Le Centre Perdu, aux éditions Allia, est un court essai traduit du grec, où l'auteur (
Zissimos Lorentzatos) apporte son éclairage sur l'errance de la poésie occidentale moderne. Ainsi, au fil des pages, il étaye sa théorie qui veut que l'absence de métaphysique, de spirituel, a affadi la poésie, l'a rendue inapte à éclairer le monde.
Par ailleurs cette absence de conscience, la perte de cette quête de sens, dans une société devenue globalement matérialiste et rationnelle depuis la Renaissance, les Lumières, n'affecte, bien sûr, pas seulement la poésie : toutes les strates de la société moderne sont affectées.
Ainsi les civilisations modernes tendent à perdre des repères ancestraux, philosophiques, théologiques, immatériels. Ces derniers sont fondamentaux pour l'établissement de rapports sociaux apaisés, qui permettent à l'homme de grandir intérieurement, car il développe les outils pour exprimer son plein potentiel en se connaissant mieux, tout en respectant l'intégrité de ses congénères : or la poésie s'inscrivait jusqu'à récemment dans ce droit fil, elle était un outil majeur de compréhension du monde.
Cet essai, critique mais pas dénué d'optimisme, est vraiment digne d'intérêt à mes yeux.