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EAN : 9782917817926
192 pages
Editions La Contre Allée (01/03/2017)
4.2/5   5 notes
Résumé :
L’idée de moujik moujik est née d’une colère et d’une impuissance. D’abord. La mort d’un homme, Francis, qui vivait sous une tente, dans le Bois de Vincennes, l’hiver 2008. La découverte de ces dizaines de personnes, hommes et femmes, jeunes et vieux, vivant dans ce bois. Invisibles. Et la litanie de personnes mortes de froid cet hiver-là, en France, annoncée à la radio. J’ai voulu écrire à partir d’eux, de la marge, leur redonner une identité. Et je voulais que ce ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Témoin, titre de son précédent ouvrage, paru aux éditions de la Contre Allée, Sophie G. Lucas l'est comme nous tous. Témoins de l'effondrement d'un système qui entraîne dans sa chute des êtres ballottés, fracturés, anéantis. Témoins de l'effacement progressif que notre regard ou notre absence de regard leur impose. Mais, contrairement à la plupart d'entre nous, Sophie G. Lucas sait rendre une voix à ceux-là que nous ne voulons/pouvons plus entendre. Une voix, un cri, un chant. Des paroles aussi dépouillées que ceux qui les ont fait naître, des voix qui claquent comme des portes que l'on a refermées avec violence. Et les mots de Sophie G. Lucas se font chairs meurtries, corps affaissés, peaux glacées, lambeaux d'existence. Ils font réapparaître les hommes et les femmes que notre regard, notre mépris, notre égoïsme, nos certitudes et notre honte peut-être ont repoussés à la marge, dans la marge. Cette poésie-là est un combat qui fait redresser la tête et se consolider la dignité. Des mots, des paroles, et la voix de Sophie G. Lucas qui les porte infatigablement jusqu'à ce que l'indifférence s'épuise. La beauté de ce recueil serre la gorge, suspend le souffle et réveille les consciences. Une beauté qui fait mal. Une beauté salutaire.

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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Il dit c'est un collègue qui meurt Francis (il frappe sa poitrine du poing). Quand ils pose son poing c'est son coeur qu'il touche (c'est aussi lui qu'il montre). Les gars qui l'ont emmené ils portaient des gants. ils ont brûlé ses affaires (sa voix se coince quelque part). Il regarde ailleurs. Le Bois aura notre peau. Il répète. Le Bois aura notre peau (il le redit pour lui-même). On est foutus. On est coincés ici. ça s'améliore pas là-bas (il tend le même bras mais à l'opposé vers la route). Il allume une cigarette. Ses mains sont énormes (il a des mains de travailleur). Ses mains sont abîmées. Ses yeux sont bouffis. Son dos est plié (il a le corps d'un homme usé). Le travail c'est mort pour moi. Il dit je me fous d'être pauvre c'est d'être inutile (il tire sur sa cigarette sans la tenir). Il range ses grandes mains dans ses poches trop petites.
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