Relions-nous !

Je ne peux qu'applaudir l'éditeur et les 54 auteurs (les parlementaires de la Constitution des liens) de nous inciter à retisser des liens entre les savoirs et les êtres alors que la société mercantile ignore les ressources énormes de communautés nombreuses et entrelacées. Des propositions d'articles de constitution (de liens) suivent de brèves prises de position sur des sujets aussi divers que les migrations, l'agriculture, le travail, la santé, les utopies, l'éducation, l'économie de la coopération, la physique quantique ou de la démocratie...
Les propositions émanent d'une mouvance écolo-sociale très en voix durant la pandémie, qui essaie d'élaborer un changement de mode de vie. Ce n'est pas un mouvement politique, ce sont des personnalités qui réfléchissent et agissent, qui inspirent et fédèrent au lieu de décréter et de diviser. Ils proposent des initiatives qui ne peuvent plus attendre.
Une proposition parmi cent : soustraire les médicaments des lois du marché et les gérer comme des biens publics partagés et accessibles.
Encore une petite idée : organiser une "construction de désaccords" avant tout vote dans une instance démocratique. Cette construction serait fondée sur la distinction entre malentendus et vrais débats afin que le vote lui-même, s'il avait lieu, privilégie les majorités qualifiées.
Dix euros pour rêver, créer et agir, c'est peu cher payé et tellement motivant. Ce livre est renversant à bien des égards.


Lien : http://cinemoitheque.eklablo..

« Relions-nous » est un ouvrage collectif réunissant un peu près toute la gauche intellectuelle, dont une grande partie du type « hamoniste » (Dominique Méda pour ne citer qu'elle), avec de courts textes présentées toujours de la manière suivante : un état des lieux théoriques ; puis des propositions concrètes. le tout sous l'angle des « liens » possibles.
Assez facile à lire, les textes sont quasiment tous intéressants et constituent de véritables portes d'entrée à des réflexions multiples. Je regretterais les textes les plus courts qui donnent vraiment trop peu à mon goût. Aussi, il y a une volonté affichée de vouloir « faire discuter les différentes disciplines », mais, à part quelques chapitres, c'est en fait un.e auteur.trice seul.e qui présent une thématique unique. Enfin, et surtout, les propositions restent dans un cadre « étatique » dans 90% des cas, comme si toute chose devait pour se concrétiser passer par une politique institutionnelle. C'est une limite, je trouve.