toute première déception de la collection.
Vic, après une déception amoureuse, décide de partir à l'aventure sur la planète hostile d'
Helstrid. Après tout, il n'a plus rien à perdre et la mission dans laquelle il s'est engagée paye bien, de quoi le mettre à l'abri jusqu'à la fin de ses jours. Sur place, il est chargé par la Compagnie spécialisée en extraction de minerai de superviser un convoi de ravitaillement de trois camions vers un avant-poste à quelques centaines de kilomètres de la base. Dans le sien, c'est l'IA prénommée
Anne-Marie qui pourvoit à sa sécurité et à l'acheminement du matériel. Mais, sur la planète
Helstrid, malgré cette aide précieuse, il convient d'être prudent car les vents à plus de 200km/h, l'atmosphère irrespirable et les températures glaciales peuvent s'avérer très dangereux…
Ne passons pas par quatre chemins, trois aspects ne m'ont pas vraiment plu dans ma lecture. Tout d'abord, j'ai trouvé l'intrigue relativement classique et linéaire : hormis, quelques passages sur son passé sur terre et la raison pour laquelle il a entrepris ce voyage (j'aurais d'ailleurs voulu que ces apartés soient un peu plus développées) ou le rebondissement qui fait qu'il prend un chemin différent de l'itinéraire de départ, je n'ai pas été très surprise par le texte. Au contraire, j'avais même deviné la chûte de la novella. Ensuite, le personnage de Vic ne m'a pas semblé sympathique : s'il est vrai que psychologiquement, il est fragile (son voyage sur
Helstrid n'est qu'une fuite après tout), il s'en prend violemment à l'IA, la traitant de manière condescendante. Il est vrai,
Anne-Marie n'est rien de moins qu'une machine essayant de comprendre les émotions humaines et faisant de son mieux pour que la mission se déroule sans accroc. Mais au final, j'ai ressenti plus d'empathie pour elle que pour Vic. Enfin, j'aurais voulu que l'univers de la planète
Helstrid soit plus développé. Hormis, le joli passage avec le rayonnement de la mousse, je n'ai pas été émerveillée et j'ai fini ma lecture avec le sentiment d'être passée à côté.
En revanche, j'ai apprécié la reflexion sur la relation Humain/IA. Au final, on se rend compte que l'Homme est peu de chose et dispensable dans cette mission à cause de sa nature fragile (les conditions sur
Helstrid sont extrêmes) et de sa complète dépendance à l'égard des machines qu'il a lui-même inventées. Mais, c'est dans la nature humaine de tout vouloir maîtriser et de se montrer supérieur à tout ce qui l'entoure.
En conclusion,
Helstrid est ma première déception de la Collection Heure-Lumière : l'intrigue linéaire, le personnage antipathique de Vic et l'univers au final peu développé de la planète auront eu raison de ma lecture. Dommage. du coup, je me rabattrai sur la nouvelle sortie du Bélial : Les meurtres de Molly Southborn de
Tade Thompson.
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